Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. »
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Octavia E. Steadworthy
☇ PRÉNOM : Cath.
☇ STAR : Natalie Dormer.
☇ CRÉDIT : Velours Noir.
☇ MISSIVES : 46
☇ ÂGE : 26 ans.
☇ STATUT : Amoureuse.
☇ JUKEBOX : Ain't no sunshine - Eva Cassidy.
Sujet: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mar 3 Juil - 13:53
Octavia Easter Steadworthy
« L'espérance est un mensonge appuyé sur l'avenir. » - Balzac.
POSTE-VACANT SCÉNARIO
ÂGE ϟ 26 ans. SURNOM ϟ Viva. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ϟ 7 septembre 1897. EMPLOI ET OCCUPATIONS ϟ Infirmière pour et à contre coeur. SITUATION FAMILIALE ET AMOUREUSE ϟ Follement amoureuse de celui a trafiqué mes plans. FORCES ϟ Je me bats pour mes principes et j'y gagne à tout coup. Je ne me laisserai pas soumettre, je tiens à la liberté qui m'a été offerte et je la garderai. Je suis féministe. J'ai des droits, un esprit, des idées, de la valeur! Je ne suis pas un trophée de salon quitte à vous décevoir, messieurs. Je n'ai qu'une vie et je la vivrai comme je l'entends, comme je la souhaite! Je vivrai et mourrai à ma manière. J'obtiendrai la lune si je le voulais puisque rien ne peut m'arrêter, pas même vous, pas même lui, pas même elle. Si j'en suis arrivée là, c'est par mes propres moyens. Je n'ai pas besoin de votre aide, je suis et serai toujours la seule à pouvoir me promettre mer et monde. J'ai des desseins plus grand que nature, j'ai des ambitions, des rêves ; je ne passerai pas ma vie à la mourir : je veux et j'exige de réussir ma vie! Regardez où j'en suis? Infirmière. Un poste de femme, j'en conviens, mais j'y suis parvenue sans vous. Pour en arriver là, j'ai dû mentir, m'inventer, me créer un monde qui deviendra réalité, la vôtre, la mienne. Parfois, le mensonge est la seule vérité respectable en ce bas-monde. J'existe parce que j'ai voulu exister. FAIBLESSES ϟ J'ai peur des espaces clos. Comment? Où? Pourquoi? Je n'en sais rien, je ne fais que les détester. J'ai une peur bleue de tout ce qui peut m'enfermer à jamais, de ce qui peut m'enlever mon air, me brouiller les idées, la vue. J'étais dans une voiture la première fois où je me rendis compte que j'avais cette phobie... Je m'étais mise à hyper-ventiler, à me débattre, à avoir des nausées, un mal de tête impossible et j'avais bien cru mourir sur le coup. On avait dû m'extirper de la machine assez rapidement malgré le mal qu'on eut à me remettre sur pieds. C’était trop pour moi. Je ne suis définitivement pas faite pour être enfermée. J'ai des ailes et elles ne peuvent pas être cloîtrées dans une simple bagnole. Même à l'hôpital, parfois, dans les cages d'escaliers, je dois me contenir. Cette claustrophobie finira par me tuer, corps et âme. PEURS LES PLUS SOMBRES ϟ Et si je finissais par m'oublier? Oublier mes rêves? Ma volonté de vivre ma vie comme je l’entends? Qu'on m'enchaine? Qu'on me détruise pour être une simple femme? Vous l'aurez bien compris : j'ai peur des hommes, de leur pouvoir, de leur envie de posséder, de contrôler. J'avais je ne pourrai accepter qu'on veule faire de moi une femme au foyer! Je mérite mieux que ça, mieux que le sort qui est réservé