histoire

Les blessures nous montrent d'où l'ont vient elles ne doivent pas nous dire où aller

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When I see your face there's not a thing that I would change

Mon premier cri ? Ben pour être honnête moi je m'en souviens pas vraiment. Mais mon père lui il m'a toujours dit que toute l'île m'avait entendu ce jour-là. Oui j'avais déjà une voix étant bébé. Ha c'est le mot île qui vous gène ? Vous inquiétez pas c'est normal je suis né en Martinique. Où c'est la Martinique ? Dude t'as jamais ouvert un bouquin de géo de ta vie ?! T'es au courant que le monde s'étend au-delà de l'Amérique au moins ? Non ?! Ho m*rde va vraiment falloir refaire tout depuis le début alors. Alors tu vois le grand truc bleu qui s'étend de la côte ? Ben les hommes de science appellent ça l'océan et heum celui dans lequel je suis né, enfin celui qui berce mon île natale, il s'appelle la mer des Caraïbes, me demande pas pourquoi j'en sais rien moi, mais toujours est-il que dans cet océan y a pleins d'îles comme celle sur laquelle je vis. T'as jamais remarqué que si tu marches assez longtemps et qu'importe ta direction tu tombes sur de l'eau ? Ben voilà moi c'est pareil sauf que mon île à moi t'en as fait le tour à pied en dix minutes. D'où le fait que mon père me dise que lorsque je suis né on m'a entendu dans toute l'île. Ok va te reposer je vois de la fumée sortir de tes oreilles et je crois que c'est pas bon signe même pour les Américains. Nan mais je vous jure les jeunes sont complètement dépassés. Alors autant ils font ce qu'ils veulent avec leur musique, leur théâtre et leur cinéma autant quand il s'agit d'ouverture d'esprit y a plus personne ! Mon dieu je crois que je vais retourner d'où je viens vite fait. Mais pas avant de vous avoir raconté ma petite histoire et comment j'ai débarqué dans ce monde de tarés. Prêt ? Sûr ? Ok j'y vais.

You so amazing, just the way you are

Petit tout c'est très bien passé. Ma mère était heureuse d'avoir un petit bébé à chouchouter et surtout elle était heureuse que ce soit un garçon après avoir eu une fille. Je vais vous passer le jour de l'accouchement croyez-moi c'est pas très extraordinaire et le bébé, moi, et la maman, ma maman à moi, on était en bonne santé c'est le principal. Il arrive souvent que la maman ou le bébé, ou les deux, ne survivent pas à l'accouchement. Cruel hein ?! Pas autant que certains films que vous allez voir sans paroles ou que la guerre qui a abattu des pays ou encore la prohibition tiens ! Vous pouvez me croire. Mais non ici c'est une belle histoire, mon papa et ma maman je les compare souvent aux contes pour enfant avec un magnifique Happy End. Oui ils sont encore amoureux aujourd'hui comme au premier jour et fièrs d'avoir un fils. Mes parents se sont rencontrés sur l'île ma maman vient de là et mon père lui venait d'arriver en cargo depuis le continent. Oui parce que ma petite île elle est Française et mon père voulait ouvrir une boutique de vêtements en Martinique. Je sais pas pourquoi là-bas mais bon bref c'est pas important. Il aime les robes et les belles tenues de soirées et c'est pour ça qu'il voulait faire quelque chose ici. Je crois qu'il était venu ici en vacances et l'île lui avait plu quelque chose dans ce goût-là. Après l'accouchement, une fois rentrée à la maison ma maman a repris son travail de professeur de français dans l'école du village et moi ben elle m'emmenait avec elle. Ben oui mes parents ont jamais eu l'argent nécessaire pour me payer une nounou et ma soeur allait à l'école et comme mon père était parti pour se battre elle n'avait pas le choix. Mon père est parti trois jours après ma naissance. Il n'avait pas le choix, s'il avait put il serait resté dans son pays d'adoption pour rester avec sa femme et son fils mais il ne pouvait pas. Et puis malgré tout il aimait l'armée, il s'était engagé bien avant de connaitre ma maman mais n'était jamais parti au combat avant. Grand sportif il n'avait eu aucun mal à entrer dans l'armée de son pays d'origine même si ce fut dur de quitter sa nouvelle famille il l'a fait parce que c'est ce qui lui plaisait vraiment et qu'il voulait vraiment faire ça. Au-delà du football et de ce qu'il aimait dans ce sport c'est surtout l'endurance, la peur, l'adrénaline dont il avait besoin et c'est en allant tuer des méchants qu'il trouvait tout ça. Ok non c'est pas vraiment ça mais il représentait ses couleurs, son pays, sa nation et il a fait son maximum dans ce qu'il pensait être juste et même s'il n'en est jamais revenu vivant je pense qu'il n'a jamais regretté même quand il a sut qu'il abandonnerait sa femme et son fils.

