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| Sujet: Love, non, mais surtout autres drogues. [Nushka & Lawrie] Mar 14 Aoû - 19:52 | |
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Love, non, mais surtout autres drogues. Bienvenue dans le merveilleux sujet de Lawrence Seymour qui va avoir l'honneur d'avoir comme partenaire Aushka Tasarovt. Pour leur petit sujet, ils interdisent l'intervention d'un PNJ inoffensif qui pimenterait le rp et ils interdisent l'intervention de membres extérieurs qui passeraient par là. Ne sont-ce pas là des choix merveilleux ? L’histoire se déroule le 10 avril 1924 à 21 heures alors que la météo est douce, on y voit quelques étoiles. A présent, il est temps de laisser la parole au créateur du sujet : Quinze jour après une première rencontre bien particulière, Anushka cède à la tentation et se pointe chez notre artiste le plus à l'ouest...
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Dernière édition par Lawrence E. Seymour le Mer 26 Déc - 12:16, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Love, non, mais surtout autres drogues. [Nushka & Lawrie] Mar 14 Aoû - 19:54 | |
| « Moi aussi j’vais vous demander une chose, monsieur Seymour. Vous pouvez dessiner ou écrire ce que vous voulez... On peut même discuter, puisque ça a l’air de vous plaire. Mais pas de questions comme tout à l’heure...»
-Lawrence, tu m’écoutes? Balance-lui une nouvelle, quelque chose comme ça! -Hein? Harry Pullman fusilla l’écrivain du regard, avant de lâcher un soupir. Il connaissait parfaitement la lueur presque catatonique qui brillait faiblement dans les prunelles de Seymour. Il avait un “truc” en tête, une de ces idées farfelues et surtout, qui le coupaient entièrement du monde réel...momentanément. -Je te demande juste quelques minutes d’attention! Rooney s’impatiente, ça fait deux semaines que tu devais lui rendre un chapitre... -C’est plus long que prévu, souffla Lawrie en éteignant l’allumette qui avait allumé sa cigarette. -Et? -Je lui rendrai quand j’aurai terminé ce chapître. -D’ici deux jours? -Nan, quand je l’aurais écris. Pullman manqua de s’étouffer dans sa barbe et préféra avaler d’un seul coup son cocktail sans alcool pour retenir quelques jurons. -Envoie-lui au moins une nouvelle, un truc de ce genre où je t’assure qu’il pourrait mettre fin au contrat, reprit Pullman sérieusement. Lawrie s’absenta à nouveau un court instant, les yeux perdus dans le vague. Il avait pris du retard, mais loin des considérations économiques, le retard valait le coup. C’était cette prostitué qui lui avait fait déchirer tout son premier chapitre. Elle lui avait donné une toute autre inspiration, une sorte de nouveau souffle, bien loin de ses idées premières. Et alors que Pullman tentait de raisonner son poulain, Lawrie revoyait la jeune femme debout devant lui, qui avait à nouveau fait glisser sa robe le long de ses chevilles, déboutonnant un à un les boutons de sa chemise.
«-Oubliez vos chimères et laissez-moi faire mon métier, d’accord ? -Vous me laisserez donc faire le mien ensuite...Pas de questions, pas de souvenirs, c’est d’accord...Vous devriez faire attention à la came...ça ne vous va pas au teint, miss.» Il sentait encore sous ses doigts la peau presque diaphane de la jeune femme, ses formes maigres, ses cheveux plus sombres que les plumes d’une corneille. Elle était qualifiable de parfaite, dans tout le sordide de son existence.
-Lawrie, je te parle! L’écrivain sursauta en se retournant vers Pullman. -Je vais trouver un truc pour le faire patienter, mais qu’il ne m’impose rien. Et je me fiche de savoir pour lequel d’entre nous ce contrat est le plus intéressant, les finances sont le cadet de mes soucis. Il jeta un oeil à sa montre qu’il renfonça dans son veston, avant de se repousser sa chaise et d’attraper sa cane. On se contacte en fin de semaine, lâcha-t-il d’une voix qui n’attendait aucune réplique. John, debout! Il tira sur la laisse du chien qui ronflait par terre et quitta le café. Lawrie n’avait rien de ces pervers ou des ces hommes si désabusés de leur vie de couples qu’ils avaient besoin de mains expertes pour les contenter. Il n’aimait pas réellement faire appel à ces femmes de la nuit, jugeant nombre d’entre elles trop peu cultivées et amènes de le comprendre vraiment. A dire vrai, il ne se comprenait peut-être même pas lui-même. Mais Anushka avait changé la donne.
Il avait connu ces instincts d’inspirations, ces âmes nées pour l’aider, lui offrir bien autre chose qu’une vision matérialiste du monde. Il en avait croisé,cotoyé, aimé peut-être, mais depuis son arrivée à New-York, il craignait ne les voir disparaître totalement. Anushka avait changé la donne.
«N’ayez peur de rien : je sais tout faire...»
