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| Sujet: Et il suivit le lapin blanc qui ne s'inquiétait , dès lors, plus de l'heure. Jeu 5 Juil - 14:38 | |
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Et il suivit le lapin blanc qui ne s'inquiétait , dès lors, plus de l'heure. Bienvenue dans le merveilleux sujet d' Octavia Easter Steadworthy qui va avoir l'honneur d'avoir comme partenaire Elijah Wheeler. Pour leur petit sujet, ils autorisent l'intervention d'un PNJ inoffensif qui pimenterait le rp et ils autorisent l'intervention de membres extérieurs qui passeraient par là. Ne sont-ce pas là des choix merveilleux ? L’histoire se déroule le date approximative à 21h53 alors que la météo est sublime pour une nuit de songes d'été.
crédit © Tumblr |
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| Sujet: Re: Et il suivit le lapin blanc qui ne s'inquiétait , dès lors, plus de l'heure. Jeu 5 Juil - 15:29 | |
| 9h53 pianotait la pendule de l’entrée. 9h58 indiquait la montre de poche de Chester. 10h pile sonnait aux grandes cloches de la ville.
Elle ne s’intéressait pas au temps. En peignant ses longs cheveux noirs qu’elle avait laissés emprisonner toute la journée sous un chignon austère, elle pouvait enfin respirer. Elle oubliait l’hôpital, les patients, les maladies, les pansements, les cicatrices, le sang. Un frisson lui parcourut l’échine alors qu’elle déposait sa brosse sur la grande coiffeuse de sa chambre. La solitude de l’appartement lui fichait la trouille. Même en recommençant sa vie à New York, Viva ne s’y était jamais habituée. Elle aimait la compagnie, les gens, leur sourire, leur présence, même minime. Un crayon noir à sa main, elle retraça la ligne de ses yeux pour qu’on ne puisse voir qu’eux. Noir, profond avant d’être cassés par el bleu de ses prunelles de glace. Sur sa bouche, elle déposa un pinceau enduit d’écarlate, baisant son propre reflet par cette habitude qu’avaient ces autres femmes à l’hôpital. Elle s’était mise à rire. C’était idiot de faire comme elles : elle n’était rien de tout ça. En observant une toute dernière fois son reflet, elle fit l’inventaire de la situation :
Lèvres rouges. Cheveux défaits. Yeux charbonneux. Bohème parmi les femmes du monde.
Elle enfila une robe qui laissait apparaître ses jambes. Bleue éclatant qui rappelait son regard aussi froid que la chaleur qu’il dégageait. Elle tourna sur elle-même, s’observant comme une enfant qui, dans un élan de folie, revêtirait les vêtements de sa mère. Elle se sentait… Anormalement femme, elle qui était une petite-fille. Elle passa une dernière fois une main dans ses boucles d’ébène avant de prendre les premiers souliers qui lui tombèrent sous la main : il était temps d’aller déranger les gens du monde pour un peu de folie. Dans une sac, elle avait trainé les chaussures qu’elle n’avait même pas enfilés et une vieille bouteille de Whisky que Chester gardait dans la réserve. Elle avait envie de s’amuser! Depuis dans de lunes qu’elle ne pensait qu’à ça! Abolir un peu le quotidien pour un instant outre-monde, une ivresse à mélanger les esprits, à penser plus loin que le statue de pauvre et faussement infirmière qu’elle était! Le mensonge était épuisant : il fallait le jouer constamment. Elle avait fini par croire que ce n’était pas fait pour elle… Pour ensuite se rendre à l’évidence qu’elle ne savait pas faire mieux! Elle resterait donc la reine des actrices dans sa propre existence! Les grands écrans, c’était bien, mais la vie, c’était mieux! Elle était qui elle était, quand elle le voulait devant qui elle souhaitait… Et ça, personne ne pouvait la contredire!
Son adresse. Une lumière. Lui à la fenêtre. Un léger geste de la main.
Elle avait pressé le pas : non, elle ne penserait pas lui, surtout pas. Il avait fait bien assez de ravage. Il l’avait vue, elle aussi ; il l’avait saluée? Elle aussi. C’était bien assez, non? Déjà qu’elle se morfondait pour la moindre de ses attentions, ce soir-là, elle n’allait pas se tuer à ce jeu. Elle voulait être elle, simplement elle. L’infirmière était passée par-dessus bord et il ne restait plus que Viva, l’Irlandaise! Celle qui se plaisait à la fête, celle qui vivait de rires, de danse et de liberté! Elle n’avait besoin de rien d’autre et c’était amplement suffisant. Les regards qui se tournaient sur elle alors qu’elle était seule dans la ville. Une jeune femme de son âge devrait être accompagnée, mais Octavia, elle, n’y voyait pas l’intérêt. Elle était capable de se défendre. Avoir besoin d’un protecteur? Quelle drôle d’idée! Elle était bien assez rusée pour déjouer ceux qui la toisaient avec un large et mauvais sourire. Il n’y avait pas de quoi sen faire pour Viva, elle n’avait peur de rien ni personne.
