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BILLIE ▬ Le journal de ma vie - ou presque.

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Billie A. Berkeley
Billie A. Berkeley
Once more you open the door and you're here in my heart

☇ PRÉNOM : Adélaïde
☇ STAR : Rachel Hurd-Wood
☇ CRÉDIT : Alinoé
☇ MISSIVES : 323
☇ ÂGE : 20
☇ STATUT : célibataire
☇ JUKEBOX : Ding dong ! The witch is dead - Ella Fitzgerald
☇ COMPTES : Robert L. Svensmann
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MessageSujet: BILLIE ▬ Le journal de ma vie - ou presque.   BILLIE  ▬ Le journal de ma vie - ou presque. Icon_minitimeMar 7 Aoû - 21:56


Emily « Billie » Anne Berkeley


citation ici, ptite banane


Il y a des choses, dans une vie, qu'on ne peut pas se permettre d'oublier. Parce qu'elles vous hantent comme des fantômes, refont surface lorsque vous êtes le plus vulnérable. Je suis une de ces personnes qui ne peut se battre contre son passé, qui observe sans arrêt les cicatrices laissées par la vie, comme des marques de rappel de blessures douloureuses.
Des blessures, j'en ai eu. Ma mère est morte en me donnant la vie. J'ai passé les premières minutes de mon existence dans les bras de mon père. Sans m'en rendre compte, je souffrais du manque de présence féminine dans ma vie.
Puis j'ai souffert, implicitement, du départ d'Edward, mon frère. J'étais encore petite mais son absence m'a causé un certain trouble. J'allais dans le jardin, là où il cultivait ses quelques légumes et m'asseyait sur le tonneau dans l'espoir de le voir me revenir. Mais il n'est jamais revenu à la maison.


crédit © unknownMARKET♥ & Tumblr


sommaire



ϟ CHAPITRE 1 - Prologue : Titanic partie 1.
ϟ CHAPITRE 2 - Prologue : Titanic partie 2.


Dernière édition par Billie A. Berkeley le Mer 22 Aoû - 1:27, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: BILLIE ▬ Le journal de ma vie - ou presque.   BILLIE  ▬ Le journal de ma vie - ou presque. Icon_minitimeMar 7 Aoû - 21:59



Prologue : Titanic partie 1.


« Il n’existe maintenant, que dans ma mémoire... » - Rose, Titanic


Quand vous lirez ce long chapitre, pour être dans l'ambiance, veuillez mettre la musique. Je pense que vous ne le regretterez pas. :)

Papa m’a toujours dit que les rêves étaient importants et qu’il fallait tout faire pour les réaliser. Mon rêve à moi, ça aurait été d’arriver saine et sauve en Amérique, avec Papa, de retrouver Edward dans de bonnes conditions, de me faire une place, d’avoir une bonne situation, de m’élever dans la société, d’avoir un bon compte en banque et de pouvoir faire plaisir à ma famille. Cependant, rien ne s’est vraiment déroulé comme prévu. Rien.