Elle savait, en effet. Son attitude, cet éclat dans on regard avait su faire sombrer son âme artiste, mais elle savait en effet tout faire, même toucher l’homme caché derrière ses crayons et ses manuscrits noircis à l’encre. « Je vous ai promis que je ne poserai aucune question....si vous m’en donnez l’autorisation au moins une fois, celle que je choisirairait “Pourquoi”, miss. » Pourquoi cette vie, quand on connaît Beaudelaire et Hugo?
John tira d’un coup sec sur sa laisse, coupant toutes les pensée de Lawrie. Il se ratrappa sur sa jambe douloureuse, lui arrachant une grimace. -John! Aux pieds idiot! Mais le beagle continua à vouloir tirer sur la laisse, la langue pendante et la queue battante, attendant son maître pour jouer. Le regard noir que lui lança l’américain ne fut pas franchement compris du chien qui aboya joyeusement en revenant vers lui pour quémander quelque balle invisible. -Plus tard ou je t’abandonnne au Blue Valentine, ronchonna Lawrie en tirant le chien vers lui!
La bataille les avait tous deux mené jusqu’à l’immeuble, et poussant la lourde porte, il fit passer le beagle qui jappa à nouveau, avant d’aboyer dans la cage d’escalier. -SEYMOUR! FAITES TAIRE CE CHIEN! Lawrie tapa John sans grande conviction, mais tout juste assez pour que la concierge l’entende et se rassure. Grimpant les étages, il aperçu le gamin du 2ème qui jetait un regard avide sur John. -J’peux jouer avec lui, m’sieur Lawrence? -Jusqu’à minuit si tu souhaites! Heureux de se débarrasser de l’imbécile sur pattes, il lacha la laisse dans les mains du gamin qui dévala aussitôt l’escalier, le chien sur ses talons prêt à aboyer. -SEYMOUR!
Lawrie claqua la porte d’un coup sec, songeant à nouveau à la discussion de la soirée. Il avait tenté de l’oublier, mais ce Rooney avait la vie si dure qu’il le hantait même lorsqu’il ne voulait penser à lui. Les éditeurs étaient de la pire espèce pour l’inspiration.
21h. Lawrie s’affala sur le sofa, ôtant veston et noeud papillon, observant d’un oeil expert la toile tendu sur le chevalet face à lui. Anushka avait toutes les qualités requises...il n’avait rarement eu plus beau modèle et il n’en reverrait probablement pas. Les épaules fines camouflés par ses longs cheveux sombres...son regard insolent. De face, on ne pouvait voir la ligne de son dos ni même sa nuque dégagée. « J’espère que Jack sait combien ses clients sont chanceux de vous avoir pour une nuit...Vous êtes une de ses préférées? A sa place je vous préserverais. » Elle avait à nouveau lâché quelques répliques cyniques avant de se lever du lit pour se rhabiller. Un masque, une grotte où planquer des instincts peut-être oubliés depuis trop longtemps.
Soupirant en songeant à ce modèle si particulier, il entendit bientôt l’horloge sonner lentement les neuf coups du soir et à la suite, la petite sonnette si particulière de sa porte. Comment Jack avait dit qu’elle s’appelait? Léonore? Il fallait que ses sens fussent réellement bouleversés pour qu’il recontacte Jack à peine trois semaines plus tard...Au pire, il lui jouerait la petite comédie précédente, mais au lieu de la retenir, il laisserait filer cette Léonora. L’affaire semblait pas trop mal, après tout.
Quelle idiotie de l’avoir rappelé! Il arrangea ses cheveux avant d’ouvrir la porte et de gratifier d’un large sourire..... -Anushka?! Que faites-vous là?! |
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| Sujet: Re: Love, non, mais surtout autres drogues. [Nushka & Lawrie] Jeu 16 Aoû - 23:00 | |
| « Demain, quand on sera en haut... » La conversation, en russe, allait bon train aux côtés d’Anushka. Il y avait bien une demi-heure qu’elle s’était affalée sur un matelas défoncé, et les deux prostituées n’avaient pas arrêté de murmurer, ne serait-ce qu’une minute. Ce n’était pas leur conversation qui empêchait Anushka de dormir, c’était le manque. Mais puisque ce foutu sommeil la fuyait, alors, les yeux fermés, elle ne s’était pas gênée pour écouter les projets de Léonore et Olga. Et quels projets. Ces deux trop jeunes filles cherchaient à se tirer de tout ça, « avant qu’il ne soit trop tard » selon les mots d’Olga.