à toutes celles qui ont voulu, une fois, avoir une belle et grande famille. Je suis femme de tête, pas de queue. J'ai besoin qu'on m'entende, qu'on me respecte, qu'on voit qui je suis non pas seulement pour être une exquise fée du logis! Et cet homme-là... Ce Moorehead. Pourquoi me fait-il cet effet? Me rend-t-il complètement gaga? Je me sens Jane Austen quand je le vois. J’invente des histoires où son indifférence e pourrait être que le reflet de son intérêt, de sa plus louable affection… Je crois que… Je l’aime. Sincèrement. Au plus profond de moi, mais mon amour ne vaut pas ma liberté... Mais ma chair est faible. Je suis humaine, je ne sais comment lui dire, lui faire savoir... Et s’il était comme tous les autres? S'il faisait de moi un simple calice de sa descendance? Je finirais malheureuse comme ma mère? Pitié, Seigneur, éclairez-moi. Que dois-je faire? RÊVES POUR LE FUTUR ϟ Je veux qu'on me voie réussir ma vi. Je veux être la fierté de femmes qui me verront marcher et qui, à l'oreille de leur petite fille, murmureront : « Voilà une femme qui a réussi sa vie ». Je veux être celle qui est sortie des sentiers battus! Je ne veux pas passer à côté de ma vie et que je veux qu'on voit en moi bien plus qu'une simple femme : je veux être une femme qui réussit, une femme égale à ceux qu'on ose appeler sexe fort. Je ne suis pas faible, je ne serai jamais faible! Pour toutes les petites filles qui ont des rêvent, pour toutes les femmes qui ont vu leur avenir tomber en cendre pour un homme, je veux m'écrier : «Je réussirai pour vous, sœur, mère, fille, tante, cousine, femme dans un monde d’hommes! SIGNES PARTICULIERS ϟ Je suis marxiste : les animaux, pour moi, n'ont pas d'utilité réelle. Ils ne sont que corps sans âme. Peut-être suis-je détachée ou trop insensible à leur petit air ahuri, mais ils ne m'attirent pas. J'ai toujours eu de la difficulté à les considérer depuis que mes petits voisins s'amusaient à les autopsier vivants. Peut-être suis-je traumatiser ou aurais-je été immunisée? Entre vous et moi, j'ai tout appris de l'anatomie grâce à ces expériences. Mes voisins les assommaient et nous mettions fin à leurs terribles et sordides petits jours sur une table d'opération improvisée. Oui, je qualifierais bien cela de macabre.
« Souvent nous jugeons qu'un homme est froid alors qu'il est seulement triste. »
Vous aimez le cinéma? Avec son grand écran en noir et blanc, ses grands drames, de ses rires, de sa musique… Je me souviens encore l’odeur de son projecteur. J’ai toujours rêvé de vivre en noir et blanc. Comme un film. Que ma vie soit une fiction, avec des rebondissements, des moments émouvants à faire pleurer un auditoire qui perdrait haleine… Ou vivre un grand amour impossible sous les feux des projecteurs! Mourir sur scène devant la foule qui hurlerait mon nom! Je rêve de grandeur, de vie inventée et de rêves. Et si ma vie étai un film? Et si j’étais la protagoniste? J’ai vu trop de gens vivre en spectateur. Je suis et serai toujours le premier rôle de ma chimère, de ma folie. Appelez-moi Viva, parlez-moi, inventez-moi, vous serez dès lors un personnage ancré à mon scénario. Silence sur le plateau! Lumière! Moteur! Et… Action.