Elle avait fini par tourner la rue qu’elle convoitait : les beaux quartiers. À la fenêtre du troisième étage, elle voyait la lueur d’une lampe restée ouverte. Ses yeux s’illuminèrent d’une malice infantile. Elijah. De tous ceux qu’elle côtoyait sans être vue, Elijah était l’un de ses préférés. Il était un homme d’affaires et elle, si peu de choses… Mais il partageait ses idées. Il partageait ses élans et se laissait trop souvent entrainer par elle. Que ce soit sur le chemin de fer, dans le désastre de Central Park ou encore dans les quartiers en déconfiture, il n’avait jamais bronché et c’était ce qu’elle appréciait chez-lui : il avait l’âme d’un enfant qui s’agençait à la sienne, au détriment des apparences. Elle appela son nom quelques fois. Aucune réponse. Exaspérée et joueuse, elle avait finit par ramasser quelques cailloux sur le sol et en visant comme seule une Irlandaise pouvait le faire, elle se mit à marteler les carreaux de ses projectiles rocailleux.
Un coup. Deux coups. Trois coups. Une silhouette. Une voix. Une réponse.
« Monsieur Wheeler! » Chuchota une voix féminine rieuse : « Il serait peut-être temps d’arrêter de vous cloîtrer aussi longtemps dans votre tour d’ivoire? Descendez un peu, que je me rappelle votre visage! »
Monsieur Wheeler. Cette appellation moqueuse n’avait rien de sérieux. Elle savait d’or et déjà que le jeune l’homme la suivrait. Il ne pouvait rien lui refuser… Rectification : il ne pouvait rien refuser à une lady! Ou une demoiselle… ou Octavia, qui n’entrait dans aucune de ses catégories. Elle se mit à rire en voyant un sourire se dessiner au visage de son futur compagnon nocturne. Il avait refermé la fenêtre, la lumière et elle fixait à présent la porte d’entrée avec avidité. Ses petites lèvres pincées, elle avait un sourire taquin qui n’attendait qu’Elijah se pointe le bout du nez et qu’il la suive. Toujours bien mis comme un homme de la haute, il était apparu dans toute sa splendeur devant l’humble oiselle qui inclina la tête, joueuse :
« Monsieur Wheeler est d’une beauté exquise, ce soir. Avait-il un rendez-vous galant sans que j’en sois informée » Demanda la curieuse créature qui avait penché sa tête sur le côté avant de détaler à toute vitesse.
Dans les quartiers des Wheeler, il ne fallait pas être vus. La différence des classes était trop importante, et pendant que les pieds nus de Viva frôlait le sol dans une valse rêveuse, jetant de temps à autre un regard derrière elle en faisant virevolter sa robe. Elle riait en le regardant, se faufilant parmi les passants qui ne voyaient chez-elle que l’inconvenance d’une jeune fille du monde. Dans cette petite robe bleue qui laissait derrière eux un certain instinct de provocation. Elle était heureuse et c’était trop légitime pour être accepté. Elle avait la tête en l’air, parcourant les trottoirs et les ruelles par habitude jusqu’à atterrir à la destination qu’elle avait tant espéré pour eux. Deux enfants qui se retrouvaient dans un endroit incroyablement effrayant la nuit tombée : Hudson River. L’eau noir, les légendes, les lumières qui s’étaient éloignés, Octavia s’était assise sur le rebord de l’eau pour que le bout de ses orteils puisse en déranger la surface.
« Avoue que tu n’as jamais vu quelque chose d’aussi terrifiant, Elijah? » Dit-elle alors que sa tête se retournait vers le jeune homme avec un large sourire. Plongeant sa main dans son sac, elle en extirpa sa bouteille de Whisky toute neuve qui ne demandait qu’à être bus par deux grands enfants en pleine excursions : « C’est légal tant qu’on ne nous voit pas? »
Et puis elle se mit à rire avant de tapoter la place à côté d’elle pour l’inviter à s’asseoir à son tour. Ses doigts blancs vinrent dévisser le bouchon de cette charmante compagnie avant d’en prendre une toute première et petite gorgée, grimaçant sous le goût fort dont elle ne s’habituerait jamais. Elle tendit la bouteille à Elijah, ses yeux toujours fixer sur lui :
« Tu disparais souvent sans donner de nouvelles comme ça? »
Oui, c’était un fait : ils étaient trop différents pour être vus et dans toute sa candeur, Octavia ne comprenait pas pourquoi les moments avec Elijah étaient si rares. Elle en profitait lorsqu’ils passaient par-là, docilement, sans un bruit, sans une rumeur. |
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| Sujet: Re: Et il suivit le lapin blanc qui ne s'inquiétait , dès lors, plus de l'heure. Jeu 5 Juil - 19:17 | |
| Elijah se para de son plus beau sourire lorsque Clara se retourna vers lui, une moue atrocement boudeuse sur les lèvres. Oui, le voyage qu'elle allait faire n'allait pas lui plaire. Mais lui, ça lui ferait des vacances... Bien sûr que les prochaines semaines n'allaient pas être à son goût, Clara, comme toute femme nouvellement riche et aussi superficielle qu'elle, n'avait pas envisagé que le travail ferait parti de sa vie. Elijah avait toujours su, pour sa part, qu'il était destiné à reprendre la fabrique de son père, et il avait mis un point d'honneur à le mériter. Mais sa fiancée, elle, n'avait jamais pensé que se marier avec un directeur de manufacture lui apporterait sa dose de travail et de voyage. Elijah avait dû lui expliquer que, « grâce » à son sens du style, et à cause du fait qu'il ne pouvait pas laisser la manufacture seule pour l'instant, c'était à elle de voyager de grandes villes en grandes villes américaines pour repérer les dernière tendances en matière de tissu... « Et pourquoi pas Paris ? » avait-il proposé. Mais non, mademoiselle Carla n'était pas disposée à connaître l'Europe pour l'instant. Peut-être pour leur voyage de noces? Elijah s'était abstenu de tous commentaires, si ce n'est un petit sourire en guise de réponse. Aussi avait-il réussi à envoyer sa fiancée promener quelques semaines ; il se délectait d'avance de cette liberté retrouvée...
