Bien avant qu'elle ne naisse, ses parents quittèrent les Etats-Unis pour s'installer en Angleterre. Son père occupa alors un poste de dentiste et sa mère, un poste d'infirmière dans l'armée britannique. Suzan vit le jour le 13 mars 1899, au domicile familial. Bercée par la musique classique, elle rêve un instant de devenir violoniste et de découvrir l'envers du décor. Elle commence alors à côtoyer des musiciens, à passer ses soirées à des concerts, aussi variés soient-ils. Elle prend rapidement goût à cette vie de joie, de musiques et de fêtes, alors en petit comité. Cependant, à l'aube de la Première Guerre mondiale, son père est réquisitionné pour combattre en France, et accessoirement servir de médecin. Il participe à la bataille de la Somme et fréquentera alors John Ronald Reuel Tolkien. La jeune fille qu'elle était alors sera profondément marquée par les récits de guerre, tant à propos de Tolkien que de l'horreur vécue, de son père, devenu aveugle d'un oeil et ayant perdu un bras. Germe alors l'envie de devenir chirurgienne afin de pouvoir "reconstruire" des parties du corps afin que tout le monde puisse être vu sans attirer les regards dégoûtés des autres.
AVIS SUR LE JAZZ ET LES BARS CLANDESTINS ϟ Elle doit avouer que les bars clandestins l'aident à oublier son métier, lorsqu'elle est à bloc. Elle pense qu'elle ne pourrait pas vivre sans découvrir d'autres univers musicaux. Elle a besoin de notes, de paroles, pour vivre. Le jazz n'est pas sa musique favorite, mais elle s'en contente tout de même.
AVIS SUR LA PROHIBITION ϟ La prohibition, c'est quelque chose qu'elle ne tolère pas. Elle voit de plus en plus de monde arriver à l'hôpital, victimes des hallucinations ou des excès de colère d'une personne complètement torchée. Cependant, elle tente malgré tout de prendre le dessus sur elle car son cousin a besoin de ces bars pour vivre.

Dans une famille de onze enfants, Gustav est le cinquième. Sa famille, aristocrate et profondément ancrée dans la religion chrétienne catholique, a toujours vécu à Salzbourg. Son père, avocat réputé dans son milieu, inculquait une éducation stricte, afin que tous ses fils deviennent à leur tour des avocats. Pourtant, Gustav n'aspirait pas à marcher dans les traces de son père. Il découvrit rapidement les musiques de l'allemand Richard Wagner, les écrits de l'austro-hongrois Stefan Zweig et les peintures de l'espagnol Pablo Picasso. Il nourrit en secret l'espoir de percer dans la peinture et commence à entretenir rapidement un carnet de dessins, qu'il prendra soin de cacher sous son matelas. Pourtant, un jour, Mikail, son frère ainé, s'aperçut de cela et dénonça Gustav au père. Gustav, alors âgé de vingt et un ans, plia bagages et partit vers les Etats-Unis, où on lui avait prédit un avenir meilleur. Il vit alors deux ans dans la précarité la plus totale, le peu d'argent qu'il glanait ici et là lui servant à se payer des coups à boire dans des bars avant la prohibition, à payer son loyer et à faire quelque peu plaisir à Gertrud, allemande en voyage aux Etats-Unis. En 1916, il entre dans un prestigieux journal New-Yorkais, en temps que caricaturiste. Gertrud rentre en Allemagne. Profitant de vacances, il la rejoint trois mois plus tard. Elle tomba enceinte. Gustav se fit licencier de son journal pour d'obscures raisons. Il s'installa alors dans l'Empire d'Autriche-Hongrie et renoua des liens tendus avec son père. Pourtant, l'Amérique lui manqua et il y retourna, laissant sa femme et ses enfants à Salzbourg. Il postula auprès de Disney pour être dessinateur.
AVIS SUR LE JAZZ ET LES BARS CLANDESTINS ϟ Une musique jouée par des gens de couleur ? Très peu pour lui. Il a été bercé par la musique de Wagner, par la musique de Mozart, Schubert, Schuman, etc., ce qu'il considère comme LA vraie musique. Quant aux bars clandestins, il ne les fréquente pas.
AVIS SUR LA PROHIBITION ϟ Il est vraiment contre. C'est vrai qu'il a eu son heure d'alcoolisme, mais cela lui a laissé des séquelles et lui a fait de nombreux ennemis.