Sur cette phrase, Anushka sentit deux paires d’yeux se poser sur elle. « Ça marchera pas, asséna-t-elle, dans la même langue, en tournant la tête. » Aussitôt, la conversation cessa, et les deux intéressées la dévisagèrent avec un fond de rancoeur qu’elle n’était pas en état de voir. « T’en sais rien, répliqua Léonore en ramenant ses jambes contre sa poitrine. - Si, je sais. - Et pourquoi ça marcherait pas ? C’est pas si difficile de sortir d’ici... »
Ici. Anushka soupira, alors qu’un vertige nauséeux l’empêchait de se redresser. Ici était un terme trop vague pour parler du bâtiment dans lequel elles se trouvaient, et qui n’était ni plus ni moins qu’un véritable carrefour de toutes sortes de trafics absolument illégaux. Au rez-de-chaussée, un bar, pour l’alcool et quelques filles qui venaient y chercher des clients. Au-dessus, deux étages, une dizaine de chambre et deux salles dont Jack se réservait l’accès. Les accords, les contrats, les hôtes passaient tous par là. Et puis il y avait le sous-sol. Un endroit lugubre, séparé en sortes de petites cabines où les filles accueillaient les clients moins riches. L’enfer, avec pour seule échappatoire cette pièce étriquée, tout au fond, dans laquelle elles se terraient pour souffler. Jusqu’à ce qu’on vienne les y chercher. De là, on ne sortait pas. Pas facilement, du moins, et certainement pas à volonté. Pour la plupart des filles, sortir c’était passer au bar, et travailler dans les chambres du haut. « Y’a personne qui surveille là-haut. Et puis tu l’as bien fait une fois, toi. »
Anushka planta un regard terriblement cynique dans celui de Léonore. Mais avant qu’elle ne puisse répondre, la porte s’ouvrit et aussitôt, toutes se turent. Comme toujours, lorsque Jack faisait son apparition. « Anushka, appela-t-il en lui lançant ce qu’il avait dans la main, tu montes dans une heure. » D’un signe de tête, il demanda à Léonore de le suivre. Mais Anushka ne s’en aperçut pas, trop occupée à chercher frénétiquement le petit sachet retombé non loin d’elle. Son regard éteint, lorsqu’elle mit la main dessus, s’alluma un instant à la vue de la fine poudre blanche. La porte claqua, et elle leva la tête vers Olga, qui s’était enfoncée dans un autre vieux matelas et posait sur elle deux prunelles envieuses. Anushka lui montra la poudre. « C’est ça qui fait que ça marchera pas. J’suis pas revenue pour les beaux yeux de Jack, lâcha-t-elle, cynique, en se levant. »
Elle avait besoin de cette dose, maintenant. Mais alors qu’elle cherchait ce dont elle avait besoin, Léonore revint, avec à la main un morceau de papier bien connu de toutes les filles. Là-dessus, il y avait un nom et une adresse, à donner à l’un des hommes de Jack qui se chargerait de l’y emmener. « C’est qui ? demanda Olga. - J’connais pas. Lawrence Seymour. » A ces mots, Anushka se redressa brusquement. Seymour. Comme cet artiste, ce drôle de type trois semaines plus tôt ? Avec ses questions... son dessin, aussi. Lawrence Seymour. Dans l’esprit troublé par le manque de la jeune femme s’alluma une alarme dont elle ignorait exactement la teneur mais qui l’empêcha de réfléchir lorsqu’elle se tourna vers Léonore. « Donne, j’y vais, lâcha-t-elle en tendant la main vers le papier. » L’autre ouvrit de grands yeux, en secouant négativement la tête. « Arrête, An’, Jack... - Oublie Jack et donne-moi c’foutu papier. Il faut que j’y aille. - Pourquoi, t’as le droit de te choisir tes clients, maintenant ? - C’était pas moi qui était entrain de prévoir de me tirer. Allez, donne. » La menace n’en était pas vraiment une, mais assez pour effrayer les deux jeunes filles qui savaient pertinemment de quel statut «jouissait» Anushka auprès de Jack. Léonore abandonna donc son bout de papier et la pâle russe, après avoir coincé sa précieuse dose dans le haut de sa robe, sortit à son tour de la petite pièce.
Sa rencontre avec Lawrence, quoi que voilée par trois semaines de routine, lui laissait un arrière-goût sur lequel elle ne pouvait mettre de nom. De la curiosité, bien qu’elle s’en défendît, en même temps qu’une certaine angoisse inexpliquée. Ou alors très concrète : celle de s’intéresser à un client. Mais si Anushka avait déjà quelques impairs à son actif, c’était là une erreur qu’elle n’avait pas encore commise. Et qu’elle ne sentait donc pas venir. Elle vérifia discrètement que Jack n’était plus là puis, fébrile, sortit du bâtiment. Devant l’attendait un homme en costume auquel elle montra son papier. Ce n’est qu’une fois installée qu’elle réalisa qu’elle venait sciemment de désobéir à un ordre de Jack, et qu’elle ne pourrait passer inaperçue. Pourtant, elle ne fit rien, se contentant d’appuyer sa tête douloureuse contre la vitre de la voiture en se tordant distraitement les mains.