Elijah avait regardé le train partir, lui avait fait un signe de la main – même si il n'avait pu se résoudre à afficher une petite mine triste, il n'était pas manipulateur, ni menteur pathologique non plus. Il avait passé le reste de l'après-midi à profiter pleinement du calme retrouvé de son appartement. La soirée commençait à s'étirer en longueur – que pouvait-il bien faire pour s'occuper ? - alors qu'il entendit un bruit étrange. Il quitta son bureau, chercha l'origine du bruit... pour finalement se rendre compte que la fenêtre de son salon se faisait attaquer à coup de cailloux. Il s'approcha, reconnut la silhouette en contre-bas, ouvrit la fenêtre : « Enfin, mademoiselle ! » dit-il, faisant mine de s'insurger contre son importuniste. Le jeune homme se contenta de rire devant les dires d'Octavia. Il n'avait pas besoin de dire qu'il venait, c'était pratiquement l'évidence. Il ne mit que quelques minutes pour descendre et fit face à Viva, qui lui fit un compliment-moquerie comme Elijah appelait cela et répondit : « Milady Steadworthy, vous êtes trop flatteuse avec moi ! » Il fit une courbette exagérément ridicule en lui baisant la main « Je vous retournerai bien votre compliment, mais malheureusement, ce sont les chaussures qui font tout le charme d'une dame et vous n'en portez pas... » C'était un sujet avec lequel Elijah aimait bien la taquiner ; qui ne portait pas de chaussures de nos jours ? Elle ne s'attarda pas et fila à toute vitesse. Elijah ne put retenir un éclat de rire avant de la suivre au pas de course à travers les rues de New York, et peu importe où elle l'emmènerait...
C'était étrange. Lui, d'habitude réservé en toutes circonstances, formaté par le quand-dira-t-on et les apparences, il retrouvait cette liberté d'enfant qu'il ne connaissait plus depuis longtemps. Et il aimait ça. Au côté d'Octavia, une petite fripouille dans son genre – ce genre libéré, qui navigue avec ou contre le vent selon l'envie, qui donne des ailes et des envies d'ailleurs – Elijah renouait avec sa candeur ; un sentiment grisant. Elijah aimait Octavia ; il l'aimait comme on aime un enfant, comme on s'aime quand on est enfant, avec franchise et sans détours, d'un amour innocent qui ne supporte ni la traitrise ni la fausseté. Il aimait ces instants volés dans les rues de Manhattan, ces instants loin de la vie qu'on lui avait donné, loin des règles de la classe sociale à laquelle il appartenait. Il aimait cette vitalité nouvelle que la jeune femme pouvait lui apporter. Ils firent tous deux leur course sur le bord de l'Hudson River, une étendue d'eau noire qui gardait tous ses secrets à cette heure-ci de la nuit. Lorsqu'elle le questionna, Elijah dut admettre qu'elle n'était pas loin de la vérité : « J'ai connu plus rassurant, effectivement... » La bouteille de whisky lui arracha un sourire ; ils étaient vraiment sur la même longueur d'onde.
Une fois assis à côté d'elle, il prit la bouteille qu'elle lui tendit et la porta à sa bouche. Elijah soupira, admira la lune aux reflets hasardeux dans l'Hudson River. « Je ne suis jamais bien loin, tu le sais » lui dit-il avec un sourire. Mais il savait que ces moments, déjà rares, étaient voués à disparaître. Quand il serait marié, quelles excuses pourrait-il trouvé pour jouer les célibataires, à errer dans les rues de New York avec une femme que personne chez lui ne connaissait ? « Tu faisais cela la veille et on se faisait prendre par Clara ! Ce n'était pas très prudent. Elle me surveille déjà assez comme ça ! » lui répondit-il, les yeux brillants. Oui, ce n'était pas prudent... mais il adorait ça tout de même... Il finit par lâcher à contre-cœur, les pieds dans l'eau : « On ne pourra bientôt plus se permettre ce genre de chose. Heureusement, il n'y a pas de date de mariage annoncée, et je fais ce que je peux le retarder le plus possible ! » Il but une nouvelle gorgée avant de retendre la bouteille à Viva. « Et toi, comment vont les affaires ? Toujours infirmière ? » demanda-t-il un sourire dans la voix. |
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| Sujet: Re: Et il suivit le lapin blanc qui ne s'inquiétait , dès lors, plus de l'heure. Jeu 5 Juil - 22:10 | |
| La famille? Éphémère. La célébrité? Éphémère. L’amour? Éphémère. L’enfance? Éphémère. Le temps seul ne pouvait pas mourir.