And when you smile the whole world stops and stares for a while

J'ai passé les sept premières années de ma vie à me demander tous les ans si mon papa serait là pour mon anniversaire, pour Noël, nouvel an, pâque et toutes les fêtes. Le matin je me réveillais et tendais l'oreille pour voir si j'entendais le cheval le ramener, ou notre chien aboyer pour prévenir qu'il était rentré. Le jour de mes sept ans je suis descendu ouvrir la porte quand on y a frappé pensant que c'était lui mais lorsque j'ai ouvert la porte c'est un géant de deux mètres qui était devant moi. Je n'ai pas compris tout de suite mais quand j'ai vu ma mère pleurer j'ai sut que jamais je ne reverrais mon papa. Quelques jours plus tard c'est la première fois que je prenais le cargo pour aller à l'enterrement de mon père à New-York. Pour un premier voyage on a pas fait les choses à moitié on a traversé presque le monde pour pouvoir aller le voir une dernière fois. Mais moi je n'ai pas eu le droit de le voir avant qu'ils ne ferment le cercueil parce qu'il était trop amoché. Plus tard j'ai compris qu'il était dans un fourgon qui le ramenait quand ils ont été pris d'assaut par un groupe d'extrémistes. Il n'y a eu aucun survivants à cette attaque. Mon père était en route pour rentrer à la maison pour mon anniversaire. Parfois je me dis que si je n'avais pas eu mon anniversaire ce jour-là peut-être qu'il serait encore vivant après tout. Je me dis que c'est ma faute s'il est mort. Je sais que je n'y suis pour rien et que peut-être qu'il serait mort autrement mais parfois je n'arrive pas à passer outre et je pense que je suis responsable. Une fois arrivé en Amérique on a été au cimetière où il a été enterré avec toute la cérémonie qui va avec le drapeau, la haie d'honneur, ses amis portant son cercueil. Ma mère a encore le drapeau qu'elle conserve dans un cadre accroché dans sa chambre. C'est assez étrange mais ce snnt des souvenirs et puis ça fait partie de la vie de mon père, celle qu'il avait choisie et même si c'est triste elle s'y est faite à la longue mais lui a toujours été fidèle. Elle n'a jamais refait sa vie même si elle était encore jeune après la mort de son mari elle ne voulait pas s'y résoudre je crois. C'était comme baisser les bras pour elle et dire qu'elle n'aimait plus mon père.

I'd never ask you to change if perfect's what you're searching for

En même temps elle a jamais été très proche des garçons donc je n'avais pas grand-chose à faire mais quand on sortait dans la ville par exemple il m'arrivais de me battre juste parce qu'un homme jetait un regard à ma soeur ou à ma mère. Les hommes ne sont pas toujours polis avec les femmes ( moi je me venge ? (a) non voyons ) et sont parfois même carrément des porcs et je déteste ça. Après la mort de mon père la vie à la maison n'a pas vraiment changé en fait pour tout avouer. En même temps il était pas souvent à la maison avant de mourir donc bon. Il me manque je ne dis pas le contraire mais il faut avouer qu'à force j'ai presque eu l'impression qu'en fait je n'ai jamais eu de père. Mais ce qui était bien c'est qu'à l'école quand on me demandait ce que faisait mon père dans la vie et que je disais qu'il était mort au combat les autres élèves me respectaient beaucoup et les professeurs avaient un peu pitié de moi alors quand je faisais des bêtises je ne me faisais jamais engueuler, ou pas souvent en tout cas. Mais par contre quand je rentrais à la maison là maman elle me grondait tout le temps. En fait je suis devenu un cancre en grandissant, et fière de l'être, je répondais à ma mère, je ne travaillais pas à l'école et encore moins à la boutique que maman avait encore et qu'elle tenait avec ma soeur. Ma soeur tiens parlons-en ! Avant elle me protégeais, elle n'arrêtait pas d'être sur mon dos tout le temps et de me dire " fais pas-ci, fais pas ça " un peu comme une maman mais après je me suis retourné un peu contre tout le monde et je suis devenu le grand-frère protecteur. Quand quelqu'un s'approchait de trop d'elle je pouvais devenir méchant.