Le trajet lui sembla durer une éternité. Sans échanger un mot avec le chauffeur, elle s’extirpa du véhicule et inspira longuement avant de rentrer dans l’immeuble, plus pâle encore qu’à l’ordinaire. Etait-ce l’inquiétude ou le manque ? Un mélange des deux, sans doute. Le premier l’empêchait de réfléchir correctement, l’autre la poussait à reculer. Mais comme c’était à la drogue, et non à l’angoisse qu’elle était accro, Anushka céda au premier et alla frapper à la porte qu’elle reconnaissait. Derrière celle-ci se trouvait bien Lawrence Seymour, l’artiste aux inspirations douteuses. « Anushka ?! Que faites-vous là ?! s'étouffa-t-il. » Il y eut un silence, durant lequel elle le dévisagea, cherchant quoi dire. « A votre avis ? marmonna-t-elle. Vous avez vu Jack, non ? » Et là-dessus, elle pénétra dans l’appartement, en jugulant du mieux qu’elle le pouvait une nervosité exacerbée par le fait de savoir que sa dose l’attendait, tout près d’elle, contre sa poitrine.
Elle cessa d’y penser un instant lorsque son regard tomba sur un chevalet, et tendue sur ce chevalet, la toile. Elle fronça les sourcils en observant la femme sur ce dessin, qui lui semblait loin, bien loin de celle qu’elle avait croisé dans un miroir une heure plus tôt. Pourquoi était-elle venue ? Tout ça était trop... étrange. « Vous... dessinez bien, lâcha-t-elle pour tout commentaire. » Anushka avait vu ce qu’elle voulait - allez savoir pourquoi - voir, et maintenant ? Elle ne put détacher tout de suite son regard du dessin, puis finit par se tourner vers Lawrence. « Jack a changé d’avis, Léonore est malade, reprit-elle, placide. » Elle déboutonna sa veste, voulut la laisser glisser derrière elle mais se ravisa et au lieu de cela, se tourna pour la déposer sur une chaise et glisser discrètement le petit paquet de poudre blanche dans l’une des poches. Un vertige lui échappa, mais elle tint bon. Ça n’était pas la première fois qu’elle faisait ça dans cet état-là, et la plupart des gens ne se rendaient de toute façon compte de rien.
Une fois sûre de ses jambes, elle s’approcha de Lawrence, non sans avoir laissé errer un nouveau long regard sur le dessin, et tendit la main. Sur ses lèvres, un sourire aguicheur. « Même prix que la dernière fois. » Si au moins elle rapportait plus que prévu, peut-être que Jack lui passerait cette escapade. |
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| Sujet: Re: Love, non, mais surtout autres drogues. [Nushka & Lawrie] Lun 17 Déc - 0:59 | |
| C’était bien elle. Là, devant lui, avec sa petite moue sarcastique qui pouvait attirer la gifle chez tout autre que Lawrie. -Vous avez vu Jack, non ? Sous la surprise, Lawrie ne su que répondre et lâcha un petit rire en la suivant du regard. -A moins que vous ayez changé de nom, il m’a parlé d’une Léonore, fit-il en secouant la tête devant l’absurdité de la situation. Il avait désiré la revoir, le doute ne pouvait être permis, mais après une telle première rencontre, il l’avait presque totalement éloignée de ses prérogatives. Anushka était une prostitué, lui un artiste qui se complaisait dans son monde...Son regard se posa sur le dos de la jeune femme qui n’avait pas attendu son invitation pour rentrer dans le petit appartement. Levant les yeux au ciel, il referma la porte et enfonça les mains dans ses poches. Il avait prévu de renvoyer cette Léonore pour passer une soirée seule à fumer et songer à ce foutu chapître qu’il devait remettre à Rooney dans la semaine, Anushka venait de bouleverser ses plans...une fois encore. Une troisième fois et cela deviendrait une habitude.
-Vous voulez boire quelque chose, lâcha-t-il d’une voix qui se voulait désinvolte? Dieux....cette femme... Mais elle ne répondit rien, se contentant de déambuler dans l’appartement, avant de se planter devant la toile. Un léger sourire étira les lèvres fines de Lawrence. -C’est pour ça que vous êtes venue? -Vous... dessinez bien, fit-elle sans répondre à sa question. -Est-ce tout? Vous savez, Anushka, reprit-il en s’efforçant de rester lâche, ce soir, je comptais simplem.. -Jack a changé d’avis, Léonore est malade, répondit-elle. -Je comptais simplement renvoyer Léonore. J’ai du travail, ce soir. Je dois gagner ma vie pour rembourser les deux nuits que je vous ai payé, termina-t-il dans un sourire. Mais si vous souhaitez rester un peu, reprit-il sans réellement savoir pourquoi....
Pour quelle raison avait-il lâché cette ultime phrase? C’était idiot! Insensé peut-être même! Anushka était une prostitué, pas une amie comme l’était Ada, qu’il pouvait inviter chez lui, voir le soir, ou comme la jeune Millie qu’il avait emmené en tournée des speakeasy... C’était une prostitué, une femme payée pour vendre des fantasmes. Comme lui l’était pour vendre du rêve intellectualisé. Il se maudit silencieusement de cette phrase innocente, mais Anushka avait déjà déboutonné sa veste qu’elle avait posé sur une chaise. Simplement la veste, songea-t-il en l’observant s’approcher de lui. Diable...il s’était promis de travailler.