C’était effrayant, cette idée de devoir tout perdre et ce même ce qui nous tenait le plus à cœur. Ces rencontres, par exemple, se dissoudraient un jour ou l’autre, Octavia le savait. Elijah était un jeune homme bien, un jeune homme de la haute : ceux qui n’avaient rien à faire avec les erreurs du genre humain, les subalternes, les employés, les petites-gens, ce qu’elle était. Elle était sur l’autre rive, d’un autre rang, même les chaussures ne lui faisaient pas – ce pourquoi elle ne els portait presque jamais, d’ailleurs. Elle était petite-fille dans un monde d’adultes qui ne pourrait jamais la contenter d’une manière ou d’autre. Les adultes se décevaient, ils se trahissaient ; les enfants, eux, n’avaient qu’une sincérité innocente à donner à autrui. Avec Wheeler, c’était une parcelle de cette vie enfantine qu’elle aimait tant qu’elle volait au temps. Il n’y avait plus de conventions, plus rien qui tienne : ils jouaient comme si demain n’arriverait jamais. Il n’y avait personne qui les attendrait, personne pour appeler leur nom, ils étaient deux folies contraires qui possédaient la nuit pour quelques heures d’éternité. C’était mieux que tout, mieux que rien.
Les yeux rivés sur la fripouille à en devenir qu’elle façonnait avec beaucoup de plaisir, la femme-enfant voila ses lèvres d’un sourire exquis : celui de la réussite, de l’amusement, de la fierté. Cette manière de lui assurer qu’il n’était jamais bien loin lui sonnait faux. Il était loin, d’aussi près pouvait-il être. Jamais on ne pourrait même révéler leur amitié qui lui paraissait si pure, si vraie. Que diraient les gens s’ils apercevaient un businessman en compagnie d’une va-nu-pieds nocturne qui revêtait l’uniforme d’infirmière en plein jour? La réputation était important à New York, elle était le nom, le prestige, l’honneur, les idées : une valeur. Les mauvaises réputations ne pouvaient pas survivre longtemps à moins de posséder le pouvoir suffisant : qu’ils me détestent ; pourvu qu’ils me craignent. En regardant les beaux habits d’Elijah, leur différence semblait s’étaler sur des kilomètres. C’était pour cette raison qu’ils jouaient aux enfants. Les enfants n’ont pas de préjugés, les enfants comprennent les enfants, les enfants ne sont pas avilis par la société : ils y sont en marge, éloignés, protégées.
En déposant sa tête sur l’épaule de Wheeler, elle eut un petit rire. Clara. Elle avait presque réussit à l’oublier celle-là. En vérité, si elle avait pu abolir quelqu’un de la vie d’Elijah, c’était bien elle. Elle gâchait tout. Elle gâcherait sa liberté, c’était ce qui était le plus triste dans toute cette histoire. Un jour, son ami-enfant disparaîtrait sans qu’elle ne puisse le retenir. De quel droit pourrait-elle le faire? Elle n’était qu’une demoiselle parmi tant d’autres… Et adieu les excursions en plein nuit, adieu la magie d’avoir retombé pour quelques minutes en enfance… Il ne resterait qu’un homme marié fidèle et responsable… Et en y repensant bien, c’était l’une des raisons qui la poussait à croire qu’elle ne se fiancerait jamais. S’emprisonner à contrecœur dans les liens sacrés d’un mariage arrangé pour le bien d’une descendance? Et l’amour dans tout ça? Et le bonheur? On pouvait apprendre à vivre avec, mais jamais on ne s’y faisait totalement. C’était comme la solitude : elle pouvait devenir une habitude sans jamais qu’on puisse l’accepter. Ses grands yeux charbonneux regardaient briller les yeux d’Elijah et leur malice :
« Je me serais trompée de fenêtre? Tu crois qu’elle aurait avalé ça? » Se moqua-t-elle avec un petite rire qui perlait sa voix : « Qu’est-ce qu’elle dirait si elle me voyait, tu crois? Je crois qu’elle ne croirait même pas que tu puisses avoir un quelconque lien avec moi… Et puis, si elle ne pouvait pas le découvrir, ce serait beaucoup moins excitant! »
Elle se moquait, encore une fois, de la situation. Clara pourrait bien la découvrir, elle ne pourrait jamais croire que son futur époux puisse avoir un lien quelconque avec une fille comme elle. Octavia était trop « libertine », trop à part. Les hommes bourgeois n’aimaient pas les donzelles qui ne prenaient rien au sérieux, et encore moins si ces donzelles savaient leur répondre et leur tenir tête. C’était un défaut et une qualité, pour Viva, il n’y avait rien de plus important que de tenir son intégrité. Ils pouvaient bien la rabaisser, se moquer, l’ignorer ou s’en amuser, jamais ils ne lui prendraient ce qui lui restait de sa fierté… Et bien entendu, sa candeur farouche y était pour quelque chose. Ses doigts vinrent voler le Whisky aux mains d’Elijah alors qu’une moue boudeuse apparaissait à ses lèvres. Cette idée de ne plus le revoir ne lui plaisait pas. Avec qui pourrait-elle partager ses nuits, après ça? Personne ne pouvait être un enfant comme lui, parler comme lui, rassurer comme lui, penser comme lui, rire comme lui. Elijah lui manquerait beaucoup trop et c’était bien ce qui était dommage. Cet amour d’enfance était réciproque et elle ne pouvait pas croire qu’on puisse lui enlever un ami aussi cher. Il vivrait une vie comme ces autres, il ne pourrait plus se permettre ses folies du célibat auxquelles il s’adonnait en sa présence. Elle prit une longue et brûlante gorgée avant de tousser cette dernière, une main devant la bouche.
