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marie-louise blanche jeanne menard

La plupart des gens n'ont qu'une imagination émoussée. Ce qui ne les touche pas directement, en leur enfonçant comme un coin aigu en plein cerveau, n'arrive guère à les émouvoir. »

INVENTÉ POSTE-VACANT SCÉNARIO

ÂGE ϟ vingt-cinq ans.
SURNOM ϟ tout le monde l'appelle Lou, prénom bien plus simple en anglais que son patronyme complet français. Elle ne supporte pas ce surnom, qu'elle trouve bien trop court, et préfère de très loin utiliser Jeanne.
DATE ET LIEU DE NAISSANCE ϟ elle a vu le jour en France, dans un petit village près de Cherbourg nommé Tourlaville, en Basse-Normandie, le treize juin 1899.
EMPLOI ET OCCUPATIONS ϟ elle travaille à la petite boulangerie qu'elle tient avec sa mère, elle s'occupe un peu de la préparation du pain et des pâtisseries françaises, mais surtout de la vente et de la livraison à domicile. Ceci lui prend la grande majorité de son temps, mais elle aime sortir le soir pour quelques rares loisirs avec quelques oisifs prétendants, aller danser ou voir un film au cinéma lorsque ses économies le lui permettent.
SITUATION FAMILIALE ET AMOUREUSE ϟ son père était minier, sa mère était cuisinière au domaine des Ravalet, une riche famille normande. Au décès du propriétaire, la guerre ayant sévi, les héritiers ne jugèrent pas utile de la conserver, malgré son ancienneté. Ainsi, toute sa famille se dirigea vers Cherbourg, d'où partirait dans quelques mois un paquebot dit de rêve où Lucie Menard avait trouvé un travail. Aujourd'hui orpheline de père, elle n'a que sa mère et quelques amourettes sans importances.
FORCES ϟ elle est très déterminée, souhaite à tout prix sortir de la triste misère dans laquelle elle se trouve, et veut fonder une famille. Ne rêvant que d'un foyer chaleureux, dans une grande maison vers Greenwich, avec sa mère, un époux aimant et quelques enfants, elle travaille comme une forcenée et ne s'accorde du plaisir qu'en pensant à cette simple perfection future.
FAIBLESSES ϟ il lui suffit de repenser à sa sinistre histoire, et son beau monde s'écroule. Tout alors semble lui rappeler tous ces moments difficiles, un ruban de la même couleur que celui de la fillette qu'elle n'a jamais revue, un prénom qu'elle entend, hurlé, au fond de sa mémoire ... Elle perd pied, peine à respirer. Et cela peut lui arriver terriblement souvent, et elle en a peur. Elle vit ainsi dans l'attente d'une nouvelle crise, sans cesse sur ses gardes, évitant le monde quand cela lui est possible et qu'elle ne s'en sent pas la force.
PEURS LES PLUS SOMBRES ϟ elle a une peur terrible de l'eau. Ainsi, même sous la pluie, elle est prise de crises d'hyperventilation plus ou moins importantes. Elle ne supporte pas qu'on la mouille, tout ceci lui rappelant le cauchemar vécu le 15 avril 1912, et plus que tout ne peut aller sous l'eau. Ainsi, elle ne nage pas, et passe ses nuits à hurler en revoyant les lumières du paquebot s'éteindre et les gens sauter de la coque à la verticale.
RÊVES POUR LE FUTUR ϟ elle rêve de sortir de la misère, pouvoir acheter les plus belles choses de New York à sa mère, qu'elle aime par-dessus tout.
SIGNES PARTICULIERS ϟ elle possède de nombreux grains de beauté, qui autrefois rendaient sa mère nerveuse à propos de sa peau. Un beau parti n'épouserait pas une noire, disait-elle. Aujourd'hui, cela n'a plus d'importance. Elle possède également une petite médaille de Marie, toujours à son cou, gravée de quelques prières en français, qu'elle agrippe en sentant les souvenirs refluer.
TRAITS DE CARACTÈRE ϟ déterminée - travailleuse - hantée - efficace - coquette si seulement elle avait de quoi - conformiste - inexpressive - lucide - possesive - vigoureuse ...
GROUPE ϟ blues

crédit

puckessa & tumblr

and all that jazz

Avoir peur, c'est mourir mille fois, c'est pire que la mort. »