« Même prix que la dernière fois. »
Son regard alla de la paume ouverte au sourire aguicheur mais ô combien sensuel de la jeune femme. Lawrie retint une grimace en sentant toutes ses résolutions s’envoler de ce simple regard. Le culot de la jeune femme payait pourtant, car il haussa le sourcil dans un sourire avant d’attraper sa veste et de fouiller les poches. -Vous allez finir par me coûter une fortune, fit-il amusé...Tenez, et il y a un extra que Jack ne doit pas connaître, ajouta-t-il en remettant son portefeuille dans sa poche.
Il se retourna vers la toile, observant la jeune femme du coin de l’oeil. -Alors? Qu’en pensez-vous? Je ne suis pas aussi doué du pinceau que de la plume, avoua-t-il en allant chercher deux verres qu’il posa sur la table. Je crois que j’ai raté cette lueur insolente qu’il y a dans votre regard, à moins que vous l’ayez oublié la nuit où ce portrait à pris forme. Il eu un sourire sarcastique sans chercher à savoir si Anushka le capterai ou non et attrapant une bouteille ouverte, versa un fond d’alcool dans les verres. -Puisque vous êtes là et que je comptais travailler, occupez-vous. J’ai un chapitre à rédiger.
Il pris d’un geste son verre sur la table, trinqua dans le vide et s’installa sur le petit bureau couvert de feuillets noircis à l’encre. En réalité, l’inspiration précédente venait de lui échapper. La venue d’Anushka avait brisé ses quelques prévisions et il était pris entre l’envie de la voir se prendre à son propre piège en feintant le désintéressement, et la curiosité - malsaine? - qu’elle lui inspirait. Anushka était Anushka et il l’avait choisie comme sa muse pour des raisons que seuls son âme d’artiste et son inconscient comprenaient.
Penché sur sa feuille, il avait écrit trois mots pauvres de tout sens, son esprit bien plus accaparé par la présence de la jeune femme. -Et Jack sait-il que vous êtes-là, demanda-t-il amusé? Je perds parfois tout sens commun, mais je ne suis pas idiot. Si Léonore était malade, vous ne seriez pas encore habillée. Mais les vociférations de la gardienne de l’immeuble, entrecoupées d’aboiements de chiens lui coupèrent la parole. -Crétin d’animal, lâcha-t-il en se précipitant vers la porte! Je reviens avant qu’il ne détruise la santé de cette pauvre femme, lança-t-il à Anushka. Et pas d’idioties, lâcha-t-il dans un sourire comme à un enfant, en passant la tête par la porte entrebâillée. Il claqua le battant avant de descendre quatre à quatre les escaliers.
La pauvre femme était presque échevelée et le gamin tentait tant bien que mal de garder le chien loin de sa portée. John aboyait par jeu, essyant d’attrapper le balai que la gardienne agitait devant lui. la queue battante, il sautait de droite à gauche, prenant bien plus de plaisir que de peur. -JOHN! -SEYMOUR! Calmez ce chien! Ce monstre! Ou j’appelle la fourrière!! Hors de ma vue, sale bête!
Le chien s’élança vers son maître en jappant joyeusement et peu d’humeur à le gronder, Lawrie lui caressa distraitement la tête pendant que l’animal lui léchait les mains. -Il veut simplement jouer, pas de panique. Mais face à la figure rougeaude de la gardienne, il préféra se taire et embarquant chien et gamin à sa suite, remonta les escaliers sans attendre la venue de la fourrière.
-Il s’en est fallu de peu pour que cette idiot se prenne un coup de balai, lâcha Lawrie en rentrant dans le petit appartement! Le dos tourné, il referma la porte, détachant le chien qui s’élança sur le canapé avant de redescendre et d’aboyer sur le visiteur de son maître. -Dégagez-le s’il vous ennuie, poursuivit-il d’un ton badin en rangeant la laisse avant de se retourner, il n’est bon qu’à.....Anushka?!