« Tu vois ce que ce genre d’annonces me fait? J’ai failli en mourir! » Lança-t-elle avec une moue semi-boudeuse, semi-rieuse qui eut vite fait de disparaître sous un soupir lascif et profond : « Pourquoi dois-tu te marier à une femme qui t’empêchera de venir avec moi? C’est injuste que ça doive t’arriver alors que… Qu’il y a une tonne de filles qui te laisseraient bien vivre ta vie comme tu l’entends! Moi, par exemple! »
Et une plaisanterie pour alléger l’atmosphère, une! En revenant poser sa tête sur l’épaule de son ami, Viva se mordit un moment la lèvre, aux prises avec une question de petite fille qui voulait tant savoir. Ses pieds ballotaient dans l’eau, formant des rondes avant d’éclabousser le vide.
« Elle est comment, Clara?
En haussant les épaules, cette question lui avait semblé logique. Le sujet qui s’en suivit eu l’effet de la ranimer : ses affaires! Alors là, il y en avait des choses à raconter! En se redressant d’un coup, une seconde gorgée pour le courage, Viva étira ses lèvres d’un large sourire taquin qui en disait long :
« Tu devineras jamais : j’ai lavé un mort! Il y a avait un médecin qui n’était pas à son poste aujourd’hui et j’ai dû prendre la relève : j’ai eu la peur de ma vie! Tu sais que les morts ont un dernier souffle? Et bien moi non plus! Si tu l’avais entendu, tu aurais eu des frissons dans le dos! J’étais tellement apeurée que j’ai fermé accidentellement la porte de la pièce pour rester enferme avec lui pendant deux heures! Tu imagines6 Moi? Une claustrophobe enfermée dans une pièce avec un cadavre pendant deux heures? Finalement, ils ont fini par entendre mes cris de désespoir et m’ont donné mon après-midi… Pas mal pour une débutante, avoue? »
Les histoires impossibles d’Octavia. Difficile de croire qu’elle ait pu être engagée à ce poste, mais ils l’avaient cru. Tous les membres de l’hôpital avait fini par la trouver attachante avec ses mauvaises manières, ses grands élans d’étourdie et ses longs discours qui n’en finissaient plus. Sans elle, il manquait quelque chose, de la vie, un peu de chaleur. Terminant son incroyable récit, elle se mit à éclater de rire avant de tendre la bouteille à Elijah :
« Mais je suis morbide, hein? » Ajouta-t-elle avec une moue de petite fille u peu honteuse après un mauvais coup : « Mais si tu veux tout savoir, je commence presque à aimer le boulot d’infirmière. C’est… constructif… Mais mes motifs ne valent pas la chandelle. D’ailleurs j’ai croisé Moorehead en venant vous sauver de vos lourds et prestigieux devoirs Milord. Nous avons échangé de brèves salutations… Tu crois que je lui suis tombée dans l’œil? »
Elle n’aurait pas pu être aussi faussement sincère. Elle aimait s’inventer de grands intérêts pour certains hommes… C’était surtout pour se moquer de ces pauvres filles qui ne rêvaient que de leur Prince Charmant. En haussant un sourcil, elle tendit la bouteille à son interlocuteur :
« Je vais finir par devenir dingue… Infirmière, c’est pas fait pour moi, Elijah… Et ils me gardent! Soit ils sont complètement fous ou complètement aveugles… »
Et en se laissant tomber en arrière, elle s’allongea sur le dos, els mains sur son thorax pour observer le ciel, goûtant à la brise qui s’invitait sous ses vêtements. |
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| Sujet: Re: Et il suivit le lapin blanc qui ne s'inquiétait , dès lors, plus de l'heure. Ven 20 Juil - 23:04 | |
| Elijah rit, à la fois de soulagement, à la fois d'amusement. Il secoua la tête de gauche à droite, tout à fait d'accord avec Octavia. « Tu as raison. Clara n'irait jamais imaginé que nous sommes amis... Je trouve ce trait de caractère tout à fait déplorable, dit en passant. Elle manque cruellement d'ouverture d'esprit. Ceci dit, je ne suis pas sûre de vouloir récolter la scène de ménage auquel j'aurai très certainement droit si jamais elle découvrait que mes amis les plus proches étaient en fait des ''amieuuuuh'' » dit-il en riant. « Mais avoue, tu adorerais voir sa tête si jamais elle l'apprenait ! » Octiavia et Elijah s'échangèrent à tour de rôle la bouteille, la portant à tour de rôle à leurs lèvres. Elijah commença à rire doucement : « La soirée serait sûrement moins drôle si on avait légalement droit de boire du whisky, les pieds dans l'Hudson River... » Face au court silence de Viva, Elijah tourna la tête pour l'observer. Et comme à son habitude, il pensa... trop.
