Bienvenue dans le merveilleux sujet de Svetlana Maija Pavlov qui va avoir l'honneur d'avoir comme partenaire Conception Evpraksiya-Honor Kniaz. Actuellement elles font un sujet privé. N’est ce pas merveilleux ? L’histoire se déroule en décembre 1924 à environ 22h00 alors que la météo s'annonce neigeuse et glaciale A présent, il est temps de laisser la parole au créateur du sujet : Alors que Maya fait le service dans un petit café à l'abri des regards, dans le but de pouvoir vivre plus confortablement, elle découvre Ev.', travestie et ivre morte, à demi affalée sur une table au fond de l'établissement. La rencontre entre les deux demi-soeurs, protégeant chacune leur propre secret promet d'être intéressante...
Une voix grave et puissante sur un air de jazz triste. Les capacités vocales de la chanteuse paraissaient amoindries par l’indifférence tangible. La plupart des clients étant bien trop occupés à noyer leur désarroi dans la boisson. Ou du moins le peu autorisé par les autorités. Le patron du bar était parvenu après maintes négociations, à s’approvisionner en bières et la jeune femme en faisait le service dans un automatisme déroutant. Elle ne prenait pas la peine de questionner la clientèle quant à la nature de leurs boissons. Tous ou presque venaient pour des raisons similaires et elle en avait pleinement conscience. Le vieux post de radio à côté du bar diffusaient par l’intermédiaire d’un speaker essoufflé, les informations du jour dans un terrible grésillement. Maya l’éteignit d’un coup rageur. Elle se fit réprimander du regard par le barman et lui adressa un regard d’excuse dénué de sincérité, mais qui eut l’effet escompté, atténué par la fumée grisâtre qui occupait les lieux. Les visages disparaissent dans la brume des cigarettes et l’odeur du tabac rendait son environnement proche pratiquement irrespirable. La fatigue je la jeune femme était perceptible et elle peinait à transporter les choppes toujours plus lourdes aux derniers clients du bar, attendant avec impatience l’arrivée de la fermeture qui serait synonyme de délivrance.
Elle sortit quelques instants dans l’arrière cours où elle respira une bouffée d’air frais bienfaitrice. Elle s’essuya le front du revers de la main et déposa ses prunelles brulantes sur les lieux qu’elle venait de quitter. Elle détestait absolument tout dans la représentation de ce bar. L’arrogance et l’injuste supériorité d’un patron avare et malveillant, le salaire misérable dans lequel elle investissait tout son être, la clientèle elle-même, dans son exigence détestable et sa mauvaise humeur. Elle aurait tout donné pour quitter cet endroit, mais elle n’avait rien, rien.
On lui aboya de se remettre au travail et elle obtempéra la tête basse, le sourire de ses lèvres depuis longtemps arraché. Elle détestait cet endroit, mais plus encore elle se détestait elle-même de perdre son temps ici. Malheureusement elle n’avait pas le choix. Son poste au Palace avait beau être passionnant, il ne lui suffisait plus pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Elle ravala sa rancœur et son amertume avant de se remettre au travail. Elle constata avec satisfaction qu’avec la fermeture imminente, la plupart des hommes (puisque d’hommes il s’agissait exclusivement), s’étaient levés. Elle nettoya les tables le regard vide, un sourire factice lorsque son regard croisait celui perdu d’un consommateur ivre, qui s’en moquait pourtant ouvertement. Elle devait conserver sa place ici et on ne lui pardonnerait ni plaintes, ni humeur massacrante.
