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GABRIELE&GIULIANNA; a voi è il tuo turno.

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MessageSujet: GABRIELE&GIULIANNA; a voi è il tuo turno.    GABRIELE&GIULIANNA; a voi è il tuo turno.  Icon_minitimeSam 10 Mar - 18:57




a voi è il tuo turno.

Bienvenue dans le merveilleux sujet de Giulianna O. Amaro qui va avoir l'honneur d'avoir comme partenaire Gabriele A. Paolino. Pour leur petit sujet, ils interdisent l'intervention d'un PNJ inoffensif qui pimenterait le rp et ils interdisent l'intervention de membres extérieurs qui passeraient par là. Ne sont-ce pas là des choix merveilleux ? L’histoire se déroule il y a environ trois ans, à la fin du mois de juin à environ 16 heures alors que la météo est plutôt chaude et ensoleillée. A présent, il est temps de laisser la parole au créateur du sujet : Ce sujet se base sur les retrouvailles de Giulianna et Gabriele à New-York après de longues années sans se revoir.

crédit © gemmaarterton20in20 & tuute
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MessageSujet: Re: GABRIELE&GIULIANNA; a voi è il tuo turno.    GABRIELE&GIULIANNA; a voi è il tuo turno.  Icon_minitimeLun 12 Mar - 22:36

Les journées sont différentes en Amérique. On dirait qu'elles sont bien plus longues. Les heures semblent se multiplier. Pourtant, Giulianna commençait à s'y habituer. Le dimanche était la plus courte journée de la semaine à son avis. Bien évidemment, c'était la seule journée où elle ne travaillait pas. La seule journée où elle pouvait vaguer à ses occupations, peindre, lire, jardiner, cuisiner pendant des heures... Cela ne faisait déjà quelques années depuis son immigration mais elle s'habituait que tranquillement à son nouveau rythme de vie. Autrefois, son emploi du temps consistait de quelques heures de travail dans le restaurant familial, avant de se diriger directement dans l'ancienne maison de ses grands-parents pour s'occuper des plantations de tomates et des quelques vaches dont elle avait héritées. Elle finissait sa soirée au restaurant, à faire la vaisselle, réveiller les derniers clients saouls allongés sur leur table et allait se coucher. Et ça se répétait, le lendemain.

Maintenant, c'était beaucoup moins répétitif. Parfois, elle avait énormément de boulot, parfois, elle avait plus de liberté. Elle prenait du temps et du plaisir à se balader dans le quartier italien qui lui rappelait son pays natal. Il n'était pas particulièrement grand, mais on y trouvait son lot de bonnes adresses et de gentilles personnes. Elle y retrouvait la bonne cuisine de Mama, l'alcool de Nonno. Elle y écoutait les doux sons de sa langue maternelle, presque inaudible dans cette ville inondée par les anglophones bruyants.

C'est par un après-midi chaud en période estivale que Giulianna décida d'aller peindre dans un café du quartier. Il était habituellement peu peuplé, ce qui était préférable lorsqu'elle voulait s'adonner à son art favori. Sa première visite dans ce petit commerce l'avait immédiatement inspirée. Avec un grand sourire illuminant son visage, elle pédala tranquillement vers la terrasse déserte, son sac rempli de pinceaux et de peinture. Le soleil l'éblouissait légèrement mais la lumière allait lui être très favorable si elle tenait à représenter de manière exacte son nouveau projet. En débarquant de sa monture métallique, elle salua brièvement le propriétaire avec qui elle avait régulièrement discuté dans les dernières semaines. Elle déposa son sac sur une des chaises à l'extérieur et commença à déballer le contenu. Les pinceaux multicolores, tâchés par la couleur de ses anciennes oeuvres, s'étalaient devant elle, prêt à être utilisé. En installant sa toile sur la table, elle constata qu'il lui manquait quelque chose. Bien qu'elle était confortablement installée, elle se jeta sur ses deux pieds, marchant lentement vers le comptoir. « Buonasera, Mariano. Io...» La jeune femme entendit soudainement des bruits de pas résonner derrière elle. Excitée de faire la rencontre de quelqu'un de nouveau, elle tourna la tête à la vitesse de l'éclair, pour apercevoir, à sa grande suprise, un visage familier.

Soudain, son passé sembla émerger de l'océan de chagrin dans lequel elle l'avait noyé. Emportés par des vagues de nostalgie, ses plus lointains souvenirs lui revinrent soudainement à l'esprit. Ces après-midis à dos de cheval de bois, à se comparer à des chevaliers. Ces journées entières dans les buissons de framboise à observer les nuages et à s'empiffrer de baies. Les nuits entières où elle attendait le coucher de ses parents avant de se faufiler à l'extérieur et de courir dans les rues éclairées par la simple lumière de la lune. Ces souvenirs n'étaient pas seulement les siens. Ils étaient à lui aussi. Gabriele Paolino. Le garçon des framboises, des chevaliers et des promenades au clair de lune était revenu.