Il savait ce qu'on attendait de lui, et savait ce qu'il devait donner en retour. Son père avait travaillé dur, avait sacrifié tant de choses pour faire fleurir son entreprise que le jeune homme avait trouvé cela normal d'être à la hauteur des attentes de son père. Il avait voulu en faire un homme d'affaire ? Il l'était devenu. Il l'avait voulu bien éduqué ? Il l'était. Il avait voulu le marier ? Il avait demandé en mariage la femme qu'il lui avait choisi. Il l'avait voulu dans les rangs ? Elijah se battait pour l'être, même si c'était un combat de tous les jours... Pourquoi ne pouvait-il tout simplement pas être un homme rangé, comme cela aurait dû être le cas après toute une vie d'apprentissage ? Au lieu ce cela, il fréquentait les bars clandestins, s'enivrait quand il pouvait, avait maudit son âme pour la grâce d'une danseuse, fuyait son foyer sur les pavés de New York, côtoyait des femmes qui n'aurait jamais dû faire parties de sa vie Mais c'était tellement bon... Il regarda Viva à nouveau. Oui, il était cet homme qui ne pouvait se résoudre à être entièrement tout à sa cause, tout à sa classe sociale. Et quand il se retrouvait dans des situations comme celles-ci, les pieds battant les eaux de l'Hudson River, il en était profondément heureux. Elijah passa un bras autour de ses épaules avec un soupir lorsque Viva s'exclama qu'elle avait failli mourir à cause de ses paroles. Voilà ce qu'il aimait chez les femmes : leur exubérance enfantine et parfois tentatrice, leur double-face, à la fois déterminée et profondément fragile. Il désirait chez elle ce qu'elles avaient de plus beau et de plus précieux à offrir : leurs confiances, leurs amours inconditionnels. Viva, la tête sur son épaule à lui qui la serrait d'un bras autour de ses épaules. Tout passant aurait pu y voir là le début d'une romance – ou même une romance volée et cachée – mais ce n'était là qu'un geste de la plus simple amitié – un geste du plus simple amour.
Il savait que l'idée de ne plus se voir rendait Octavia triste. Mais qui pouvait-il ? Lui aussi n'aimait pas cela, mais il essayait de ne pas se bercer d'illusions... et pourtant... « Comment elle est ? » lui demanda-t-elle. Il eut un petit rire nerveux. « Je me contente de le penser d'habitude, la vérité serait sans doute trop affreuse dite à haute voix. » Mais puisque c'était Octavia qui lui posait la question, il répondit tout de même : « Elle est superficielle. Complètement. C'est la chose qui la qualifie le mieux je pense. Tout chez elle n'est que vanité et apparence. Elle n'aime les bijoux que parce que c'est un signe extérieur de richesse, tout comme les belles robes et les beaux chapeaux. Elle adore les sorties dans les cabarets chics, rire avec ses amies comme si elles partageaient les plus grands secrets de Manhattan... Autant dire ton contraire ! » Il sourit à la jeune femme et posa un baiser sur sa tempe. « Je pense que c'est l'idée d'être mariée à un homme riche qui lui plaît ; pas de se marier avec moi. Tu crois que je suis idiot de vouloir une femme qui veuille de moi pour l'homme que je suis, et pas mon argent ou mon statut ? Je sais que l'amour ne va pas avec le mariage, surtout avec les riches, mais... » J'aurai aimé que ce soit le cas, tut-il. Il devait sans doute déjà avoir l'air terriblement fleur bleue à l'instant même... Il rit franchement, s'étrangla presque avec sa gorgée de whisky quand elle se plaignit d'être, tout compte fait, une infirmière tout à fait satisfaisante aux yeux de ses patrons. « Qui l'eut cru ! Ma petite Viva, une infirmière confirmée... Mais c'est à ton tour ma belle, parle moi de Moorehead » demanda-t-il. |
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| Sujet: Re: Et il suivit le lapin blanc qui ne s'inquiétait , dès lors, plus de l'heure. Mer 25 Juil - 2:06 | |
| La simplicité. Le baiser de la brise. L’oubli des classes. L’oubli tout court. Un sursit à l’existence. Tranquillité de l’âme. Du cœur. Du temps. il n’y avait qu’eux.