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« Comment un seul et même cerveau pourrait-il à la fois savoir et ne pas savoir quel but il se propose, et, en jouant avec les blancs, oublier sur commande son intention et ses plans, faits la minute précédente avec les noirs? Un pareil dédoublement complet de la pensée suppose un dédoublement complet de la conscience, une capacité d'isoler à volonté certaines fonctions du cerveau, comme s'il s'agissait d'un appareil mécanique. Vouloir jouer aux échecs contre soi-même, est donc aussi paradoxal que vouloir marcher sur son ombre. (...) Mais je n'avais pas le choix, pour échapper à la folie et à la totale décrépitude de mon esprit. Mon atroce situation m'obligeait à tenter ce dédoublement de mon esprit entre un moi blanc et un moi noir, si je ne voulais pas être écrasé par le néant horrible qui me cernait de toutes parts. » (stefan zweig)

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Elle ne porte et ne possède qu'un seul bijou, sa petite médaille de Marie toute mordillée. ▲ Sa mère est la seule famille qui lui reste, et elle l'aime plus que tout. ▲ Sa spécialité est la baguette française, son pain est très apprécié dans la boulangerie. ▲ Pourtant, elle s'occupe le plus souvent de la boutique et des livraisons. ▲ Elle ne supporte d'ailleurs pas livrer dans un de ces immenses appartements aux parquets brillants et aux chandeliers de cristal, qui ne font que lui rappeler sa propre misère. ▲ L'image de son père est devenue très floue, et elle ne le supporte pas. ▲ Elle rêverait de se faire photographier, à la façon d'une modèle légèrement loufoque. ▲ À dire vrai, elle est fascinée par cet appareil, aux propriétés tout à fait magiques. ▲ Elle rêve secrètement au prince charmant. ▲ Pourtant, elle sort quelques soirs avec certains garçons lui proposant. ▲ Bien qu'elle ne les estime pas, elle a ainsi perdu sa virginité bien des années plus tôt. ▲ Elle le regrette un peu. ▲ elle aime beaucoup les saxophonistes, ils l’impressionnent. ▲ Elle a des rêves de richesse et d'immense foyer. ▲ Elle travaille comme une acharnée pour sa mère, et ne dort ainsi que quelques petites heures. ▲ D'où ses immenses cernes. ▲ Et pourtant, elle n'aime pas dormir. ▲ Pour ce qu'elle y voit dans ses cauchemars. ▲ Bien qu'elle ait un accent français assez prononcé en anglais, elle serait sans doute incapable d'assurer de longues conversations dans sa langue maternelle. ▲ Pourtant, sa mère se refuse à apprendre véritablement l'anglais, et ne converse ainsi avec sa fille qu'en vieux patois.