J’ai un fichu caractère. Vous vouliez que je vous le dise? Eh bien, je vous l’avoue, honnêtement et sans honte : je suis une caractérielle et j’adore ça! J’hurle, je crie, je me défends, je n’ai pas la langue dans ma poche et je déteste qu’on me pile sur les pieds. Je suis susceptible? Oui, et alors? Je sais ce que je veux entendre et ce qui devrait être aboli! Ce n’est pas si compliqué que ça, non? J’aime parler. J’aime jouer avec les mots, les sens, mentir, déjouer, manipuler, m’amuser, délirer, m’inventer, idéaliser, philosopher! Il n’y qu’avec les mots qu’on peut partager tout ça! Imaginer et rêver, je ne pense qu’à ça! Je suis une idéaliste. J’aime concevoir le monde à ma manière, le penser différent, croire que la nouveauté est source de progrès! Cette liberté si chèrement acquise, on ne peut la laisser filer. Je suis sans pitié et cruelle parce que je ne tiens pas à ce qu’on me vole ce qui m’appartient. Je protège mes intérêts comme vous protègeriez les vôtres. Je n’exige rien de moins qu’une existence réalisable et réussie. Ne croyez pas que je suis stupide, au contraire : je sans doute plus futée que vous ne l’êtes. L’intelligence nait chez les deux sexes, au cas où vus ne l’auriez pas remarqué. J’ai besoin de me sentir vivre. Je dois vivre. C’est tout ce qui compte! M’amuser, rire de mes travers, oublier tous mes complexes, mes excès de colère ; il n’y a rien qui compte si ce n’est la soif d’exister! Il n’y a que les fous qui sont libres, alors laissez-moi être folle! Je veux que les autres partagent mes envies, mes rires, mes éclats! Que je me crée des crames ou que j’en invente, je vous répondrai seulement que les mensonges sont ce qu’il y a de plus réels puisqu’ils m’appartiennent! Je suis bohème, j’ai besoin de cette liberté d’être. Je rêve d’un monde égalitaire! Vous me trouverez peut-être charmante ou drôle, mais je n’aspire à rien de moins. Je ne veux pas passer ma vie à la mourir c’est pourquoi je me condamne à la liberté jusqu’à ce que j’aime ses chaînes. Les lignes de ma main se traceront au fil du temps et rien ne pourra me tenir! J’aime le monde, j’aime la vie, j’aime le rêve.
Ladies ans gentlemen, nous avons aujourd'hui le plaisir d'accueillir Octavia Easter Steadworthy ! Bonjour et bienvenue sur la radio AT&T's, nous avons préparé quelques questions pour vous. Premièrement, tout le monde aimerait savoir ce que vous pensez des bars clandestins et du jazz, ne vous inquiétez pas, ça ne sortira pas d'ici ! « Sans doute que parler à la radio est le meilleur moyen pour être discret et anonyme *rire* Je ne suis pas tout à fait pour, mais pas tout à fait contre. Je m'explique : l'après-guerre a lancé les États-Unis dans un monde révolutionnaire. Les industries prennent de l'expansion, les milieux culturels semblent en plein essor, les gens sortent de leur petit univers d'autrefois, il y a bien mieux à faire et à construire que de nous laisser submerger par les clubs de nuit où il est dangereux d'y passer une heure. Toutefois, confidence pour confidence, je trouve qu'il n'y a rien de plus savoureux que de prendre un bon beau chaud et de mettre en marche le gramophone pour écouter les pleurs d’un saxophone... Peut-être suis-je une folle du jazz sans m'en rendre compte? Sait-on jamais quelle idée pourrait me passer par la tête le jour où je voudrai découvrir un peu mieux ces endroits-là! » Oh, je vois... Ainsi, votre avis concernant la Prohibition ... « Il était temps que les choses changent. Bien que je trouve ces méthodes un peu trop ridiculement radicales, le gouvernement, pour une fois, a lancé une idée qui pourrait faire avancer notre peuple vers un avenir certain. Ne croyez pas que je sois totalement d'accord avec cette prohibition, seulement, il vient un temps où on doit y voir plus clair. Le Monde est à construire et les vieilles mœurs ne doivent plus tenir. Nous ne sommes plus en 1800 et il est temps de faire notre part dans la société. » Oh ! Dans ce cas, buvez-vous de l'alcool ?