Une petite poudre blanche s’étalait sur la table et John gronda lorsqu’il voulu y plonger sa truffe. D’un coup de main sec, il dégagea le chien et posa un regard froid sur la jeune femme. -Nettoyez-moi ça, lança-t-il d’une voix glaciale. Ou quittez cette pièce. |
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| Sujet: Re: Love, non, mais surtout autres drogues. [Nushka & Lawrie] Mar 25 Déc - 19:11 | |
| À cet instant précis, Anushka aurait pu être avachie sur le vieux matelas défoncé, la tête vide et les yeux voilés, enfin libre du manque qui la torturait, et lui tirait quelques tremblements lorsqu’elle ne se concentrait pas pour le dissimuler. Elle aurait pu ne pas prendre le risque d’être sévèrement reçue dès son retour au bercail et simplement faire ce qu’elle avait toujours fait : obéir, pour ne pas rendre les choses pires qu’elles l’étaient ; obéir parce qu’elle ne savait plus faire que ça. Alors la question se posait, en effet : que faisait-elle là ? Face à Seymour, paume ouverte pour y recevoir son dû, elle se posa une fois encore la question. Il avait dit vouloir travailler, avoir l’intention de renvoyer Léonore... Elle avait vu ce qu’elle voulait voir, pourquoi rester ? Un instant, elle songea à baisser le bras et à tourner les talons. Mais la main que porta Lawrence à sa veste dont il se mit à fouiller les poches la retint. L’appât du gain ? Certainement pas, tout cet argent n’était pas le sien - et jamais elle n’aurait la folie de tenter de dérober quoi que ce soit à Jack. Mais... s’il avait réellement voulu qu’elle parte, il l’aurait renvoyée, n’est-ce pas ? Perdue dans ses idées trop confuses, Anushka se contenta de glisser les billets dans sa propre veste, tressaillant lorsque du bout des doigts, elle effleura le petit sachet de came.
« Vous allez finir par me coûter une fortune...Tenez, et il y a un extra que Jack ne doit pas connaître. - Merci, marmonna-t-elle en se redressant, avec une seule pensée en tête : cet excellent revendeur qu’elle n’avait pas vu depuis des mois. » Plantée au milieu du salon, debout, Anushka eut alors un temps d’arrêt sans réel motif. Bras ballants, elle observa l’écrivain et suivit son regard vers la toile. « Alors? Qu’en pensez-vous? demanda Lawrence. Je ne suis pas aussi doué du pinceau que de la plume. Je crois que j’ai raté cette lueur insolente qu’il y a dans votre regard, à moins que vous l’ayez oublié la nuit où ce portrait à pris forme. » La jeune femme fronça les sourcils, tout en dévisageant une nouvelle fois cette image qui lui faisait face, et qui lui semblait si éloignée de la réalité. Ou pire : qui la renvoyait à ce qui aurait pu être la réalité. Là, sur la toile, dépouillée de tout ce qui faisait ce qu’elle était, elle eut soudain l’impression d’être plantée face à une autre Anushka. Brusquement elle détourna les regard, bras croisés devant sa poitrine. « Je crois que j’vous comprend toujours pas. Mais... euh, vous dessinez bien, lâcha-t-elle, amère. »
Elle l’observa servir deux verres sans ajouter un mot. Et maintenant ? La réponse aurait pu paraître évidente - après tout, il l’avait payée - mais Lawrence s’éloigna vers son bureau. « Puisque vous êtes là et que je comptais travailler, occupez-vous. J’ai un chapitre à rédiger. - Vous êtes sérieux ? commença-t-elle par dire avant de soupirer, l’ayant regardé s’installer. Vous jetez votre argent par les fenêtres, monsieur Seymour. » Elle esquissa un sourire narquois et se laissa tomber sur une chaise. Distraitement, elle se saisit d’un verre, en faisant tourner le contenu sans en avoir envie. Encore et encore, elle pensait à la dose qui l’attendait sagement, à quelques centimètres à peine, et commençait à sentir tout son bel empire sur elle-même lui échapper. Lâchant un soupir, elle reposa le verre dans un claquement sec et dévisagea son client - qui n’en était pas un - dans le silence le plus complet. Elle le regardait déjà sans plus le voir, les pensées accaparées ailleurs, quand il reprit finalement la parole.
« Et Jack sait-il que vous êtes-là, demanda-t-il, lui tirant un violent sursaut. Je perds parfois tout sens commun, mais je ne suis pas idiot. Si Léonore était malade, vous ne seriez pas encore habillée. » Anushka lui adressa un sourire cynique. « Jack sait toujours tout, ou il finit par le savoir, répondit-elle vaguement en se gardant de songer à l’accueil qu’il lui ferait à son retour. » Elle se leva, une main sur son corsage, prête à ne pas rester habillée puisque cela semblait le perturber mais quelques aboiements la surprirent en plein mouvement. Elle mit quelques secondes à réaliser ce qui se passait. Soudain elle fut seule dans l’appartement, et cette simple idée lui fit oublier tout bon sens. Anushka fondit sur sa veste et, mains tremblantes, en extirpa le petit sachet de poudre. Là, elle s’assit en tailleur sur la chaise et avec des gestes qui trahissaient l’habitude mais rendus malhabiles par les tremblements, traça sur la table un long trait de neige, comme se plaisait à l’appeler l’une de ses «collègues» qu’elle inspira vite - trop vite même, si bien qu’un vertige la prit. Elle songea à recommencer l’expérience mais déjà, des pas se faisaient entendre derrière la porte et dans un dernier éclair de lucidité, elle rangea la came, oubliant sur la table quelques preuves accablantes qu’elle ne vit pas, la tête soudain renversée en arrière. Paupières closes, elle esquissa un sourire pâle. Efficace, la drogue la tirait déjà dans ces limbes familières qu’elle avait quittées depuis trop longtemps.
