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« J`en ai tout un solfège sur cet air qui bat » ♪ Joyce

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Billie A. Berkeley
Billie A. Berkeley
Once more you open the door and you're here in my heart

☇ PRÉNOM : Adélaïde
☇ STAR : Rachel Hurd-Wood
☇ CRÉDIT : Alinoé
☇ MISSIVES : 323
☇ ÂGE : 20
☇ STATUT : célibataire
☇ JUKEBOX : Ding dong ! The witch is dead - Ella Fitzgerald
☇ COMPTES : Robert L. Svensmann
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MessageSujet: « J`en ai tout un solfège sur cet air qui bat » ♪ Joyce   « J`en ai tout un solfège sur cet air qui bat » ♪ Joyce Icon_minitimeVen 8 Juin - 21:27



« J`en ai tout un solfège sur cet air qui bat » ♪

Bienvenue dans le merveilleux sujet de Blette qui va avoir l'honneur d'avoir comme partenaire Jojo. Pour leur petit sujet, ils interdisent l'intervention d'un PNJ inoffensif qui pimenterait le rp et ils interdisent l'intervention de membres extérieurs qui passeraient par là. Ne sont-ce pas là des choix merveilleux ? L’histoire se déroule au printemps 1924, à la fin mars aux alentours de 15h alors que la météo est pas tellement au rendez-vous ( il y a du tonnerre, mais pas d'éclairs ni de pluie. A présent, il est temps de laisser la parole au créateur du sujet : Je voudrais passer le bonjour à mon cousin Nicolas et... ( le donjon de Naheulbeuk pour ceux qui ne connaissent pas ) ne suit aucune intrigue particulière, ne fait suite à aucun autre rp, ne fait pas la description de la relation ou autre. :)

crédit © gentle heart & mandamoo5 (lj) - crédit chanson © Padam Padam, Edith Piaf
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Billie A. Berkeley
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MessageSujet: Re: « J`en ai tout un solfège sur cet air qui bat » ♪ Joyce   « J`en ai tout un solfège sur cet air qui bat » ♪ Joyce Icon_minitimeVen 8 Juin - 21:56

Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur
Les rêves de sa vie, les prisons de son cœur
J’étais debout, dans la rue, devant l’orphelinat qui m’avait autrefois accueilli, bien à mes dépens. Je passais par-là juste par hasard. Ou peut-être pas. Mes pieds m’avaient conduit ici, alors que mon esprit souhaitait se rendre à son parfait opposé. J’étais debout et j’observais la façade austère du bâtiment qui s’élevait sur trois étages. Une triste devanture, sur lesquels mes souvenirs semblaient gravés. Les larmes coulèrent silencieusement sur mes joues, me rappelant à la fois le naufrage du Titanic et la mort de mon père à laquelle j’avais assisté bien malgré moi. Les joues qui avaient suivi avaient été flous, comme si des larmes les avaient voilés pour éviter de me blesser plus que de raison. Pourtant, au fond de moi, quelque chose brûlait, quelque choses criait mon désespoir, déversait ma rage, dégueulait ma tristesse. Je croyais voir mon père en chaque homme qui venait à l’orphelinat. Je savais pertinemment qu’il gisait dans l’océan. Son voyage ultime. Et lorsque mon frère était venu, j’avais été saisie de sa ressemblance de plus en plus grande entre lui et feu mon père. Alors, je l’avais repoussé, lorsqu’il m’avait répondu qu’il n’était pas Papa. Malgré tout, il m’a arraché à cet enfer dans lequel je m’enfonçais. Et il avait tout fait pour que je retrouve une raison de vivre, pour que je retrouve goût à quelque chose qui avait coulé avec Papa.
Je revoyais les longs couloirs sombres, percés de temps à autre par quelques petites fenêtres. Les dortoirs où on nous avaient tous entassés, comme de vulgaires bêtes destinées à aller à l’abattoir. Le réfectoire, tout en longueur, qui puait le chou ranci. La cuisinière, une femme bedonnante et vulgaire, n’était d’ailleurs pas sympathique. Elle jurait comme un charretier, essuyait son nez coulant avec le dessus de sa main qu’elle plongeait ensuite dans la pâte à tarte qu’elle pétrissait allègrement. Les enfants qui avaient mon âge et qui se réveillaient la nuit en hurlant de toutes leurs forces ; des cauchemars, sûrement. Certains, malades à en crever, ne recevaient les soins que bien plus tard ; soit les bonnes sœurs étaient trop « occupées » soit les enfants étaient morts des suites de leurs douleurs. J’ai vu quelques « amis », s’endormir le soir en crachant leurs poumon et du sang. Au petit matin, leurs yeux ternes fixaient le vide, leurs mains pendaient tristement en dehors de leurs lits. Je me revois aussi, assise sur ce banc, dans ce long corridor, à attendre que Papa vienne me chercher. Je me revois serrer mon doudou contre moi, lever les yeux vers les hommes qui venaient chercher un enfant. Jamais moi. Jamais moi. Je me revois hurler intérieurement mon désespoir, mon envie de rejoindre Papa. Je ne voulais plus rester. A quoi bon ? Edward était parti durant mon enfance, je ne le reverrais plus. Il ne me restait que mon doudou pour apaiser mes souffrances. Et lorsqu’Edward était enfin apparu, je lui avais tourné le dos. Ce n’était pas Papa, et c’est lui que je voulais, pas un autre.
Les larmes coulaient silencieusement sur mes joues. Les mains enfoncées dans mes poches, je triturais un collier avec mes doigts. Celui que je portais le jour du naufrage. Je sentais les mailles sous mes doigts qui effleurèrent aussi les contours du pendentif. Un camé. Qui avait autrefois appartenu à Maman. Je ne le sortais pas ; ça ne servait à rien de me faire plus de mal qu’autre chose. Le tonnerre gronda au loin, me sortant de ma torpeur. Je secouais négligemment la tête et décidais qu’il était temps de quitter cet endroit sordide. Le tonnerre grondait encore une fois, mais la pluie ne s’était pas mise à tomber. Heureusement.
Il me restait environ trois heures avant de prendre mon service au PDT. Trois maigres heures qu’il faudrait peupler. Qu’allais-je faire ? Où irais-je ? Je ne voulais pas rentrer à la maison. Edward était sûrement penché au dessus de sa machine à écrire, à taper frénétiquement sur ses touches. Les mégots de cigarettes s’accumulant dans le cendrier posé à côté de lui témoigneraient du fait qu’il n’a pas bougé et qu’il veut absolument un article parfait. S’il me voyait rentrer dans cet état, il s’interromprait et viendrait s’enquérir de ce qui me secouait à ce point. La réponse serait toujours la même, et il me réconforterait, oubliant ainsi son article. Je ne voulais pas le déranger. Pas quand cet article était important à ses yeux et au journal qui l’employait. Alors, je ne rentrerais pas à la maison de sitôt. Me promener un peu avant. De toute façon, si je suis en retard au boulot, ce n’est pas si grave. Après tout, j’avais le droit de me reposer. Je m’expliquerais plus tard. Il me faudrait énormément de temps pour rallier l’Hudson River au PDT. Quelques journées de marche durant lesquelles je pourrais reprendre un semblant de contenance. Juste un semblant.
J’arrivais sur les berges de l’Hudson. Un petit vent frais s’était levé. La pluie ne tombait toujours pas. Le tonnerre avait arrêté de gronder. Tant mieux. Il y avait, le long du chemin de halage, des bancs qui brisaient la monotonie de l’aménagement. Des bancs vides. Comme si les gens n’avaient pas le temps de venir s’asseoir pour respirer. Egoïstement, je pensais à toute la place que j’aurais. J’esquissais un sourire vague avant de poser mes fesses sur la pierre froide. Fermant les yeux, le nez au vent, et sans m’en rendre compte, je me mis à chantonner. Je m’enfermais dans mon monde.
Et loin des beaux discours, des grandes théories
Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris
Il changeait la vie


Il changeait la vie - JJ Goldman
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