« Suis-je vraiment obligée de répondre à ça *rire* Bien entendu que je bois de l'alcool. Pourquoi ne le ferais-je pas! Tous les hommes le font. Et si vous voulez savoir, je fume, aussi. Sérieusement, il n'y a rien de meilleur qu'un bon vieux scotch en revenant du boulot. Sans glace de préférence. Je suis illégale? Tant pis. Ce n’est certainement pas l’alcool qui a fait des maris des imbéciles et des infidèles. » Personne ne vous juge, ne vous inquiétez pas. Et, dites-nous, New York, en un mot, c'est quoi pour vous ?« L'avenir, tout simplement l'avenir!» Comme je vous comprends ! Pourriez-vous donc nous donner votre point de vue sur l'époque que nous vivons ?« C'est une époque fantastique. Qui aurait cru que nous nous rendions aussi loin? La guerre a eu ses défauts, mais elle a fait en sorte de développer la technologie, pour le bien comme le mal. Ce premier cinquième de siècle promet d'être une incroyable aventure pour New York et pour le monde entier. L'ère des révolutions commence à peine et j'avoue que je prendrai sans doute part aux avancées de la décennie. Il est maintenant question de communauté et en tant que cité industriellement active, New York a son mot à dire. Il suffit d'y mettre un petit geste pour changer le monde... Mais je suis visionnaire. Les gens ont le droit de parole, il est temps de l'utiliser, après tout! Le gouvernement devrait craindre le peuple, pas le contraire. » Et bien, je vous remercie pour cette interview plus que constructive, je vous laisse passer dans la seconde salle pour un moment plus intime avec nos auditeurs.
Et maintenant, vous voici de l'autre côté du rideau mwahaha ! Parce qu'on adore les endives jambon, dis-nous de quelle couleur tu préfères tes chaussettes mon pote ! « Écoute, je ne porte que des collants et des jarretelles, mon mignon... Et tu n'en verras jamais la couleur, dommage pour toi! » Ohoho, c'est le Père Noël ! Et à part lui, c'est qui ton modèle sur Terre ?«Bah écoute… J’hésite entre Jean-Paul Sartre – qui n’est absolument pas en liste des philosophes - et Georges W. Bush. Oui, j’avais que j’ai des dons de voyances pour l’avoir aperçu à peu près à un siècle d’intervalle, mais on ne fera pas une histoire pour un voyage spatiaux-temporel? » Oui non mais c'est bon, on a compris que tu voulais des cadeaux. Ça ne te suffit pas déjà, tes tartines beurrées tous les matins ? Faut en plus que tu demandes autre chose ? Les jeunes, de nos jours. Bon, alors, parce que je suis vraiment généreux, tu préfères le théâtre, le cinéma, ou le cabaret ?« Les grands écrans, les films en noir et blanc... Le Cinéma, c'est magnifique! Mais j’avoue avoir toujours rêvé de me trémousser à la Liza Minelli sur un grand podium envahi de fumée de cigare… Avouez que c’est la classe, non? » Ben oui, c'est pour t'offrir une place, rohlala. Bon, au monde je suis fixé. Et, dis-moi, où est ton lieu favori dans le monde entier ?« If you can make it there, you make it everywhere! New york, New York! » Ohh, charmant ! Donc tu dois aimer la patate douce ! Et, par pure curiosité malsaine, ton morceau préféré de nos Roaring Twenties ! « Tu me demandes vraiment ça? J’peux répondre tout absolument tout! Je suis fou d’elles, je succombe, je ne réponds plus de moi tellement je suis émerveillée? Ah non?... Pas tant pis, c’est tout ce que vous aurez! Niak!» Oooh, le grimpeeeur ! Et pour terminer cette magnifique et constructive entrevue, dis-nous, le plus important ... Tu aimes le fromage de chèvre ?« Fromage? Apportez-moi le vin avec et je t'en dirai plus après, chéri!... Ou seulement la bouteille, réflexion faite… » Merci à toi poto, n'hésite pas à revenir faire un tour par ici !
