La vie semble avoir toujours été particulièrement injuste avec Alice. Durant son enfance, son père battait sa mère. Ses parents divorcèrent enfin, mais ce ne fut pas de tout repos entre eux; et elle, elle restait impuissante au milieu. Cette vision de ces adultes qui s'aimaient tant au départ et finissant par se déchirer la laissèrent écœurée de l'amour et du mariage. Quand, à la mort de ses deux parents, lorsqu'elle n'avait que 17 ans, elle dût se débrouiller seule et subir toutes les arnaques possibles que les hommes sans scrupules inventèrent pour abuser de sa détresse, elle apprit aussi à se défendre contre les gens de cette espèce. Elle quitta Boston pour la ville de tous les rêves, New-York. Depuis, elle vit dans la misère, seule, mais elle se raccroche à un rêve : celui de devenir une vedette. Quelques années plus tard, elle rencontra Johnson. Elle ne connut jamais son prénom ; c'était seulement Johnson, celui qui ne parlait jamais de lui. Elle ne comprit jamais pourquoi il se prit d'affection pour elle, mais il lui offrit son petit appartement actuel et du travail. C'est ainsi qu'elle devint hôtesse au Palace Theatre et serveuse dans le bar clandestin Please, Don't Tell, tous deux appartenant à Johnson. Celui-ci décéda, il y a 18 mois. Alice rencontra alors le fils du patron, Gabriel, venu prendre la relève. Mais immédiatement, l'ambiance devient électrique : Alice et Gabriel ne semblent pas faits pour s'entendre.

AVIS SUR LE JAZZ ET LES BARS CLANDESTINS ϟ Alice est une passionnée de Jazz; ces mélodies la transportent, l'aide à s'évader de sa vie. Elle n'imagine pas vivre sans musique. Sans CETTE musique, qu'elle chante parfois, en tête à tête avec elle-même. Elle ne vit pas le rythme effréné des Roaring Twenties, mais cela ne l'empêche pas de danser, faire la fête de temps en temps. Travaillant dans un bar clandestin, elle ne peut pas avoir d'avis très négatif à ce sujet. Ou plutôt, elle n'a rien contre ces endroits.
AVIS SUR LA PROHIBITION ϟ Difficile pour Alice de savoir dans quel camp de poser. La jeune femme a beau penser que cette loi est aussi stupide qu'inutile, elle ne peut s'empêcher de remettre son propre avis en question lorsqu'elle voit le nombre de femmes se faisant battre par des maris saouls, ou des hommes bourrés se battre entre eux.