Ladies ans gentlemen, nous avons aujourd'hui le plaisir d'accueillir Jeanne Menard ! Bonjour et bienvenue sur la radio AT&T's, nous avons préparé quelques questions pour vous. Premièrement, tout le monde aimerait savoir ce que vous pensez des bars clandestins et du jazz, ne vous inquiétez pas, ça ne sortira pas d'ici ! « Et bien, ma foi, je m'y amuse. J'aime beaucoup le jazz, bien que je ne m'y connaisse absolument pas en musique, il permet de s'amuser de de danser. Quant à l'alcool, il a des côtés et positifs, et négatifs avec moi. Je n'ai toujours pas décidé si je l'appréciais réellement. » Oh, je vois... Ainsi, votre avis concernant la Prohibition ... « Je ne sais pas. J'imagine que cela a aidé quelques mères de famille à tenir un foyer sans époux soûl, qu'en sais-je ? Mais je trouve cela dommage de priver la population de telles libertés fondamentales - boire ce que l'on souhaite - et d'ainsi violemment réprimer les oppositions. Je me souviens, en France, tout le monde buvait, et la plupart en étaient heureux. » Oh ! Dans ce cas, buvez-vous de l'alcool ?« J'en bois lorsque je sors, uniquement. Je passe en général la nuit suivante de façon agitée, aux prises avec quelques souvenirs affreux, alors j'évite. Mais j'aime la sensation des langues qui se délient, et du cœur qui s'envole après quelques verres. » Personne ne vous juge, ne vous inquiétez pas. Et, dites-nous, New York, en un mot, c'est quoi pour vous ? « L'espoir. » Comme je vous comprends ! Pourriez-vous donc nous donner votre point de vue sur l'époque que nous vivons ? « Peut-être meilleure que celle d'hier, qui suis-je pour juger ? » Et bien, je vous remercie pour cette interview plus que constructive, je vous laisse passer dans la seconde salle pour un moment plus intime avec nos auditeurs.

Et maintenant, vous voici de l'autre côté du rideau mwahaha ! Parce qu'on adore les endives jambon, dis-nous de quelle couleur tu préfères tes chaussettes mon pote ! « Violettes à poids verts et oranges ! » Ohoho, c'est le Père Noël ! Et à part lui, c'est qui ton modèle sur Terre ? « Ma mère. » Oui non mais c'est bon, on a compris que tu voulais des cadeaux. Ça ne te suffit pas déjà, tes tartines beurrées tous les matins ? Faut en plus que tu demandes autre chose ? Les jeunes, de nos jours. Bon, alors, parce que je suis vraiment généreux, tu préfères le théâtre, le cinéma, ou le cabaret ? « Le cinéma, sans hésiter ! J'adore cela, si novateur, si enjoué, si prenant de toutes sortes de sentiments ... » Ben oui, c'est pour t'offrir une place, rohlala. Bon, au monde je suis fixé. Et, dis-moi, où est ton lieu favori dans le monde entier ? « Château des Ravalet, près de Cherbourg, en France. J'y ai passé mon enfance, et c'était un endroit délicieux, où avec les autres enfants nous courions et jouions sans cesse dans l'immense domaine. » Ohh, charmant ! Donc tu dois aimer la patate douce ! Et, par pure curiosité malsaine, ton morceau préféré de nos Roaring Twenties ! « Je sais que c'est plus ancien. Mais j'aime beaucoup Sophie Tucker, son Some Of These Days est superbe. Mais si je devais respecter votre question, je choisirais Mon Homme, de Mistinguett ! » Oooh, le grimpeeeur ! Et pour terminer cette magnifique et constructive entrevue, dis-nous, le plus important ... Tu aimes le fromage de chèvre ? « Essaie de m'en faire avaler, on verra bien si tu ressors vivant. » Merci à toi poto, n'hésite pas à revenir faire un tour par ici !

crédit justinianas, & livejournal

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ziggy stardust.

TON PSEUDO & TON PRÉNOM ϟ Dieu, le retour.
TON ÂGE & SEXE ϟ Dieu n'a pas d'âge, n'a de sexe que celui que Gabriel veut bien lui donner.
DÉCOUVERTE DU FORUM & AVIS DESSUS ϟ Dieu sait tout.
PRÉSENCE DESSUS ϟ Dieu est partout, tout le temps.
CONNAISSANCES ET AVIS SUR LES TWENTIES ϟ Seigneur, je viens de te le dire. Dieu sait tout.
TA CHANSON DE JAZZ ϟ Dieu a un petit faible pour les improvisations au piano, sans nom particulier. Mais chut, c'est un secret.
AVATAR ϟ Dieu a choisi Troian Bellisario la magnifique.
LA TAILLE DE TON GROS ORTEIL ϟ Dieu n'a pas de gros orteil.
CODE DU RÈGLEMENT ϟ Comme si Dieu avait besoin de le remplir.
UN DERNIER MOT ϟ DIEU, CEYMOA.