Les pieds baignant dans l’eau sombre de la Hudson River, Viva ne voulait plus penser à rien d’autre qu’à lui, à leur excursion, à ce jeu de confession. Ils étaient bien. Il n’y avait rien d’autre. Pourquoi vouloir toujours plus que la simplicité? Un instant de bonheur volé à la vie qui ne pouvait se résoudre à les laisser tranquille pour une fois. La jeune femme, candide, eut un large sourire en entendant son bel amour d’enfance. Elle aurait tant voulu que Clara soit là pour les admirer, tous les deux. Qu’elle regarde son futur époux et cette si mauvaise fréquentation qui le poussait là, dans les sombres bas-fonds de la société, cette crasse que tout le monde déplorait pour n’être pas à la hauteur des espérances de la haute. Était-elle capable d’atteindre une quelconque considération de la part de ces gens d’en-haut? Elle en doutait férocement : les hommes étaient de redoutables requins, mais les femmes, quant à elles, devenaient des vipères. Elles entretenaient la bienséance et la soumission de leur sexe tandis qu’elles rêvaient de richesse, de grandeur… à quoi bon se marier à un homme pour ensuite être malheureuse? Mais non, il fallait être avide, savoir le monde, comment le parfaire à sa manière. C’était une réalité qui n’avait rien à voir avec la sienne, celle des pauvres gens. L’amour au prix de la pauvreté, il n’y a rien de plus désolant… Mais un mariage heureux ne valait-il pas au moins ce pesant d’or? Octavia, elle, n’y croyait plus depuis bien longtemps. Elle avait vu sa mère devenir malheureuse par amour… Et Elijah subirait le même sort. Elle se mordit la lèvre à cette pensée. Son tendre ami, déjà accaparé par une obligation à son rang… Devait-elle se réjouir de sa prospérité ou le consoler de devoir abolir toute sa liberté pour une femme qui n’accepterait jamais de le voir comme il était… Comme, elle le faisait, elle.
Esquissant un sourire, elle n’eut pas besoin de répondre : elle adorerait voir la tête de Clara si un jour elle apprenait qu’il trainait avec elle. Ce serait un moment délectable dont elle se régalerait de son dégoût. Oui, les femmes de son rang méprisaient les filles de mauvaise famille. Il n’y a rien de plus acerbe que l’odeur putride des petites gens. Elle fait grincer des dents, plier les narines, serrer l’estomac. Elle est tout ce que ces gens si beaux, si nobles détestent. Ils ne sont pas comme eux, ils sont des serviteurs, des esclaves, des subalternes dont il faut user pour son propre bien-être. Elijah, lui, était à part de ceux là. C’était sans doute pour ça qu’Octavia l’aimait tant. Elle aimait le sentir près d’elle, le voir sourire, l’entendre rire. Elle se sentait à nouveau à huit ans auprès de Chester… Mais ce n’était pas Chester. C’était un homme qui jouait l’enfant, un homme pour qui elle avait une affection bien particulière : jamais elle ne blesserait Elijah… Et elle osait croire que cette absence de blessure lui soit réciproque. Tendrement, il avait passé son bras autour de ses épaules, elle s’était laissé faire. Elle aimait être entourée de lui. Elle appréciait simplement qu’il soit là, qu’il puisse être cet enfant avec elle, qu’ils puissent discuter de tout et de rien… Comme si rien ne pouvait être tabou ente eux…. Cette idée que tous puissent soudainement disparaître pour les beaux yeux de cette inconnue la rendait malade. Comment pouvait-on lui retirer son Elijah? C’était cruel… Et puis, peut-être exagérait-elle… Puisqu’elle n’avait peut-être pas l’intention de cesser tout à coup de le voir. Elle tenait à lui et elle n’avait peut-être pas envie de tout effacer… Elle n’aurait été alors qu’un truc de passage? L’enfance l’était alors pourquoi pas eux?
