histoire

Now I will go wherever my heart takes me

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SEOUL, 1923.

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« - Park Ji Hyun.
- Oui, papa?
- Prépare tes affaires, il faut que tu partes.
- Pardon?
- Il y a de gros problèmes à compagnie. Elle va certainement faire faillite dans peu de temps. Nous sommes au bord du gouffre et les relations entre le Nord et le Sud ne font que se dégrader dangereusement.
- Mais..et vous?
- Ta mère et moi sommes obligés de rester ici. Le gouvernement ne peut laisser partir autant de monde. Et puis avec l'état critique de la compagnie, on ne peut pas prendre le risque de payer une telle somme.
- Je t'en prie, ne me laisse pas partir toute seule! Où est-ce que j'irai? Comment je ferai?
- Nous n'avons pas le choix. C'est pour que ta vie soit sûre. Tu iras à New York. »

Je ne sais pas comment je me suis sentie après que mon père m'ait dit ça. Un sentiment de solitude, destruction, tristesse, colère... Le tout en même temps. Que dire? Que faire? Comment? Avec qui? Pourquoi? Toutes ces questions sont venues tel un tsunami dans mon esprit. Des larmes se sont mises à couler à flots, des cris ont résonné... Ma vie allait changer du tout au tout.
Je suis donc partie pour New York le lendemain. Adieux déchirants. Que ce soit ma famille, ma ville, mon pays. J'allais tout quitter pour..probablement toujours.

NEW YORK, 1923.

Le voyage fut insoutenable. Je me faisais scruter de tous les côtés, critiquée, humiliée. Il y avait là une forte migration d'étrangers et j'en faisais partie. Il était vrai qu'une coréenne pure souche en Amérique, ce n'était pas chose habituelle. Mon visage d'ange et mon apparence innocente faisaient de moi la victime de la société.
Il fallait que je m'en tire. Déjà que mon origine ne m'était pas du tout bénéfique, il fallait que je m'y prenne d'une autre façon pour gagner ma vie. Et comme si ce n'était pas suffisant, je ne comprenais pratiquement rien à ce qu'ils disaent. J'avais simplement quelques notions d'anglais apprises à l'école... La vie était dure. Je voulais tout plaquer, tout abandonner et juste mettre fin à ma vie. Mais ... Je pensais à mes parents. Je voulais à tout prix les revoir. Je devais supporter cette misère juste le temps de quelques années, et tout redeviendra comme avant. J'en étais sûre. Et il fallait que je sois forte, que je persévère. Pour me faire une place et atteindre mon but.
J'adorais faire la fête, danser, m'éclater. L'air de rien, j'étais une grosse rebelle. Sous cette tignasse de fille sage se cachait bel et bien une dure à cuire. Je n'avais pas besoin de savoir bien parler anglais pour avoir un boulot. C'est pour cela que j'ai été de clubs en clubs à la recherche de travail.
Un beau jour, j'étais en train d'auditionner pour une de ces boîtes. Encore une fois, j'ai été rejetée. Ils me disaient que c'était à cause de mes lacunes en langue et en danse. Mais ce n'était pas ça. Ce n'était pas ça du tout. On a pas besoin de savoir parler anglais couramment pour pouvoir danser. Et puis j'ai toujours eu la danse dans le sang. Le problème, c'était encore une fois..mon origine. En sortant de la boîte, découragée, je tombe soudainement sur un homme ..assez..étrange.

« - Hey
- Bonjour?
- Je vous ai vu danser. Vous avez beaucoup de talent.
- Mer..ci.
- En réalité, je suis également propriétaire d'un club. Si vous le souhaiter, vous pouvez venir à nos auditions. Nous recherchons des personnes telles que vous.
- Vraiment?
- Oui. Tenez, voici l'adresse. Venez demain! »

Il me tendit une carte. Ca n'avait pas l'air d'être un club comme les autres. Quoi qu'il en soit, il fallait que je tente le tout pour le tout.
Le lendemain, comme prévu, j'allais vers l'endroit indiqué. La boîte était située dans une allée assez sombre et éloignée du reste. Je n'avais pas la conscience tranquille. Je continuais cependant mon chemin et poussait la porte. Il y avait cette obscurité et cette ambiance..étrange. Soudainement, un homme me salua par derrière. C'était effrayant. C'était le même homme qui m'avait abordée la veille.