crédit tumblr.

gifs troian:

bannières troian:

avatars troian:

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you got blood on your face

and another man bites the dust

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Elle congédie d'un geste un majordome au visage anonyme et observe la délicate porcelaine peinte de sa tasse de thé, posée sur quelques napperons de dentelle fine. D'un geste volontairement négligent, bien que profondément étudié, elle l'apporte à ses lèvres, admirant ses gants de soie sur ses fines mains d'aristocrate. Elle se demande quel saveur a la boisson, aujourd'hui. Aussi amère qu'hier, ou bien sucrée comme celle de l'avant-veille ? La chaleur du thé submerge sa langue, elle plisse les lèvres en sentant une feuille douce-amère échappée effleurer son palais et s'apprête à avaler goulument les multiples saveurs ... « Jeanne ! Jeanne, réveille-toi ! » Elle ouvre les paupières, les referme sans s'attarder devant la lumière qui lui brûle les yeux. Seigneur, il doit être si tôt ... La tirer d'un rêve aussi doux pour retrouver cette vie de labeur gris. Non. Elle retombe dans son cotonneux sommeil, en espérant retrouver cette vie fantasque. « Jeanne ! Quoi ? » crie-t-elle, découvrant le visage de sa mère penché sur le sien. « Enfin ! Prends tes affaires, dépêche-toi ! » Elle manque de protester, mais les yeux exorbités par l'angoisse et la peur de sa mère l'en empêche soudainement. Tout est calme, ici, pourtant. « Mais Maman, qu'est-ce que ... »

Elle lui envoie quelques vêtements, fébrile. « Vite, je t'en prie ! » Sa voix est paniquée, aiguë. Inhabituelle. La toujours calme et posée Lucie est décoiffée, porte de nombreux vêtements qui la rendent plus ronde qu'elle ne l'est réellement, s'agace de voir sa fille ainsi apathique. Inquiète, Jeanne obéit et attrape les étoffes épaisses que sa mère lui tend. Qu'est-ce que cela peut bien être ? Elle ne l'a jamais vue dans un tel état. elle jette un coup d’œil à l'archaïque réveil matin qui trône sur sa table de chevet. Minuit vingt-cinq. « Maman, dis-moi ce qui se passe. » Elle a le regard soudainement grave, la voix brisée par l'inquiétude. « Je n'en sais rien ma chérie, je crois qu'ils nous évacuent ... » Elle a les larmes au yeux. Parbleu, jamais la forte Lucie n'a ainsi pleuré devant elle. Elle attrape quelques affaires qu'elle empaquette rapidement et enfile nombre de vêtements, jupons, robes, capelines et manteaux de toile grossière. Sa mère trépigne, la presse. Sans le temps pour un regard en arrière, elles quittent la minuscule cabine qu'elles habitent depuis trois jours. Dans l'espoir d'un Nouveau Monde.

Le couloir fourmille. Chacun se presse dans les étroits corridors blancs et impersonnels, des bagages et des enfants à la main. Les petits pleurent, s'accrochent à leur mère. Jeanne, dépassée, attrape le bras de la sienne qui l'entraîne à sa suite vers les escaliers. « Maman, il est où Papa ? » Elle ne lui répond pas, la foule crie et s'agite bien trop. Cela devient sérieux, songe Jeanne. Mon Dieu. Des hommes n'hésitent pas à pousser des petites filles en pleurs pour arriver les premiers à l'étage supérieur, qui tombent à terre, leurs poupées de chiffon à la main. Elle s'accroche un peu plus à sa mère, consternée, terrifiée. Et voilà leurs instincts primitifs qui se révèlent avec la peur qui leur noue le ventre. Oh, Seigneur, dans quel monde vivons-nous ? Elle prie silencieusement, les larmes aux yeux, sa Sainte Vierge protectrice, que cela ne soit qu'un exercice. Que son père puisse quitter les machines. Et les rejoindre. « They have closed the grids ! » On hurle, dans cet anglais que ni Jeanne ni sa mère ne comprennent. On hurle de rage, cette fois, plus que de peur, on fait signe de se rassembler pour créer une force bien plus puissante. « Maman, il est où Papa ? » Obnubilée par une chose uniquement, par la présence de ce père tant aimé pour qui elle craint le pire. « Il va arriver ma chérie, ne t'inquiète pas. »