La voix de Lawrence lui parvint d’abord comme depuis un rêve lointain. Lentement, elle redressa la tête et l’observa fixement, sans vraiment le voir - du moins pas tout de suite. Ce fut lorsque sa voix se durcit qu’elle sembla revenir sur terre - ou du moins, comprendre ce qui se passait. « Nettoyez-moi ça. Ou quittez cette pièce, exigea-t-il. » S’attardant un instant sur le chien qui jappait non loin, Anushka se leva et devant l’air glacial, mais encore emprunt de surprise du jeune homme, fit une moue ennuyée. « À votre place je serais pas aussi... aussi catégorique. Celle-là (elle désigna la came restée sur la table) se vend horriblement cher. C’est un beau cadeau que j’vous laisse. » Plus ou moins convaincue de ce qu’elle disait, elle resta pensive un instant, puis balaya l’air d’un geste las de la main, avant de poser à nouveau les yeux sur le beagle qui tournait maintenant entre ses jambes. Un éclat de rire inexpliqué lui échappa. La jeune femme se pencha pour le caresser, mais prise d’un vertige, se retrouve finalement sur la chaise qu’elle venait de quitter. Confusément, les réactions de Lawrence lui parvenaient au compte goutte, mais lorsqu’elle leva les yeux sur lui, elle ne put manquer son air dégoûté.
« Ne faites pas cette tête-là, fit-elle, soudain acerbe, vous savez très bien comment ça fonctionne. Elle saisit entre ses doigts une pincée de came, sur laquelle s’attardèrent ses deux grands yeux gris trop absents. C’est pour ça que vous payez, monsieur Seymour. » Elle plaqua sa paume contre la poudre puis planta son regard dans le sien. Cet air qu’il avait, la façon dont il la dévisageait... Soudain, une bouffée de colère la gagna. Une colère qui masquait peut-être trop bien ce qu’un reste de lucidité aurait changé en honte. Brusquement, elle se leva. « Quoi que, vous ne savez peut-être pas en fait. Vous vivez dans votre monde, avec vos pinceaux et vos livres... Vous imaginez quoi ? Il serait temps de revenir sur terre ! cracha-t-elle. » Elle le contourna, et son attention vacillante fut à nouveau happée par la toile, qui lui tira cette fois un ricanement presque méprisant. Anushka n’avait qu’à moitié conscience de ce qu’elle faisait, mais elle le faisait néanmoins avec une conviction et un cynisme terribles. Bras croisés contre sa poitrine, elle se tourna à nouveau vers Lawrence. « Vous avez rien compris, asséna-t-elle à propos du dessin. Et vous comprendrez jamais rien, mais allez faire...comprendre ça à un artiste ! Ça sert à rien d’essayer de faire de ces... de jolies choses avec la merde du monde. » Là-dessus, elle se planta tout près de lui, une main posée sur son corsage. Il avait payé, non ? |
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☇ PRÉNOM : Cie
☇ STAR : The hottest Tom Hiddleston
☇ CRÉDIT : Moi
☇ MISSIVES : 194
☇ ÂGE : 28ans
☇ STATUT : Célibataire
☇ JUKEBOX : A friend of mine
| Sujet: Re: Love, non, mais surtout autres drogues. [Nushka & Lawrie] Mer 26 Déc - 12:16 | |
| Lawrence Seymour n’avait rien d’un saint, même s’il ne craignait nullement pour son avenir dans un lointain paradis. Il fraudait, payait quelques prostitués à l’occasion, admirait les formes féminines et pis, imaginait des mondes bien loin de celui que Dieu avait créé. Il buvait l’interdit, se nourrissait des pires bassesses des Hommes pour mieux les comprendre et les dépeindre tels qu’ils étaient. La fange était son inspiration, la misère sa muse, mais jamais...jamais il ne s’était abaissé à “la blanche”, à celle qui ternissait les esprits les plus éclairés, à celle qui rendait plus misérables encore ce qui pouvait rester d’humain en chacun. Voir la poudre blanche étalée sur sa table, cette meme table où il écrivait, où il rêvait à quelques inspirations lui était insupportable. Anushka profitait de la maîtrise de soi de Lawrie qui savait garder en lui les colères les plus sourdes. Inutile de hurler, il détestait cela. Inutile de se montrer violent, il haïssait plus encore ces moyens, et le tout n’aurait servi qu’à l’acculer. Le regard glacé, il attendit quelques secondes, ses prunelles plantées sur la prostitué qui afficha une moue insupportable. -À votre place je serais pas aussi... aussi catégorique. Celle-là se vend horriblement cher. C’est un beau cadeau que j’vous laisse. Anushka, en une seconde, avait chuté du piédestal sur lequel il l’avait faite asseoir. L’artiste en lui l’avait porté aux nues, en avait fait sa muse, mais elle venait de le réveiller par une violente gifle, le ramenant soudainement à la réalité. C’était une pauvre fille. Une de ces pauvres filles camées, utilisées, qui peut-être avaient un passé, mais à présent si ancrées dans leur