sous ce baiser sur la tempe, Octavia frémit avant de lui faire une moue réprobatrice. Elle appréciait être cajoler, mais détester frissonner. Par chance, elle n’eut aucune rancune : que le son de son petit ricanement coquet avant de venir reprendre sa place sur l’épaule de son interlocuteur. Elle l’écoutait lui parler de son histoire, de sa misère. Clara n’était pas une fille pour lui. Elle n’avait rien qui pouvait lui ressemble4r… Mais elle ne put s’empêcher d’en rire. À Écouter Elijah, elle reconnaissait le grand romantique qu’il était, tout comme elle pouvait l’être, elle aussi. Elle aimait les grandes histoires de romance impossible celles qui pouvaient commencer par un « il était une fois » et terminer par « Ils vécurent heureux ». Elle ronronnait de l’entendre avec cette verve qui l’animait comme jamais il ne pouvait l’être autrement. Suavement, elle vint à son tour poser ses lèvres à sa tempe pour y murmurer ce que lui pensait tout bas :
« Tu aurais aimé que ce soit le cas, hein? » Murmura-t-elle avec une certaine tristesse marquée par le ton de confession. Puis, elle reprit un petit air taquin et doucereux pour continuer à son oreille : « Elle en comprend pas sa chance d’être fiancé à un homme tel que toi, Elijah. Si elle n’est pas capable d’ouvrir les yeux… C’est elle, l’idiote. Toutes les femmes de New York rêveraient de se pendre au cou d’un Monte Cristo dans ton genre. »
Et elle lui vola la bouteille de Whisky avant de s’étendre sur l’asphalte dure et froide de la nuit. Le ciel étoilé enrobait la reine des ombres dans une tunique de velours. Elle souriait d’un rien. Elle discutait de son métier, de ce qu’elle faisait, de ce qu’elle détestait. Elle n’était pas faite pour ça. Franchement, pourquoi était-elle tombée pour un médecin? De tous les hommes qui avaient frôlé New York, Manhattan, Brooklyn, Harlem, il avait fallu que ce soit lui, l’indifférent. Il n’était pas… Comme les autres. Quelque chose était né en elle le tout premier jour où elle l’avait vu professer. Elle avait vu que son cœur allait lâcher. Il était beau, il était sincère, franc…Si distant. Il était parfait. Simplement et complètement parfait. Était-elle devenue folle de croire qu’un homme puisse la séduire à ce point? Elle se rappelait de ses gestes auprès de ses patients, cette tendresse qu’il avait à son ouvrage… Et elle n’existait toujours pas. Elle aurait tant voulu être là, vivante. Parfois, elle s’imaginait l’une de ses patientes pour posséder de soupçon de tendresse qu’il ne voulait pas lui céder. Elle était juste… invisible. Il soignait, c’était toute sa vie. Elle soignait, elle voulait sa vie à lui. Lui appartenir un instant… Mais c’était impossible.
« Infirmière confirmée… c’est vite dit! J’ai peur du sang, je renverse toujours quelque chose, je ne comprends pas le trois quart des maladies exposées par les docteurs…Dis-moi ce qui m’a pris d’aller demander ma place dans un hôpital! Je devais être devenue cinglée… Tu crois que j’avais chopé quelque chose, ce jour-là? Dis-moi oui, ça me rassurerait! » Dit-elle en buvant une longue et profonde gorgée de Whisky avant de le rendre à son accompagnateur-buveur : « Tu veux vraiment qu’on parle de mes courriers du cœur? » Demanda-t-elle en se relevant un peu pour changer de position : elle avait finit par se tourner à l’horizontal, posant sa tête sur les cuisses d’Elijah avec un malin sourire : « Tiens, voilà quelque chose qui va me manquer : ton confort indéniable »
Elle aimait bien le taquiner. D’en bas, elle lui avait volé sa main libre pour jouer avec elle. Du bout des doigts, elle la traçait délicatement avant de la coucher entre les siennes, sur son ventre. Ses yeux cherchaient ceux d’Elijah. Il comprenait les hommes, lui, ils savaient ce dont ils étaient capables… Alors pourquoi avait-elle si mal de lui quand tous les gens vantaient que l’amour était beau et heureux? Ça n’existait pas, les contes de fée :
« Il est médecin dans la même aile que moi. Il est… Séduisant, charmant, aimable, timide, dévoué… Et il ne me voit pas. Je ne suis pas… l’archétype des femmes qu’il côtoie, Elijah… Je ne suis ni une bonne fille sage et à sa place, je parle fort, je suis franche… Et malgré tout le grabuge que je puis faire… Il m’efface complètement. Ce qui l’intéresse, c’est son boulot… pas une petite infirmière bas de gamme qui apporte les médicaments sous sa supervision. Je ne suis pas… son type. C’est tout. La déception, ça ne va pas seulement sans amour : ça vient avec, parfois. »
Elle haussa les épaules, appliquant un soupir à ses lèvres. Elle aurait voulu, que pour une fois, cet intérêt soit réciproque. Elle comprenait maintenant ce que ça faisait, d’être rejetée, d’être ignorée. Tous ces hommes qu’elle avait envoyés balader, avaient-ils ressenti la même chose? Sans doute que non. Chester le lui disait, Chester le lui répétait : « Ce ne sont pas des hommes pour toi, Viva. Ils ne te méritent pas . » Alors, elle se faisait à cette idée.
« Je vais finir par donner mon nom aux carmélites de Montréal… Tu crois qu’elles me prendraient? Vœux de silence et d’abstinence pour l’éternité, il n’y a rien de meilleur… ça… ou je continue de boire avec le plus beau garçon de New York… La deuxième option me semble bien plus alléchante! »
Brisons un peu la monotonie! Elle s’était relevée tout d’un coup, reprenant la bouteille pour la portée une nouvelle fois à ses lèvres avant de se recoucher paisiblement sur son compagnon nocturne :
« Je me demande ce que je pourrais bien faire sans vous, Monsieur Wheeler. Vous allez me manquer, vous le saviez, ça? »
Elle vint lui caresser doucement la joue avant de soupirer à nouveau pour regarder le ciel qui s’étalait sur des kilomètres. |
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