Le regard de Lucie est brillant de larmes, son visage crispé par l'angoisse. Personne ne sait ce qui se passe, chacun élabore les théories les plus folles. Les quelques français hurlent qu'il y a le feu, ou bien que le paquebot coule. Qu'il coule ! Il a été conçu pour ne jamais sombrer, on le lui a bien dit. Assuré, même. Elle se souvient du sourire d'Andrews devant son visage impressionné, lorsque deux jours plus tôt elle s'était faufilée sur le pont des Premières Classes. Il ne peut pas couler, c'est tout simple ! Son Papa lui a dit la même chose, qu'il est le moteur du vaisseau, c'est ainsi impossible que quoique ce soit de néfaste arrive. Rassurée, mordillant sa petite médaille de Marie au cou, elle se fraie un chemin entre les corps serrés de la foule. Ils ont fermé les grilles. Allons bon ! Maintenant, ils étaient prisonniers, on les traitait comme des bêtes à parquer ? « One, two ... » Un fracas fait taire tous les passagers oppressés. La grille est brisée en deux sous l'impact d'un banc, arraché de ses vis, les hommes hurlent victoire et chacun se précipite, véritable marée humaine, vers l'étage supérieur. Les secondes classes ont déjà quitté leurs cabines, il semblerait. Bon dieu, alors ce n'est pas un exercice ? On la pousse, sans ménagement, on la presse contre le bois des parois avec violence. Elle crie de douleur, parmi tant d'autres.

Elle n'a pas lâché la main de sa mère.

On traverse les étages, les ponts. On s'enfuit avec des hommes en costume de soie, ou des femmes en manteau de vison. Mais personne ne s'en soucie. On traverse des salles aux chandeliers de cristal où quelques Premières Classes fument encore un cigare, une tasse de thé à la main. Quelques minutes auparavant, elle était avec eux, dans ses rêves de grandeur, de laisser-aller et de vie facile. Mais elle se trouve sur un pont bondé, glacial, noir de monde, blanchi par de titanesques morceaux de glace comme elle n'en a jamais vu. « Jeanne ! » Les gens se pressent dans les canots. Alors c'est vrai ? Bon Dieu. Mais le Titanic ne devait jamais couler ... N'est-ce pas ? Il est le plus gros, le plus sûr, paquebot jamais construit. « Jeanne ! » Un baril roule devant elle et va se ficher contre la paroi métallique un peu plus bas. Le bateau penche. Alors c'est vrai ? « Jeanne ! » Elle se retourne et percute violemment un homme, qui la serre dans les bras et l'arrache à l'inviolable étreinte maternelle. « Papa ! »

Il la serre, encore, encore, toujours plus fort, comme s'il avait déjà pleuré sa perte. « Jeanne, écoute-moi bien. Il y a encore des canots à tribord, ils acceptent encore les femmes et les enfants. » Le regard de la petite se perdait à sa droite, où les derniers canots de bâbord descendait. On coupait les cordes, on hurlait. Femmes, enfants, nourrissons, pères désespérés. « Jeanne ! Écoute-moi. Tu ne quitte pas ta Maman. Tu prends sa main, tu la serres très fort et tu ne la lâches pas. Jusqu'à ce que vous soyez sauves. Promis ? Tu me le promets ? Jeanne ! »

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