She's so beautiful and I tell her everyday

Je me souviens qu'un soir nous avions été manger chez des amis de ma mère et en rentrant nous sommes tombés sur un groupe de jeunes hommes complètement alcoolisés, ils puaient à une centaine de mètres à la ronde, et qui ont voulu s'approcher un peu trop de ma petite princesse. J'ai vu rouge et je me suis mis à frapper le premier qui c'est avancer. Ma mère et ma soeur hurlaient comme deux hystériques et si elles ne m'avaient pas arrêté je crois que j'aurais pût tuer cet homme. C'était il y a pas si longtemps que ça d'ailleurs quelques mois avant que j'arrive en Amérique et la police était dans la rue et aillant vu la scène ils m'ont bien entendu emmener avec eux. Mais je n'avais rien fait d'autre que de montrer une bonne leçon de savoir-vivre à un homme qui le méritait amplement. Après plusieurs heures passées dans une salle bizarre et froide ils ont fini par me libérer. Ils savaient que je n'avais encore jamais eut affaire à la justice avant cela mais n'empêche que celui que j'avais agressé n'avait pas bonne mine après ça. Je ne sais pas ce qu'il est devenu maintenant et à vrai dire je m'en moque complètement ce que je sais c'est que ce jour-là j'ai compris que j'étais plutôt douer pour quelque chose, pour un sport et certainement que je tiens ça de mon père qui sait. Une fois rentrée à la maison ma mère avait honte de moi. J'avais toujours été un garçon gentil, calme, adorable et je n'avais jamais levé la main sur qui que ce soit même un autre homme et là d'un seul coup je venais de prendre les devant et j'avais faillit tuer quelqu'un. Elle m'a demandé de ne plus remettre les pieds à la maison et j'ai donc finit par quitter la Martinique.

I'll never be your mother's favorite

Mais je ne suis pas tout de suite venu en Amérique, non j'ai d'abord été sur le continent en France et à Paris plus précisément. Là-bas j'ai rencontré un vieil homme qui m'a tout enseigner de ce que je sais aujourd'hui de la boxe. C'était il y a juste un an. Il m'a appris à me battre, m'a donné beaucoup de conseil, m'a fait gravir les marches unes à unes pour devenir célèbre et me battre contre les plus grands et remporter tous mes combats. En dehors du ring j'étais connu comme pour être quelqu'un de calme, de gentil, d'indépendant et de souriant. Mais lorsque je passais les cordes je devenais agressif, professionnel, méchant et même carrément dingue. Je n'ai pas perdu un seul match grâce à un coatch exceptionnel. Dans la ville il y avait un autre mec qui était en train de monter aussi vite que moi, nous étions ennemis dans la presse sans jamais avoir combattus l'un contre l'autre ni même simplement nous rencontrer. J'ai été voir plusieurs de ses matchs et lui est venu assister à quelques-uns des miens mais sans plus. Nous ne voulions pas nous battre l'un contre l'autre, non pas que nous avions peur mais nous n'étions pas dans la même catégorie déjà premièrement mais aussi et surtout nous n'avions aucune défaite l'un et l'autre alors pourquoi commencer ? Mon coatch Alfred me soutenait. Peut-être un peu trop. Un jour alors que j'étais dans la salle d'entrainement j'ai entendu un coup de feu, le temps que j'arrive un second avait été tiré et j'ai trouvé le corps de mon meilleur ami étendu sur le sol. Ils avaient tué Alfred pour me faire passer un message. Le soir même je suis monté sur le ring où jouait mon ennemi et je l'ai frappé encore et encore. On m'a fait sortir et on en est resté là mais j'ai promis qu'on se retrouverait sur un ring un jour et que ce jour-là ce serait lui ou moi.