Papa prit nos valises dans ses mains et les fourra dans le coffre d’une voiture qui ne payait pas de mine. Il ouvrit une porte, me fit asseoir sur la banquette arrière avant de s’y glisser à son tour. Je suçais mon pouce tout en observant le paysage. Les plantes avaient une agréable couleur verte. Comme si elles avaient retrouvé la vie. J’esquissais un sourire en voyant un chat sortir la tête d’un buisson et regarder la voiture avant de se faufiler à pas feutré vers le jardin. Au détour d’un virage, la maison a disparue, engloutie par les arbres qui se dressaient en bordure du chemin. Alors, j’ai regardé la route en demandant toutes les cinq minutes où nous allons. Papa observait un silence de plomb et moi, je m’impatientais sur la banquette arrière.
Le trajet entre Gloucester et Southampton avait duré environ trois heures. Peut-être plus, je n’avais guère fait attention. Je m’étais endormie une demi-heure après avoir quitté la maison. Papa avait profité de mon sommeil pour répondre aux questions curieuses du chauffeur, lequel s’est empressé de lui vanter les mérites d’un tel bateau. Papa était fier de dire qu’on embarquait sur le Titanic, fier de me faire cette surprise pour mes huit ans. Surprise d’anniversaire un peu en retard, comme il le lui a dit, mais qu’importait. Il savait qu’au bout de ce voyage, je ne serais pas déçue. Lorsque j’ai ouvert les yeux, la voiture venait de se garer et devant nous se dressaient le « Paquebot de Rêves » et une foule qui ne cessait de s’agrandir. J’ouvris de grands yeux et les laissais fureter partout. J’étais effarée de voir une telle explosion d’activité et de vie. Ça me faisait peur. Mais, en regardant le visage de Papa, je savais bien que cette peur n’avait pas lieu d’être. Alors, il avait attrapé les valises et entrainée sur le bateau, mes craintes s’effaçant à chacun de mes pas.
On est passé au contrôle pour les poux, comme tout le monde. Nos bagages se faisaient enregistrer avant d’être à leur tour montés dans le bateau. On s’engage sur la passerelle, se mêlant à d’autres personnes. On passe les petites portes et pénétrons dans le paquebot. Je crois qu’on n’aurait pas pu rêver à mieux. Mes yeux, étonnés, se posent partout, tant l’étalage de beauté m’éblouit. Papa me sourit tendrement en me tenant la main. Il m’entraine dans un dédale de couloirs, me fait descendre et monter des escaliers. Nos corps bousculent ceux d’autres personnes. Certaines grognent, d’autres s’excusent poliment d’être dans le passage. Des enfants en bas âge dorment dans les bras de leurs mères et d’autres, collés aux basques de leurs géniteurs, serrent leur nounours dans leurs bras. Ils semblent aussi apeurés que je l’étais quelques instants auparavant. Après de multiples déambulations, on arrive devant une porte blanche. Il semble hésiter mais finalement il l’ouvre et pénètre dans notre chambre. Une chambre simple, avec un lit superposé en fer blanc et une petite salle de bain, le privilège, disait-on, de la seconde classe.
Lorsque nos valises étaient posées sur le lit, on sort de la chambre. Me prenant la main, Papa m’emmène avec lui sur le pont réservé aux seconde classe. Face aux quais sur lesquels se presse la populace, on se sent puissant. Comme si on leur disait au revoir en leur promettant une petite carte ou en leur faisant la promesse d’un retour. On est heureux de savoir qu’on quittait le pays, de savoir que des gens seront là pour nous accueillir quand on reviendra. On ne connait personne mais on agite nos mains comme si notre famille se trouvait mêlée aux autres. Les passerelles se retirent, les portes se ferment, le bateau fait retentir plusieurs fois sa cloche et il s’ébranle avant de laisser derrière lui une patrie qu’il ne verrait jamais plus.
Personne n’a le droit de nous enlever notre bonheur. Personne. Papa me serre dans ses bras et m’embrasse partout dans le cou. Je rigole aux éclats, tellement ses lèvres chatouillent ma peau. Une femme passe et nous sourit chaleureusement, sûrement contente de voir un tel étalage de joie. Papa lui retourne son sourire et lui adresse un bonjour. Ils discutent un peu entre eux mais je ne comprends pas ce qu’ils disent. Les discussions d’adultes sont bien trop difficiles à cerner. Mais quand la dame part, Papa me lâche et me pousse à aller voir la mer de plus près. Je me penche au dessus du bastingage et il me rejoint quelques secondes après. J’observe les vagues s’échouer contre la coque du paquebot. Un dauphin saute hors de l’eau, suivit d’une dizaine d’autres. Des étoiles se mettent à briller dans mes yeux, je suis contente. Papa me raconte une blague et j’éclate de rire. Je suis tellement contente d’être là ! Je tourne le dos à la mer. Un enfant vient dans ma direction et me demande si je veux jouer avec lui et d’autres copains de la classe inférieure. J’adresse un regard interrogateur à Papa qui me pousse vers ces enfants. Je lui adresse un grand sourire, lui dépose un baiser sur la joue et pars m’amuser.
Je vous jure que je n’avais jamais joué à un cache-cache dans des lieux aussi grands et aussi riches. Papa m’avait fait un super cadeau d’anniversaire ! Je pense que je ne le remercierais jamais assez. Je me cache sous une table dont la nappe trainait par terre. J’entends les voix des autres enfants, ceux qui ont déjà été trouvés, s’élever autour de moi. Alors, je pouffe de rire et je suis découverte. Dommage, j’aurais bien voulu rester dans mon coin plus longtemps. On en refait sept autres parties et après, on décide de se séparer. La mère d’un de mes camarades décide d’aller lui faire prendre un goûter, c’est l’heure de la sieste pour une fille de mon âge, bref, c’est l’heure de retrouver Papa pour moi. Il est assis sur une chaise longue en compagnie de la dame de tout à l’heure. Je cours vers lui et me jette dans ses bras. J’aime mon Papa. Je le serre fort. Très très fort.
