histoire

sous titre ici, ptite banane

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Suède, 1907.
Poussant la porte de la cuisine, je m'approche du lavabo pour commencer à nettoyer mes mains avec vigueur. Seulement c'est pas assez rapide et sa présence je la sens avant même qu'elle parle. Oh mon dieu Jaxhem d'où vient ce sang ?! Tu t'es blessé ?! Je sens ses mains tirer sur mon bras pour examiner ma peau, je ne me laisse pas faire continuant de faire disparaître ce liquide. J'attrape la pierre de savon pour récurer ma peau avec insistance, les bulles normalement blanches étant d'un rouge écœurant. Je répons rien. Rien à répondre. Il y a le silence, l'incompréhension. Jaxhem' a qui appartient ce sang ? Sa voix tremble, je fixe mes bras le visage fermé. Il appartient à personne, il n'appartient plus à personne ! Je l'entends gémir et porter une main à ses lèvres. Sainte mère du ciel... Jaxhem-Ole qu'as-tu fais ?! Je m’essuie les bras avant de poser mes mains sur ses épaules, ma mère elle est toute frêle, elle est petite et squelettique. Tout le monde pense qu'elle ne tiendra jamais l'hiver ici, pourtant elle est forte, tellement forte. C'est rien mère, tout est arrangé... tout est arrangé maintenant. Je la lâche pour retirer ma tunique de peau, l'hiver ne permettant en rien de vivre en simple coton. Je pars la laver dans la pièce prévue à cet effet. Je plonge le tissu dans la bassine brûlante, revoyant encore une fois son image vieillie, son visage ternit, crispé par la douleur. Et je sais pas encore, j'ignore, je sais pas si j'ai tord... Je me perds. Aujourd'hui j'ai vu mourir l'homme qui fut mon père. L'homme qui nous a délaissé, l'homme qui nous a fait sombrer dans la pauvreté, aujourd'hui j'ai vu ce que peut faire le monde, et que la justice finit toujours par arriver, d'une manière ou d'une autre. Je n'ai pas tué mon père, j'aurais préféré l'ignorer, au lieu de ça il s'est accroché, s'est imposé, et moi... je l'ai vu se vider, et crever. Depuis l'année dernière on m'a toujours dit que la mafia ne rigolait pas, j'ai compris alors que c'était bien plus que ça. C'était la vie, la justice, c'était la loi ! Maintenant tu vas toujours nous protéger ? La petite voix d'Elizabeth brise le silence et je délaisse mon tissu pour l'ange aux cheveux blonds et aux yeux bleu. Je pousse la bassine pour qu'elle cesse de regarder l'eau devenu rouge. Je t'ai toujours protégé souviens -toi ... et jamais personne ne te feras du mal ... allez viens me voir... Depuis huit ans je ne fais que ça, je ne cesse de veiller sur elle, sur elles deux. Parce que même à seize ans, on se fout de l'âge, ici c'est au plus fort de tout régler.

Ma mère n'a jamais accepté, ne l'a jamais supporté. Abandonnée, délaissée par son mari bientôt décédé, son fils pouvait pas s'y enrôler. J'sais même plus comment ça à commencé... peut-être que... où j'sais plus, je sais plus trop mais j'y suis aller. C'était les magouille pour une vie meilleure, c'était ne pas avoir la trouille pour avoir une chance avec le bonheur. J'ai jamais voulu rentrer dans la mafia, j'ai jamais voulu jouer à ça. Mais maintenant, c'est comme une drogue, c'est comme manger, vous en avez besoin, et si vous vous contrôlez, si vous vous en privez... vous finirez toujours tué !

Suède, 1911
Enlevant la neige sur mes cheveux, ma main claque sur la table en posant trois billets de transport. Un sourire de vainqueur sur le visage, alors que je vois ma mère les prendre pour lire, Lizzie derrière fronce les sourcils décryptant les lettres. Ses yeux bleu se relevant sur moi, illuminé, comme si c'était Noël. Tu nous amène en voyage aux États-Unis ? J'essaye de me contenir de sourire mais je la vois à son bonheur et c'est juste merveilleux. Non sweetheart, je vous amène vivre aux Etats-Unis ! Son cris et ses trépignements me tire un rire alors que je la saisit dans mes bras, elle a beau avoir onze ans, elle est reste toujours aussi légère. Je sens ses bras s'accrocher à mon cou alors que je rie, posant mes yeux sur le visage en larmes de ma mère. On va vire à New-York... et tout ira mieux... Je reprend en la fixant alors que je la vois se lever pour nous rejoindre. On quitte la Suède, on quitte le froid, les souvenirs, l'horreur de l'abandon, les regards sur la pauvre femme éploré. On quitte ça... Et même si je vois dans son regard qu'elle sait parfaitement par quelles magouilles on en arrive ici, pour une fois elle ne dit rien et se contente de nous prendre dans ses bras. Oui, on va vivre à New-York.

