histoire

il y a bien des gens qui coucheraient volontiers avec la femme d’un ami mais refuseraient avec dégoût de fumer dans sa pipe.

Louise Avery Jones est née dans une petite ville du New Jersey, dans une famille huppée et très catholique. Deuxième enfant de la famille, elle avait un frère, Henry, qui est malheureusement décédé il y a peu à la guerre. Il avait en effet été appelé au front pour l’Europe. Élevée dans la pure tradition religieuse, L.A. n’était pas destinée à prendre son envol pour la ville qui ne dors jamais. Enfant elle était bonne à l’école et dans les travaux manuels, surtout la couture. Ses parents avaient déjà prévue de la marier au fils d’un associé de monsieur Jones qui adorait mêler la famille et les affaires.
Ce fut vers l’âge de dix ans qu’Avy découvrit le jazz et se passionna pour le chant dans le dos de ses parents. Elle écoutait la radio pour l’histoire du jour et à chaque fois l’émission d’avant passait ces nombreuses mélodies enchanteresses, et Avery se trouvait bonne, elle décida très vite qu’elle voulait faire carrière dans la chanson, devenir une star pour qu’ensuite ce soit elle qu’on entende à la radio. Cependant ce n’était pas au goût de son père qui ne voulait pas que sa fille devienne une catin, car c’était ce que partir à New York signifiait pour lui. A l’âge de 16 ans, Louise se disputa avec son père à ce sujet mais n’en fit qu’à sa tête et le lendemain elle avait fait ses valises et prenait le train pour la grande ville. Par chance et pour une fois sa mère intervint en sa faveur, si jamais Avery ne réussissait pas dans l’année, alors elle devrait revenir et épouser celui que ses parents lui auraient choisi. Le succès eu du mal à venir mais une fois qu’un directeur de cabaret lui eu donné sa chance, sa carrière décolla rapidement dans ce monde du jazz que la blonde affectionnait tant.
Sans devenir une fille de mauvaise vie, L.A ne se privait de rien, surtout pas avec la fin de la guerre et devoir supporter le décès de son frère avec qui elle s’entendait très bien. Tout allait pour le mieux dans la vie de la jeune femme jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. Ce n’était pas prévu et malgré les conseils de certains, elle n’eut pas le cœur de faire passer l’enfant. Mais là n’était pas véritablement le problème. Non mariée et le père n’étant vraisemblablement pas décidé à lui passer la bague au doigt même avec un enfant au milieu, Avery fut déshéritée par ses parents pour les avoir ainsi déshonoré. De même que le patron du cabaret arrêta bien vite de la faire monter sur scène, un gros ventre n’étant pas très sexy et donc au goût de la clientèle. Il lui permit de rester en tant que couturière mais Avery n’attend que le jour où elle pourra de nouveau fouler le bois de la scène. Les relations avec son compagnon sont aussi devenues tendues. Avec moins d’argent pour vivre, Avery a aussi dû revoir son mode de vie à la baisse, un petit appartement et son simple revenu de couturière pour le cabaret, autant dire que la vie n’est pas facile en ce moment et que si rien ne change, l’arrivée de l’enfant n’arrangera pas les choses.

Dans une rue de l'Upper West Side, tu lèves le nez vers un appartement marqué "à louer". Il a l'air grand, bien éclairé, magnifique. Tu passes une main nostalgique sur ton ventre arrondi, et te prend à rêver de ce bel appartement, où tu pourrais vivre en paix, avec ton futur enfant. C'est à ce moment qu'un type, petit et gros, se place à tes côtés : « Si vous n'avez pas d'argent, vous pouvez toujours me rendre des menus services... vous mettre à ma disposition de temps à autre ». C'est bien le propriétaire, et sa proposition est plus que douteuse. Tu te doutes qu'il ne s'agit pas de faire la prostituée, mais son regard est assez clair : un de ces bourgeois qui par l'argent, peuvent s'adjoindre la compagnie de n'importe quelle demoiselle.
Tu commenceras le rp au moment -ou un tout petit peu avant- où le propriétaire se pointe à tes côtés. Que vas-tu penser ? Comment vas-tu réagir ? Tu sais qu'un appartement plus grand et mieux placé t'apaiserait, mais es-tu prête à t'engager dans n'importe quoi ?

Avery caressait tendrement son ventre arrondi le regard perdu dans le ciel de Manhattan. En réalité elle regardait les fenêtres de ce bel appartement qui était à louer. Grand, dans un beau quartier pour gens fortunés, confortable, parfait pour y vivre et élever son futur enfant en toute tranquillité. Mais justement l’arrivée de ce petit bout avait pas mal chamboulé la vie de la jeune femme et elle n’avait plus les moyens de s’offrir un tel endroit, pas même pour une journée. Son père lui avait tout prit, tout son héritage et son semblant de rente, et le club ne lui payait plus de cacahuète vu qu’elle ne lui faisait plus gagner d’argent. Cela devenait un véritable supplice d’arpenter les rues de la ville et même la surface de cette Terre. Heureusement dans quelques semaines Louise ne serait plus seul, son enfant serait là et s’en occuper l’accaparerait tant qu’elle n’aurait plus le temps de se rendre compte de tout ce qui lui filait entre les doigts. De même l’attente d’une quelconque réponse de la part d’Edmond devenait insupportable. Il semblait vouloir s’investir dans son enfant mais L.A. apprécier une bague de fiançailles bien plus facilement, que la situation actuelle. Bien évidement la blonde était consciente que leur relation n’était pas parfaite et que peut-être ils n’étaient pas fait pour être ensemble mais désormais c’était le bien être du bébé qui comptait et pas le reste. Mais pour l’heure, le père de son enfant ne semblait pas plus perturbé que cela par l’approche de la naissance. Avy soupira quand une voix dans la nuit la fit sursauter.