« I’ve finished, get them out and close, I’m in a hurry. » « J’ai fini, mets-les dehors et ferme, je suis pressé. »
Elle acquiesça en songeant à ses propres impératifs. Elle n’avait pas son mot à dire et le savait. De l’autre côté de la pièce les musiciens rangeaient précautionneusement leurs instruments, tandis que la chanteuse comptait leurs maigres recettes. Maya lui adressa un regard compatissant. Elle ne serait pas la seule à mal manger ce soir…
Alors qu’elle s’apprêtait à fermer, le regard de Maya se posa sur une masse informe vers le fond du bar. Maudissant ceux qui rendaient son travail plus pénible encore, elle s’approcha d’un pas décidé. Elle demeura quelques instants stupéfaite, à la vue des vêtements de l’homme à demi allongé sur la table. Il s’agissait sans aucun doute d’étoffes soyeuses, qu’elle savait onéreuses. Mais que faisait-il avec un rang sociable certainement élevé, dans cet établissement miteux d’apparence, où tout ou presque incitait à la révulsion… Maya se questionna sur la manière appropriée de demander à l’individu de quitter les lieux, avant de songer que dans l’état où il se trouvait, il ne se formaliserait certainement pas d’un peu de rudesse.
« Sir, please you need to leave. I’m closing. » « Monsieur, s’il vous plait, vous devez partir. Je ferme. »
Le visage qui lui apparut alors eut pour effet de la surprendre encore davantage. Elle connaissait ce regard, ces pomettes, cette bouche, ce front... Ce n’était pas le visage d’un homme loin de là, ces traits fins, cette douceur enfermée dans l’alcool et le travestissement de la jeune femme conservaient une part de sa féminité qu’il lui serait impossible de dissimuler à quelqu’un l’ayant déjà vu dans son habituelle apparence. Elle avait probablement choisie ce lieu pour assurer sa tranquillité, c’était sans compter sur le fait qu’une autre se dissimulait déjà ici. Au creux de la fumée et du bois d’un comptoir massif, dans l’indifférence enfin utile d’une clientèle désespérée.
« What are you doing here ? » « Qu’est-ce que vous faites là ? »
C. Evpraksiya-Honor Kniaz
FONDA hooked into machine
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Sujet: Re: ♫ Don't you worry baby - maya&eve Sam 11 Fév - 8:33
why is it everyone now is a pain in the ass
whatever happened to class
Il y avait là, au centre de cet espace nu et empli de vide, un piano. Noir, immense, laqué, de ces pianos de race comme l'on en voit peu. Il trônait, seul, sur ce fond infini de gris et de noir. Ses touches blanches brillaient, on ne voyait qu'elles, d'ivoire. Irrésistible. Elle s'approcha, la main droite tendue, prête à jouer. Un pas, puis un autre. Mais l'instrument semblait ne jamais s'approcher, fixe, terriblement tentant et froid. Sa main tendue était le seul vivant de la scène, mais bleutée, pâle, terriblement morte. Elle frissonna devant cette image cadavérique, cette peau blafarde semblable aux pattes de ces Faucheuses. Plus elle avançait, plus le piano s'enfonçait dans l'obscurité, s'effaçant peu à peu. Elle pouvait sentir les sanglots agiter sa poitrine, mais ne se savait pas pleurer. Il y avait un silence de mort. Le froid coulait le long de ses reins, appuyait méthodiquement sa poigne de fer contre sa gorge nue et vulnérable. Et alors qu'elle agonisait, le fer, l'acier froid, lui soulevait le cœur, contre sa nuque exposée. La perfection s'éloignait dans ce silence de mort, lugubre et significatif, elle ne voyait plus que le blanc des touches s'enfoncer dans le noir glacial et fumeux alors qu'elle se sentait agrippée, attirée vers l'arrière par une force intangible et polaire. Au moment où la lame s'abattit sur son cou découvert, au moment où enfin elle parvint à émettre un cri strident et horrifié, elle se réveilla en sursaut.