« - Vous êtes venue!
- ..oui
- Quel est votre nom?
- Ji Hyun. Park Ji Hyun.
- De quelle origine êtes-vous?
- ........ coréenne.
- Parfait!
- Pardon?
- J'ai dit que c'était parfait! »

Encore plus étrange. J'avais parcouru au moins une dizaine, si pas une quinzaine de clubs différents et c'était la première fois que mon origina ne posait pas de problème, au contraire. C'était bizarre car il n'y avait que lui et un autre homme présent dans la pièce... Enfin, il m'a juste invitée sur scène et m'a demandée de danser sur une chanson mise au hasard. Ce n'était pas le genre de chanson qu'on avait l'habitude de mettre. Elle sonnait...sensuelle..juste..très étrange, encore une fois. Et comme j'avais toujours l'habitude d'adapter ma façon de danser avec la musique, j'avais essayé des pas et mouvements totalement différents..totalement déplacés. A la fin, je ne sentais plus rien. J'avais encore une fois échoué. Mais cette fois-ci, encore plus que d'habitude. Qu'avais-je encore fait? Je suis donc descendue la tête entre mes mains. J'enchainais échec sur échec.

« - Rendez-vous demain soir pour votre première représentation! »

NEW YORK, 1924.

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« Voici maintenant venue celle que vous attendez tous et qui vient chauffer le club tous les soirs...THE TROUBLEMAKER! »

Un tonnerre d'applaudissements, de cris et sifflements retentissaient. Un an avait passé depuis l'admission de Ji Hyun dans ce club. En réalité, ce n'était pas un club comme les autres. C'était un club de strip-tease clandestin. Populaire, mais pas assez pour atteindre les oreilles de la loi, ce qui faisait bien leur affaire. Tous les soirs, toute la nuit, Ji Hyun chauffait la salle ainsi que ceux qui le désiraient. Elle était devenue The Troublemaker. On ne la connaissait que sous ce nom. Voyant sa popularité grandissante, le patron du club avait décidé de lui donner un nom de scène. Cela faisait plus professionel, mystérieux, et pourrait attirer plus de clients. Et il avait raison. Sa boîte marchait du tonnerre depuis que Ji Hyun y faisait ses services. Il envisageait même de bouger de boîte, celle-ci devenant trop petite pour le public qui s'y rendait tous les soirs.
Et c'était ainsi que Ji Hyun, alias The Troublemaker, gagnait sa vie. Tous les soirs, elle se rendait au club, dansait, strippait, au plus grand bonheur de tous les hommes. Elle n'aimait pas forcément ce travail, mais se disait que c'était ce qu'il fallait faire si elle voulait sortir de la misère. Elle vivait à présent assez bien et ne se faisait plus mal voir par la société..Enfin..Plus à cause de son origine, du moins. Certaines personnes sont au courant de sa profession et n'hésitent pas à la descendre. Mais qu'importe. Elle s'en fichait totalement. De temps en tems, pour augmenter son salaire, elle offrait ses services à d'autres clubs et finissait également dans les lits des hommes.
A présent, Park Ji Hyun était vue comme LA stripteaseuse de la ville. Avec un fort caractère, elle ne se laisse cependant pas faire comme ce que l'on pourrait prétendre. Son côté sexy se développe de jour en jour et elle n'hésite pas à s'en servir pour arriver à ses fins.
Néanmoins, elle cache un lourd secret. Sous cette image de reine parfaite se cache une face faible et blessée. Que diraient ses parents? En effet, la Corée du Sud a toujours été un des pays les plus respectables, stricte, traditionnel. Si son pays voyait ce qu'elle faisait... Ce n'était même pas imaginable. Cette pensée la ronge au plus profond d'elle-même. Elle ne voulait pas perdre ce lien fort qui l'unissait encore à son pays et surtout à sa famille. Elle ne voulait rien perdre de tout ça. C'était sa seule motivation, c'était ce qui lui permettait d'avancer et de faire ce qu'elle faisait. Et malgré son travail, son voeu restait de trouver l'amour. Trouver quelqu'un qui l'accepterait et qui verrait autre chose que son corps et son boulot de stripteaseuse...
Un autre de ses rêves cachés serait la chanson. Elle avait toujours rêvé de percer dans la musique. Contraste assez considérable avec ce qu'elle fait aujourd'hui! Elle ne perd cependant pas espoir et cherche à se produire de temps en temps en dansant/strippant et chantant en même temps. Peut-être qu'un jour, la chance lui sourira?

crédit © HAPPY JOY

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