« Si vous n'avez pas d'argent, vous pouvez toujours me rendre des menus services... vous mettre à ma disposition de temps à autre »

Incrédule face à cette proposition, elle tourna la tête vers la source de ces paroles on ne peut plus dégradante. Est-ce que ce type l’avait bien regardé avant de lui dire cela ?! Et lisait-il dans ses pensées ou bien ?! Enfin peut-être qu’il ne parlait pas de se servir de son corps, visiblement Avery n’était pas en état de faire toutes les folies qu’un petit riche et moche voulait s’offrir, encore que les fétichismes de certains pouvaient vite devenir très effrayants. Mais il ne semblait pas de ce genre-là, il devait avoir sa propose entreprise à en juger par la coupe de son costume, il n’avait rien à voir avec le monde de la nuit mais avec sa beauté ou plutôt l’absence de celle-ci, ce type ne devait pas fréquenter beaucoup de femme et il était donc prêt à se payer la compagnie des dames, même ressemblant à une dondon à cause de son ventre. Cependant Avy n’avait rien perdu de sa beauté d’origine. Ses grands yeux maquillés de noir, sa chevelure de blé, sans oublier les avantage aussi de la grossesse au niveau de sa poitrine. Louise possédait aussi cet éclat propre aux femmes enceintes, elle pouvait comprendre que son charme était indéniable mais il y avait des limites aux propositions indécentes. Et puis quoi encore. Malgré le compliment qui se cachait derrière ces paroles Avy n’arrivait pas à croire qu’on puisse lui dire une telle chose, comme si elle allait prostituer son propre enfant pour quelque billet !

Décidant qu’il valait mieux ne pas répondre à ce genre d’insulte, elle remit son sac serviette correctement sur son bras et continua sa route, le regard rivé sur le pavé. Mais cela ne fut pas suffisant et l’homme lui emboita le pas, comme si la demoiselle s’était mise en route pour réfléchir, comme quelqu’un qui ferait les cents pas avant de prendre une grande décision. Voilà qui était choquant, comme si le fait qu’il ait ne serait-ce qu’envisager qu’Avery était à ce point dans la misère ou bien prête à tout pour un peu d’argent, était on ne peut plus vicieux mais qu’en plus il ne comprenne pas que son silence ainsi que son départ voulait bien dire que sa réponse était non, il la suivant. Lasse de ce petit jeu au bout de deux minutes, la chanteuse s’arrêta net et se retourne vers le vieux pervers avec un regard qui aurait pu tué s’il était dans un monde magique.

« Ecoutez, je pensais que mon silence était éloquent mais visiblement, il va falloir que je le dise clairement : Je ne suis pas intéressée, alors aller vous trouvez une autre escorte, une qui n’aura pas bientôt un enfant sur les bras ! »

Reprenant ainsi le contrôle de sa soirée, Avy fut assez satisfaite de voir la tête du bonhomme se décomposer suite à son éclat de voix qui en plus avait eu le don d’attirer l’attention des badauds présents dans la même rue. Elle pouvait parfaitement comprendre qu’en ces temps difficiles certaines n’étaient pas trop regardante à la façon dont elles gagnaient leur vie mais si L.A. ne pouvait plus se le permettre. Alors oui être vedette de cabaret n’était pas la version la plus stable de la mère modèle mais au moins elle conservait ainsi toute son intégrité, encore plus depuis qu’on l’avait relégué au rôle de simple couturière. Mais justement, ce n’était pas pour se vendre à n’importe qui et à n’importe quel prix ! Reprenant son chemin, elle se dit qu’elle pouvait peut-être tenter de faire un détour pour rendre une petite visite surprise à Edmond, ne serait-ce que pour lui raconter sa petite mésaventure, sans arrière-pensée apparemment mais en réalité pour lui faire comprendre que n’importe quoi pouvait lui arriver tant qu’une belle alliance ne brillait pas autour de son joli doigt. Il ne tenait tout de même pas à voir Avery finir sans les bas-fonds, entrainant sa progéniture avec elle. Sans avoir l’intention d’en arriver là, véritablement, il ne lui en couterait rien de le faire croire au jeune homme si cela pouvait le manipuler un peu et l’inciter à faire d’elle une honnête femme. Une technique comme une autre en somme, pensa la demoiselle en tournant à droite au lieu de sa gauche pour rejoindre la demeure de son petit ami.

crédit © Aandy