If you ever leave me, baby, leave some morphine at my door

Le grand soir est enfin arrivé et j'étais fin près. Cela faisait presque un mois qu'Alfred était mort et je n'avais en tête qu'une chose : le venger. Je savais que cet homme était responsable de sa mort. Une fois monté sur le ring la tension était palpable tout le monde savait que l'un de nous descendrait de là les pieds devant. Quand le combat à commencer je n'avais que la rage et la douce vengeance qui me tenait les tripes et mes coups je les donnaie comme Alfred m'avait montré. Je sentais le sang envahir ma bouche alors que le poing de mon ennemi c'était fracassé sur ma mâchoire la faisant craquer dans un bruit presque cauchemardesque. Je lui aies rendu le même coup qui l'a mis au tapis mais j'ai été séparé par l'arbitre avant de pouvoir lui sauter dessus. Il s'est relever et j'ai attaqué de nouveau envoyant mon gant dans ses côtes qui ont craqué à leur tour. Une fois à terre je l'ai ruer de coups encore et encore et cette fois je n'ai pas laissé le temps de nous séparer. Lorsque le sang à commencer à couler sur le ring je me suis redressé et j'ai quitté la salle. J'ai commencé à courir encore et encore sans jamais m'arrêter. Mes gants étaient pleins de sang, mon t-shirt déchiré en plusieurs endroits était également maculé de ce liquide rouge et mon visage avait gonflé à plusieurs endroits dont mon oeil droit et ma lèvre inférieure. J'avais mal physiquement mais mentalement je me sentais heureux d'avoir vengé la seule personne qui ait jamais crut en moi, en ma force et en mes talents de boxeur. Ce match c'était il y a quelques jours, mon visage à dégonfler depuis et aucune traces de ce combat n'est encore visible mais je suis recherché désormais par la police de France.

Your daddy can't even look me in the eye if I was in their shoes, I'd be doin' the same thing

A moi la grande vie ! C'est ce que j'ai pensé il y a deux semaines quand je suis arrivé dans ce beau pays par la voie des eaux, ben oui quelle autre voie ? Mais quand je suis arrivé ici cauchemars la prohibition ! Non mais sérieux ! Interdire l'alcool dans les bars ! Mais les gens sont fous ici ! Mais ce que j'aime beaucoup ici c'est l'art. Je suis un grand amateur d'art le cinéma me passionne et ce depuis longtemps. Qui sait peut-être que le rêve Américain pourrait me prendre à la gorge et que je lâcherais les gants de boxe pour passer devant une caméra ? Peut-être en même temps je ne veux pas attirer l'attention sur moi j'ai peur quand j'aperçois un uniforme de police, lorsque j'entends quelqu'un crié je sursaute en pensant qu'on m'a reconnu, bref ma vie est loin d'être tranquille et parfaite au contraire et si je deviens connu ça ne s'arrangera pas. La solution ? Peut-être changer d'identité mais bon je peux pas changer de visage non plus donc. Non je vais garder mon nom parce que je l'aime (a) et aussi mon visage, ben oui sans lui je peux pas gradué, et je vais vivre ma vie ici et si la police me retrouve je dirais que la mort de mon ennemie est un accident ou bien alors qu'ils devraient faire leur boulot et l'avoir arrêté avant que je ne mette fin à ses jours pour le meurtre de mon père spirituel. Alfred à toujours voulu visiter New-York c'était son rêve alors aujourd'hui si je suis ici c'est un peu pour lui. Je vais boire, coucher, draguer, jouer et faire tout ce qu'il aurait fait à ma place. Je lui dois énormément et notamment ma nouvelle vie ici et je ne le remercierais jamais assez de tout ce qu'il m'a apporté.

crédit © fanpop Icon tumblr gif

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