Incapable de recouvrer ses esprit, soulevée par des hauts-le-cœur puissants et une respiration difficile, elle restait ainsi bouchée née, les yeux agrandis par la peur. Par réflexe, elle alla chercher la fiole de whisky qui ne la quittait jamais dans la poche intérieure de son veston, le métal poli chauffé par la température de son corps paniqué. Dévissant le bouchon, sans se soucier des regards et de son environnement inconnu, elle en but une longue rasade revigorante. Ses rêves étaient de plus en plus effrayants, stimulés par ses craintes les plus obscures. Ce noir enveloppant, ce silence sinistre... Seigneur, elle préférait ne plus y penser, hagarde comme elle l'était. Elle laissa l'ambre de l'alcool réchauffer sa gorge tendue et prit le temps de regarder autour d'elle. Elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être, mais elle s'était vraisemblablement endormie dans un restaurant à l'aspect minable. Que faisait-elle ici ? Ses lieux de prédilection restaient le PDT et le Cotton Club, où régnaient la musique, l'amour de la vie et la liberté. Pas ce petit bar miteux, décrépi et odorant dont la première jeunesse n'était plus connue de personne aujourd'hui. Le papier peint jauni par la moisissure et la putréfaction tombait en lambeaux, dévoilant un mur nu, gris, de briques sales. Le sol était un carrelage crasseux, tout aussi vieux, où chaque tâche racontait l'histoire d'un poivrot de ces temps lointains où chacun pouvait encore boire de son soûl. Elle pouvait apercevoir un bar tout aussi gras, faiblement éclairé par quelques ampoules nues et grésillantes, dominé par un homme répugnant. Elle se trouvait dans le fond de la pièce, sombre et à l'écart, et s'était effondrée sur une table immonde de crasse et de graisse, d'un bois rongé. Elle pouvait sentir les pieds bancals balancer sous son poids, d'avant en arrière. Elle ignorait ce qu'elle faisait dans ce lieu ignoble, malpropre. Habituée au luxe, à une richesse exceptionnelle depuis sa naissance, elle ne fréquentait pas par honneur les adresses de cet acabit. Comment avait-elle pu se retrouver ici, endormie et ivre ? Elle avait besoin d'un café, et vite. Dégrisée, elle comprendrait peut-être sa situation et se souviendrait éventuellement de ce qui avait pu l'amener à s'échouer ici. Elle remarqua alors qu'on l'apostrophait. Une serveuse l'interrogeait rudement sur sa présence ici, ce à quoi elle cherchait vainement des réponses. Désormais réchauffée, tout juste remise de ce mauvais rêve dans ce bar lugubre, elle était incapable de répondre la chose la plus sensée, accaparée par un mal de tête récent et tenace.
La serveuse semblait ne pas appartenir à ce décor, cette réalité, et elle s'y fondait pourtant comme si elle y était née. Blonde aux mèches cendrées, grande et fine, elle aurait pu avoir du succès ici si elle prenait soin de son apparence. Ses cheveux, tous juste soignés et crêpés, étaient défaits et frisottaient contre ses tempes, ses yeux bleus acier étaient fatigués et cernés de violet. Elle avait le teint naturellement pâle, mais ici maladif, sous les ampoules défectueuses, et un regard fiévreux. L'on pouvait deviner son statut à ses mains, calleuses, née de la terre populaire qu'Eve n'avait jamais touchée. Elle travaillait bien évidemment la journée entière, voire même la nuit selon l'heure qu'il pouvait être, et sûrement trop. Mais soûle comme elle l'était, elle ne remarquait pas ces détails pitoyables dans l'apparence de la jeune serveuse. Vêtue d'un chemisier et d'une jupe miteux, d'un tablier crasseux, couvert de tâches et raccommodés en plusieurs endroit. Elle sentait la misère, tout comme ce lieu. Et cette traînée des bas étages de New York se permettait de l'apostropher, de la tutoyer et de lui demander de partir. À elle, Evpraksiya-Honor, héritière d'un royaume industriel dépassant l'imagination de cette pauvre simplette. C'en était plus que son esprit fatigué et embrumé pouvait supporter, elle ne comprenait rien à la situation et n'avait qu'une envie, retrouver son foyer. Une horloge indiquait derrière l'employée une heure si inhabituellemet précoce. Vingt-deux heures. Elle était tellement usitée à ces soirées sans fin, qui duraient jusqu'à tard le matin... Comment avait-elle pu réellement cuver ici ? Avait-on abusé d'elle ? Non. Non, personne ne savait qu'elle était une femme, chacun voyait probablement en elle un homme candide, utopiste et voyeuriste qui venait exhiber ses richesses dans un lieu aussi mal famé que celui-ci.