Dernière édition par Giulianna O. Amaro le Ven 16 Mar - 22:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: GABRIELE&GIULIANNA; a voi è il tuo turno.    GABRIELE&GIULIANNA; a voi è il tuo turno.  Icon_minitimeVen 16 Mar - 20:05

Les journées sont différentes en Amérique. En Amérique, elles étaient à la fois si pressées et si longues. En Amérique, elles faisaient rêver mais donnaient du fil à retordre. Assis sur son lit défait, Gabriele tenait sa tête entre ses mains. Il demeurait silencieux depuis déjà plusieurs minutes et Dieu savait que le nombre de mots qu'il avait décrochés depuis ce matin se comptait sur les doigts d'une main. Voilà seulement quelques semaines qu'il avait débarqué à New-York, un peu à l'improviste et son pays natal semblait déjà lui manquer. Le mois de juin qui s'avérait déjà si chaud si agréable en Sicile relevait tout juste d'une journée de printemps aux Etats-Unis. Il était vêtu d'une chemise blanche légère qu'il avait pour habitude de mettre en avril en Italie. Gabriele vivait mal son voyage outre-atlantique. Il n'avait plus la reconnaissance dans la rue dont il se délectait autrefois. Il ne ressentait pas cette fierté de se sentir admiré alors qu'il déambulait dans les rues de la métropole sans que personne ne daigne regarder dans sa direction. Les américains étaient définitivement plus égoïstes que les italiens. Ils ne s'inquiétaient de rien sinon de leur propre vie. Habitué à être à l'aise en public, à savoir se faire remarquer et apprécier, il retombait dans l'anonymat le plus complet. Tout les obstacles qu'il avait surmontés en Italie semblaient avoir surgi de plus belle ici dans une taille plus impressionnante. Et le piano, le seul instrument salvateur pour lequel il était en partie venu ici, le jeune homme était tout simplement incapable d'en trouver un convenable à un prix raisonnable. Le paternel avait beau lui fournir de quoi subvenir à ses besoins exigeants, personne n'acceptait de vendre un instrument aussi précieux à un immigré fraîchement arrivé. En Amérique, on réclamait des retours. Et Gabriele était incapable d'en fourni pour l'instant.

Le seul échappatoire qu'il avait pu trouver depuis son arrivée était le quartier italien. En pleine expansion, il y résidait pourtant pour la plupart des personnes âgées ou des familles aussi pauvres que nombreuses. Lorsqu'il avait le temps de s'y promener, il y retrouvait parfois des arômes, des sourires ou des accents qui lui manquaient déjà. Ce petit coin reculé était un petit paradis au milieu de cette foule urbaine que représentait New-York. Il était venu pour fuir quelque chose et déjà on l'avait contacté, comme pour lui rappeler que même à l'autre bout du monde on trouverait encore le moyen de l'atteindre. Gabriele finit par relever la tête pour se regarder dans le miroir de plain-pied qui lui faisait face. Il avait une sale tête de déterré, les cheveux indisciplinés, la barbe de trois jours. Il était loin de la classe italienne et de la coquetterie qu'il s'efforçait d'illustrer à chacun de ses apparitions. Ne supportant plus cette vision dérangeante, il bondit sur ses pieds, glissant une main agitée dans sa tignasse. Le soleil s'y reflétait en de grosses nuances rousses qu'il haïssait par-dessus tout. Il fallait rapidement qu'il remédie à ces reflets rouquins qu'il avait toujours dissimulés derrière une teinture brune. Histoire de rétablir l'ordre des choses. Etait-il un sicilien pur souche ou non ? Empoignant ses clefs, Gabriele se précipita jusqu'à la porte. Il n'y avait rien de tel qu'un café italien bien serré pour lui redonner du courage et de l'optimisme à la conquête du rêve américain.

Une fois qu'il eut pénétré dans le quartier qu'on surnommait à New-York ''Little Italy'', il se rendit compte qu'il n'avait aucune idée si toutefois un café du coin était plus apprécié qu'un autre. Il aborda alors une vieille femme qui semblait reconnaître en Gabriele l'ombre d'un fils envolé. Dans un anglais plus que primaire avec un accent à couper au couteau, il se risqua : « Excusez-moi, Signora... » Elle lui sourit tout en posant une main tremblante sur son bras. Elle l'interrompit puis dit d'une voix chevrotante mais maternelle : « Non hai bisogno di parlare questa lingua, il mio ragazzo. » Soulagé, le jeune homme sentit un poids s'envoler peu à peu. Il aimait tellement cette spontanéité typique... Il eut enfin un sourire sincère tandis qu'il reprit, tout de suite plus confiant : « Conoscete un luogo dove il caffè è succulento ? » Son interlocutrice sembla réfléchir un instant puis elle lui désigna du doigt un café au bout de la rue. Emporté par l'élan sicilien, Gabriele embrassa la vieille sur les deux joues pour la remercier puis il se précipita vers le fameux café. En poussant la porte qui grinça, il chercha des yeux le tenancier des lieux pour lui commander enfin une boisson chaude réconfortante. Mais la première personne devant lui qui se retourna acheva de l'abasourdir. « Lampone... » Ce surnom enfantin s'était échappé de sa bouche comme toute son assurance avait laissé place à une surprise. Il n'avait pas prévu de la rencontrer, il ne s'était pas préparé à l'affronter après tant d'années. N'était-ce pas pour cette raison qu'il avait fait silence radio sur sa venue ici ? Une main à la fois nerveuse et agacée se glissa jusqu'à sa nuque découverte. Il aperçut enfin l'homme derrière le comptoir et y trouva le sauve-conduit le plus lâche. Ignorant Giulianna malgré les coups d'oeil qu'il lui lançait sans cesse, il s'approcha pour demander : « Un grande. Molto stretto. Molto molto stretto. »
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