réalité qu’elles étaient incapables d’en sortir. Il les avait souvent perçu comme des créature manipulées, à l’esprit enfoncé dans le néant et bêtement, les sens annihilié par cette beauté si particulière d’Anushka, par ses vers de Baudelaire, par son insolence, il en avait oublié sa véritable nature. Il s’en écoeura, n’écoutant pas son rire instinctif de droguée, ignorant John qui continuait à tournoyer entre leurs jambes. Il eu presque un geste d’impatience lorsqu’elle se rassit lourdement, visiblement la tête alourdie par la came. -Je n’ai jamais vraiment apprécié les cadeaux, fit-il simplement d’une voix froide, dévisageant son corset qu’elle avait finalement gardé fermé. -Ne faites pas cette tête-là, fit-t-elle soudainement! C’est pour ça que vous payez, monsieur Seymour, lâcha-t-elle en montrant la poudre blanche enserrée entre son pouce et son index. Lawrence eu un mouvement de dégoût, détournant la tête en balayant l’air de la main. -Dégagez-moi ça, qu’importe sa qualité. Cette came n’a rien à faire chez moi...et vous non plus, dans cet état-là. Je sais parfaitement ce que je paye, mais ça n’entre pas ici, répliqua-t-il, contenant une colère qui montait. Il n’eu pas eu ce caractère si pacifique qu’il aurait pris depuis longtemps Anushka par le bras, la poussant hors de chez lui. Hélas....son caractère, toujours...sa docilité le perdaient aujourd’hui comme ils l’avaient souvent éloigné des chemins de la raison. Anushka restait Anushka et s’il ne pouvait se forcer à la pousser dehors, c’était en souvenir de ce qu’il avait découvert en elle. Le bon en chacun...corruption de la société... -Quoi que, vous ne savez peut-être pas en fait, avait repris Anushka, le tirant hors de ses pensées fugaces. Vous vivez dans votre monde, avec vos pinceaux et vos livres... Vous imaginez quoi ? Il serait temps de revenir sur terre ! cracha-t-elle. Lawrie ne pu rien répondre, recevant la vérité en face comme une nouvelle gifle. Il le savait, mais se plaisait tant hors des réalités qu’il ne cherchait pas à revenir sur une terre sordide et bien plus sombre que ses rêves. Machinalement, il la suivi des yeux jusqu’au portrait, soudainement honteux de ce tableau qui se jouait devant ses yeux. Anushka avait compris, elle, qui il était....et lui, refusant un monde pourtant réel, s’était aveuglé par une réalité qu’il avait construite de ses propres mots. Elle lui renvoyait en pleine face ses erreurs, ses dérives et là, plantée devant le tableau, il la revit telle qu’il l’avait découverte quelques temps auparavant. Femme. -Vous avez rien compris, continua-t-elle, acerbe. Et vous comprendrez jamais rien, mais allez faire...comprendre ça à un artiste ! Ça sert à rien d’essayer de faire de ces... de jolies choses avec la merde du monde. Il n’y avait rien à répondre. Tel un enfant pris en faute par un professeur, Lawrie baissa le nez, fermant un instant les paupières, comme honteux de ses propres espérances.. Lorsqu’il les rouvrit, elle était encore là, la main posée sur son corsage, comme attendant un ultime geste qui romprait l’absurdité de cette discussion. -Je ne fais que gratter la patine de la misère. La merde du monde, c’est vous qui la créez, qui la nourrissez pour mieux y patauger. Je nettoie cette fange, répondit-il simplement, le regard franc posé sur l’éclat gris des yeux de la jeune femme. Il détourna à nouveau le regard, lui tournant le dos pour observer les reste de poudre étalés sur la table. Il jeta un regard attristé sur Anushka, mais plus aucune froideur ni colère ne vinrent marquer sa voix. -Nettoyez-moi ça, s’il vous plaît, et partez. Je vous ai payé, ne vous sentez pas obligée de faire ce que vous faites le mieux. Vous mentirez à Jack, ça ne sera sûrement pas la première fois.Le ton était las, presque soupirant et n’attendant aucune réplique. Prenant la veste de la jeune femme, il la lui tendit, le regard dénué de toute sorte d’envie, qu’elle fut humaine ou artistique, mais plutôt empli d’un regret inavoué. Celui de ne pas s’être avoué la vérité sur Anushka. Un instant...un instant, il avait cru qu’elle était ce tableau de Baudelaire, ce joyau caché sous la patine de la misère, sous la crasse du monde. Il s’était à nouveau trompé et cette erreur lui coûtait son inspiration et ses envies. Peut-être un jour, s’il la revoyait, Anushka oserait lui balancer qu’il était bien trop obsédé par cette muse pour ne pas se sentir si las de la quitter...ce jour-là, il en était certain, il la croirait. Mais pour l’heure, il préférait se mentir à lui-même, observant d’un oeil éteint la jeune femme quitter la pièce. ***END*** |
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