Mais la serveuse la regardait fixement, et avait radicalement changé de ton. « Qu'est-ce que vous faites là ? » Eve s'échauffa. Elle détestait ce sentiment d'incompréhension, et l'alcool faisait revenir en elle cet instinct d'orgueil dû à son rang. De quel droit cette soubrette miséreuse se permettait de l'apostropher ainsi, elle, héritière d'un patrimoine titanesque et d'une particule noble ? Elle replaça son chapeau de façon à ce qu'il masque bien son visage efféminé et se leva. Elle espérait ne pas être trop imbibée d'alcool pour pouvoir aligner un pas sans tituber. Après avoir cuvé elle ne savait combien d'heures durant, elle s'estimait - peut-être à tort - assez sobre pour fuir ce lieu répugnant. D'une voix rauque et volontairement plus grave que d'habitude, insolente et clairement réprimande, elle répondit à la jeune femme avec un regard de mépris affiché. « De quel droit vous adressez-vous à moi avec cette familiarité ? On n'a pas servi ces bières ensemble, que je sache. » C'était une façon de lui rappeler mesquinement ses origine populaires. Satisfaite, elle commença prudemment à esquisser un pas, puis un autre. Il était évident qu'elle avait bu, encore une fois beaucoup trop. Elle ignorait où elle se trouvait mais sans doute très loin de l'Upper East, et elle ne pourrait rentrer à pieds comme elle le faisait usuellement. Cette pauvre et ignare jeune femme allait lui être utile, finalement. « Où sommes-nous ? »
Dernière édition par C. Evpraksiya-Honor Kniaz le Sam 23 Juin - 19:16, édité 1 fois
S. Maija Pavlov
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Sujet: Re: ♫ Don't you worry baby - maya&eve Ven 17 Fév - 12:28
« 'cause you deserve it honey... »
Son regard se fit tranchant tandis que ses prunelles se teintèrent d'un soudain éclat presque métallique. Ses traits qui ne laissaient auparavant transparaître que son épuisement et sa lassitude se tendirent. Sa mâchoire se serra alors que le sang pulsait à ses tempes. Une rage et un dégoût incommensurables s'emparèrent de tout son être. Il lui sembla que sa bouche s'emplissait d'un venin acerbe à l'amertume des plus déplaisante. Le bar était désormais vide et il était largement temps pour elle de se débarrasser de cet immonde tablier qui semblait réduire encore sa misérable condition. Elle s'en saisit vivement, manquant presque d'en arracher le tissu usé par le temps et de fabrication médiocre. Elle le jeta d'un geste dédaigneux sur le bar avant de s'approcher de la cliente encore à demi éveillée.
« De quel droit vous adressez-vous à moi avec cette familiarité ? On n'a pas servi ces bières ensemble, que je sache. »
« Non effectivement on ne les a pas servis ensemble, vous vous êtes contentée d'en imprégner chaque parcelle de votre corps, jusqu'à tomber ivre morte sur une table marquée de ceux qui agirent de manière similaire avant vous. Vous ne méritez certainement pas que je vous témoigne davantage de respect, car tandis que je m'épuise, vous vous adonnez lâchement à redonner de l'intérêt à votre misérable vie. Sans omettre votre incapacité à assumer votre statut de femme. Vous pensez réellement pouvoir vous reposer sur un rang social dont vous ne vous êtes jamais montrée digne ? »
Une lueur de condescendance feinte dans ses prunelles en observant celle qui lui faisait face dissimuler inutilement ses traits pourtant équivoques. Elle la vit esquisser un pas hésitant, puis un second presque chancelant. Elle s'adossa au comptoir un sourire clairement provocateur sur les lèvres. Se croyait-elle véritablement en une suffisamment bonne position pour se montrer hautaine ? Le bar vide de témoins, dans l'incapacité de remettre sa place en jeu représenta soudain un intérêt singulier. Elle était libre, tout de moins pour la soirée et refuserait catégoriquement qu'on la juge ou l'apostrophe désagréablement. La lenteur indéniable de chaque mouvement de la jeune femme était risible, presque dérisoire. Elle pensait pouvoir se retirer ainsi dans ses beaux quartiers...