En fin d’après-midi, le Titanic accoste à Cherbourg. Fort malheureusement, on ne peut pas descendre, le bateau est trop loin de la Gare Maritime ( note hors-sujet : la Gare Maritime de Cherbourg où le Titanic a « accosté » est aujourd’hui l’actuelle Cité de la Mer, toujours à Cherbourg ). Mais j’observe les réverbères s’allumer lentement le long du port, les gens minuscules qui se pressent dans les bars, dans le casino ou dans le cinéma. J’observe de loin cette vie à la française en espérant pouvoir un jour poser mon orteil en ce territoire inconnu et qui, pourtant, me plaît déjà. Après une heure quarante-cinq d’attente pour moi, le Titanic s’ébranle une nouvelle fois avant de s’élancer vers les côtes irlandaises. Son escale ultime.
Toute la nuit, le bateau brave le flot continu de vagues. Papa me couche aux alentours de 21h, après m’avoir raconté une histoire. Enfouie sous mes draps, serrant mon nounours contre moi, je ne veux pas qu’il parte. Je sais que je n’arriverais pas à dormir sans lui. Alors, je lui attrape la main et je la tiens fermement entre mes faibles petits doigts. Il me regarde, étonné. Mes yeux croisent les siens, je lui esquisse un sourire avant de me plonger dans un sommeil peuplé de belles robes et de jolies paillettes.
Lorsque je me réveille, je vois le bras de Papa pendre au dessus de mon lit. Je m’assois sur ma couchette et prête plus d’attention aux bruits environnants. Hormis le tumulte habituel au dehors de la chambre, Papa ronfle paisiblement, pousse parfois de drôles de grognements avant de se retourner sur son matelas. Je me lève sans un bruit et me dirige vers la petite salle de bain. Je me hisse sur la pointe des pieds pour me regarder dans le miroir qui est assez haut. Mais je ne peux apercevoir que le haut de ma tête. Je pousse un soupir avant de retourner dans ma chambre prendre une serviette propre et de quoi me laver. Je retourne dans la salle de bain, fais couler l’eau dans la petite baignoire et j’observe la mousse éphémère se former à sa surface. Je me déshabille et entre dans l’eau quand la baignoire est suffisamment remplie. Je me laisse alors immerger et pars dans des rêves assez sympathiques, qui ne se réaliseront probablement jamais.
Papa toque doucement à la porte et cela me sort de ma torpeur. Il passe la tête par la porte entrouverte et me dit qu’il est temps d’aller prendre le petit déjeuner. Il me sourit avant de s’esquiver dans la chambre, pour se changer, sûrement. Je sors de l’eau, débouche la baignoire, m’essuie et m’habille, avec des vêtements propres que Papa avait posé sur une chaise, près du miroir. Je pousse la chaise le plus près possible du miroir. Je monte dessus et me penche au dessus du lavabo. Je coiffe mes cheveux avec mes mains, en démêlant grossièrement les nœuds qui s’y étaient formés. Je descends de la chaise, la remets à sa place et sors dans la chambre. Papa m’y attend, assis sur mon lit, un ruban entre les mains. Il m’adresse un sourire que je lui retourne. Je m’assois sur ses genoux. Il me tresse les cheveux. Après, main dans la main, on va prendre notre petit déjeuner.
Je crois que Papa a un faible pour la dame qu’il a rencontré hier. On déjeune avec elle ce matin. Je la regarde, intriguée par ce qu’elle est. J’ai grandi dans un environnement masculin, alors tout ce qui touche à la féminité, c’est une nouveauté pour moi. Ça se comprend, non ? J’observe ses lèvres peintes en rouge s’étirer en un sourire sincère et chaleureux, j’écoute sa voix suave déblatérer sur les arts. Je regarde sa main se poser délicatement sur celle de Papa. D’ailleurs, Papa ne semble pas très à l’aise. Je le vois esquisser un sourire maladroit, qui se tord en une drôle de grimace. Je le vois respirer un grand coup, comme pour se donner un semblant de confiance en soi, avant de répondre, d’une voix sûre, aux questions que la dame lui posait. Mes amis de la veille me font des signes dans le fond de la salle. Je me redresse sur la chaise, esquisse un immense sourire montrant mes dents et tourne la tête vers Papa. Je lui demande, de ma petite voix fluette, si je peux aller jouer. Il ne m’entend pas. Alors, je tire sur sa manche et réitère ma demande. Il finit par me voir et accepte que j’aille rejoindre mes copains. Il est 11h30 lorsque le Titanic accoste à Queenstown, en Irlande.
Les gens se pressent sur le quai du port de Queenstown. Mes copains et moi sommes accrochés au bastingage, à regarder ces gens s’enthousiasmer pour le Titanic. Ils ne peuvent voir, pour le moment, que la partie submergée de la chose. Quand ils rentreront à l’intérieur, ça sera autre chose. J’entends déjà les cris de surprise de ces gens, je vois déjà leurs doigts effleurer les poignées de portes dorées, parcourir les murs immaculés, se promener sur les rampes en bois des escaliers et se poser sur la moquette pourpre du sol. J’esquisse un sourire qui se perd dans le petit vent frais qui souffle. Un de mes copains me tape sur l’épaule. La partie de cache-cache a repris de plus belle.
Toute la journée, on a joué. Parfois, on alternait nos parties de cache-cache avec des colin-maillard ou encore de longues discussions sur la vie à laquelle on rêvait. Dans chacun de nos rêves, il y avait de belles maisons, un compte en banque bien remplis, des sourires sur chaque visage. Romuald veut devenir médecin, Catherine souhaite être couturière. Sébastien, lui, il veut devenir pilote d’avion de ligne. Des ambitions nourries par la hauteur de nos espérances. Moi, j’aspire à devenir chanteuse. Ou peut-être mère au foyer. Avec plein d’enfants. Et je leur ferais des gâteaux tous les jours. Mon mari sera avocat et sera riche. On vivra dans une très grande et magnifique villa en bord de mer. On aura des jardiniers et des femmes de ménage, cela va de soi. Mon regard se pose sur les crêtes des vagues qui se brisent contre la coque du bateau.