Les mois qui ont suivit n'ont été qu'une suite de déceptions et de bonnes nouvelles, une vie à deux cent à l'heure pour trouver de quoi loger ma mère et ma cadette, pour trouver un travail à ma mère, une école à ma soeur, pour moi prendre mes repères, avoir les contacts que j'avais organisé de Suède. Et pourtant je sais pas comment j'ai fais, mais en deux années je retrouvais mon terrain, des hommes de mains sur qui compter, un trafic, des contacts, j'ai acheté un bordel dans une rue peu fréquentée, j'ai commencé à comprendre les bars clandestins, le jazz, la vie... J'ai pas eus le temps de me poser et j'ai pris conscience de la situation lorsque je me suis assis un jour en constatant que oui, à vingt-trois ans passé, j'étais le parrain de la mafia suédoise, et même loin de mon pays je m'en sortais, très bien.

Le bruit de la porte et des escaliers me tire de mon sommeil sans que je prenne conscience, c'est lorsque les coups à ma chambre se font entendre, que ma main glisse sous mon oreiller par instinct, calmé par la voix d'Aleksey derrière la porte. Porte qui finalement s'ouvre. Jaxhem ? Jo' ? Je grogne pour lui dire que oui je suis réveillé, et il reprend la parole pour me dire qu'il y a un problème avec une cargaison... Je me lève d'un seul coup. Pardon ?! J'attrape un pantalon avant d'enfiler des chaussures et un tee-shirt pour suivre Aleksey qui semble plutôt ennuyé d'avoir dû me réveiller. Incapables besogneux, même pas capable de tenir une nuit tranquille, non ils doivent me faire ça et en plus comme des gosses envoyer Aleks' me réveiller ! Je sors de l'appartement pour descendre vers la voiture, le gamin me tendant ma veste avec mon arme dedans, ah oui je l'avais oublié ça. En peu de temps on se retrouve au Q.G, qui équivaut à Madma, mon "club" privé. Entrant dans le bureau, je fais signe au premier mec d'ouvrir la fenêtre tant il fait chaud et que ça sent la transpiration. Alors comme ça... vous n'êtes pas capable d'acheminer une cargaison de huit caisses de bouteilles... qui en était chargé ?! Je me retourne vers le groupe face au bureau, deux hommes encadrés par le reste de mes hommes. J'essaye de contenir ma colère, bien que décuplée par le fait que j'ai été réveillé, en pleine nuit, par la faute de trois abrutis incapables de faire leur boulot correctement. Trois, et là il y en a que deux. Où est le troisième ?! On a pas trouvé Tinsley patron ! Je tourne le regard vers eux, avant de le reporter sur les deux hommes. [...] Perdant patience alors que ça fait une heure qu'ils m'expliquent qu'il y a eut des coups de feu, mais qu'ils savent pas où est Tinsley, je pose mes pieds sur mon bureau fermant un instant les yeux. Tu ne me dis rien que je veuille entendre... ta langue ne te sert-elle donc à rien ?! Je fais signe à l'homme à côté de lui, qui l'attrape par les cheveux pour lui faire pencher la tête en arrière, glissant un couteau dans sa bouche... Le-dit homme se met à hurler, paniqué, essayant de se débattre. Je soupire en observant mes ongles. Patron... La voix d'Aleksey me fait tourner la tête vers lui alors qu'il fronce un sourcil en regardant l'homme, suivant son regard je m'aperçois que son discourt a changé. D'un signe de main j'arrête les choses, le couteau ressortant intacte de sa bouche. Il a fuit patron... quand la camionnette a déraillé, on essayait de voir d'où les tirs venaient, mais quand on a vu que plusieurs hommes arrivaient on a su qu'on faisait pas le poids... Tinsley est partit dans l'autre sens... on sait pas pourquoi... Je soupire, ba voila c'était pas si difficile à dire tout ça ! Je me relève. La prochaine ça sera un doigt en moins pour te servir de leçon... maintenant dégager, et retrouvez moi Tinsley ! Je me lève pour quitter le bureau laissant Aleksey passer devant moi, je claque la porte en longeant le couloir, l'attrapant par le bras pour le rapprocher. Essayes de savoir qui pouvait être au courant pour la livraison de ce soir, et a qui étaient les hommes... si mon alcool se balade dans la ville je veux savoir le crétin qui est derrière ça... et fais attention à toi, okay ?! Je pose ma main sur son épaule avant de quitter l'établissement je sais très bien que l'affaire sera vite réglée, mais ça m'embête de devoir encore liquider des balles pour faire taire des hommes et montrer qu'on vient pas m'emmerder. C'est lassant tout ça... Et je n'aime pas envoyer Aleks là-dessus surtout si il y a assez d'homme pour en faire fuir trois de chez moi... mais c'est le seul à qui je fais confiance , et il s'énerve souvent du fait que je le "materne" trop alors bon... Je soupire en regardant l'heure, sept heure et demi. Évidement ma nuit est terminée, je fais signe au chauffeur de la voiture avant de lui dire de prendre la route du manoir de ma mère, aujourd'hui j'amène Lizzie au lycée... Et après j'aviserais, sans doute pour voir sir Aleks' a besoin d'aide, après tout... ça me manque parfois de devoir déléguer toutes les besognes.

crédit © nicoteen, google x3, tumblr

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