« Où sommes-nous ? »
Elle lui répondit dans une neutralité et une profonde indifférence qui en vint à la surprendre elle-même. Son propos seul suffirait après tout. Elle doutait que la réponse satisfasse son interlocutrice. « Dans les bas fonds de Chelsea, très chère. »
C'était tout de même mieux que le Bronx songea-elle brièvement. Elle se retourna pour passer derrière le comptoir et sortit deux tasses ébréchées, elle s'appliqua à les remplir d'un café noir au goût exécrable. Avant d'en déposer une tasse sur la table la plus proche de la jeune femme, puis retourna s'appuyer au comptoir, trempant les lèvres dans le liquide brûlant que l'amertume rendait insipide. Elle se brûla la langue, mais son visage demeura impassible. Elle s'était depuis longtemps habituée à ce breuvage abominable et à ses méfaits.
« Le pire café de New York ! » lança-t-elle avec une once de fierté ironique dans la voix. « Vous feriez mieux de boire ça. Puisque vous êtes de toute façon parfaitement incapable de rejoindre votre domicile dans votre état. De plus, vous ne sauriez refuser une compagnie aussi agréable que la mienne... »
Elle lui adressa un sourire sans chaleur parfaitement dénué du sens qu'il lui aurait été naturellement attribué. Aucune compassion ne transparaissait dans ses actes, seulement la volonté de se voir au plus vite débarrassée de cette femme au travestissement qu'elle jugeait ridicule et d'une incandescente lâcheté. Elle fixait ouvertement les vêtements qui lui permettaient de dissimuler sa véritable nature, son appartenance à la gente féminine à tous ceux dont le regard ne s'attardait nullement. Elle ne douta pas qu'au sein des plus grands buveurs de la ville, ce déguisement s'avère des plus crédibles.
« Vous savez que vous êtes plutôt mauvaise comédienne ? Et puis sincèrement, loin de moi l'envie de manquer de respect à un personnage de votre si honorable condition, mais vous ne faites ainsi qu'accentuer une disparité que vous semblez vouloir absolument fuir... »
Si son ton rieur était parfaitement avéré, un véritable intérêt résidant dans sa volonté de comprendre était néanmoins perceptible. Elle passa une main dans ses cheveux, repoussant une poignée de mèches blondes qui venaient manger son visage dans un geste mécanique. Elle but une longue gorgée de café, tentant une fois encore de passer outre son goût détestable. Elle reposa délicatement la tasse, abandonnant son regard à la contemplation de ce lieu si parfaitement associé au goût de sa boisson. Après tout il était parfaitement inutile de concentrer ses efforts sur cet élément. Car, bien que le miséreux local n'obtint jamais le statut de bar clandestin, la bière comme dans de nombreux autres troquets du même acabit, y était l'unique alcool autorisé. C'était dans le confort de la légalité que l'on venait consommer le seul breuvage alcoolisé à la carte. Cela faisait bien longtemps que l'eau ou le café s'était laissé dépérir et cette constatation était sans appel. Maya ne parvenait à se remémorer la dernière fois où elle s'était enquit de la boisson désirée par sa clientèle.
En vérité les lieux lui paraissait étonnamment vides y comprit aux heures de pointe dans sa profonde indifférence et elle se réjouissait de ne pas avoir à prolonger le service tard dans la nuit. Les recettes de la journée étaient suffisantes pour satisfaire le propriétaire des lieux. Elles restaient malgré tout trop faibles pour permettre aux employés, l'obtention d'un salaire décent. Ou bien s'agissait-il tout simplement d'un manque cruel de considération. Après tout de quoi pouvaient-ils se plaindre ? Le fait seul de s'être vu attribuer un travail était supposé leur convenir. Une bien triste vie en somme...
C'était lui semblait-il presque pour cette unique raison qu'elle ne tolérerait pas que la richesse opulente la considère avec dédain. Elle était plus que méritante dans ses efforts. Elle l'avait toujours été. Son esprit cessa ses divagations tandis que ses yeux clairs revinrent se poser sur la dernière occupante du bar à ses côtés.