Les jours se succèdent, tous plus ou moins semblables. Je ne me doutais alors pas que je vivais mes derniers instants en temps qu’enfant. Que la vie avait décidé de prendre une autre tournure pour nous tous et que nous resterions à jamais marqué par les évènements. Je ne me doutais de rien. Si j’avais pu jouer à cache-cache avec le Destin, je l’aurais fait. Et j’aurais gagné.



Dernière édition par Billie A. Berkeley le Mer 5 Sep - 20:06, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: BILLIE ▬ Le journal de ma vie - ou presque.   BILLIE  ▬ Le journal de ma vie - ou presque. Icon_minitimeMer 22 Aoû - 1:24



Prologue : Titanic partie 2.


« Il n’y pas assez de canots pour tout le monde. La moitié des gens ici vont mourir. » - Rose, Titanic


Le soleil est au rendez-vous. Quand on fixe la mer, il se reflète sur les vagues et inonde nos visages de lumière. Avec mes copains, on a décidé qu’on ne jouerait pas. On va se reposer, c’est pas mal. On reste chacun dans son coin, pour profiter de nos parents. Assise sur mon lit, je fais rejouer une sempiternelle fois une histoire de mon cru. Papa rentre dans la chambre, me voit et m’adresse un sourire empli de tendresse. Il vient vers moi, me pose un baiser sur le front avant de me caresser les cheveux et d’aller dans la petite salle de bain pour se « refaire une beauté ». Il n’en a pas besoin. Pour moi, Papa, c’est le plus beau. Lorsqu’il sort de la salle de bain, mes yeux se posent instinctivement sur lui. Ses cheveux sont drôlement coiffés et lui donnent un air idiot, qui ne lui va pas du tout. Je ne peux retenir une grimace de dégoût. J’ose espérer qu’il ne l’ait pas vu. Il me sourit une dernière fois avant de s’éclipser. Je regarde la porte se refermer derrière lui. Moi aussi, il faudrait que je sorte.

UNDER CO.

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