crédit Tumblr
VELOURS NOIR
TON SURNOM OU TON SPEUDO ϟ Cath. TON ÂGE & SEXE ϟ 21 ans de sexe approximativement féminin DÉCOUVERTE DU FORUM & AVIS DESSUS ϟ Je suis tombée amoureuse! Véritablement. Je suis une fanatique des années et vous avez comblé mon manque avec ce petit bijou de nouveauté! Original, sublime au niveau du design et de la conception, je suis en admiration devant votre talent! Choses étant dites, c'est le hasard qui m'a conduite ici... Et il fait bien les choses, ce charmant gaillard! PRÉSENCE DESSUS ϟ Entre 0/7 et 7/7. Je suis très variable! Mais d'ordinaire, je réponds assez régulièrement à mes RPs (vous pourrez donc me croiser au minimum une fois par semaine!) CONNAISSANCES ET AVIS SUR LES TWENTIES ϟ comme je l'ai dit plus haut, les Twenties sont un de mes coups de coeur historique! Je suis une dingue des années folles et de sa montée de l'après-guerre! C'était une belle époque : celle de la clandestinité, de la musique, des révolutions!Pour moi, elle restera un passage important de notre histoire et une époque dont on devrait connaître davantage de détails! Gloire aux années 20, moi je dis TA CHANSON DE JAZZ ϟ« Wade In The Water » - Eva Cassidy <3. AVATAR ϟ Natalie Dormer. LA TAILLE DE TON GROS ORTEIL ϟ Je vais chercher ma règle tout de suite! CODE DU RÈGLEMENT ϟ OK BY GABE UN DERNIER MOT ϟ Sors ton sax', chéri! Ce soir, on part en galère!
crédit Queen Natalie (Tumblr)
Dernière édition par Octavia E. Steadworthy le Mer 4 Juil - 20:28, édité 17 fois
Octavia E. Steadworthy
☇ PRÉNOM : Cath.
☇ STAR : Natalie Dormer.
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☇ MISSIVES : 46
☇ ÂGE : 26 ans.
☇ STATUT : Amoureuse.
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mar 3 Juil - 13:53
histoire
« La vie humaine se compose de deux parties : on tue le temps, le temps vous tue. »
« « Ma tendre Viva,
Lorsque tu auras cette lettre, tu seras de retour à New York. Ne l’ouvre pas avant , ce serait bien dommage que ces mots ne soient pas lus en cette nouvelle vie qui t’abrite.
Les temps étaient durs en Irlande. 7 Septembre 1897, il n’y avait rien de différent. Les Irlandais étaient toujours soumis à un régime répressif en dominance. Le vent s’invitait dans les taudis malfamés des quartiers ouvriers. On entendait la taule grincer, le bois grincer, l’eau frapper. C’était une cacophonie qui ne permettait axu parias de s’endormir. Sans ce bruit, il n’y avait que le silence. Le bruit des os qui claquaient à force de geler, celui des ventres creux qui grognaient pour un repas boiteux. C’était un temps de misère, un temps qui avait été pire mais pour lequel nous, Irlandais, avions une aversion amère. On nous avait volé notre terre, notre intégrité. Toi, dans toute la noirceur de ces temps pauvres, tu avais poussé ton premier souffle de vie. Septième. Septième enfant de ma longue portée. La troisième fille et sans doute la dernière : je n’avais plus la force pour supporter une nouvelle grossesse. Tu n’as jamais connu cette époque, celle où le curé venait s’immiscer dans notre famille pour choisir ce qui était bon ou non pour nous. Mais l’Irlande était pauvre. L’Irlande avait mal. Les champs ne nous appartenaient plus, les arbres, les oiseaux, l’air. Toi, tu pleurais dans mes bras dans une chambre insalubre entourée d’un drap souillé de suie. Tu ne t’en inquiétais pas ; tu n’en t’aies jamais inquiétée.
Tu étais petite, tu étais brune, tu étais de porcelaine. Lorsque ton frère et ta sœur durent partir travailler à l’usine de textiles, j’ai su que nous devions partir. Ton père ne supportait plus qu’on nous oppresse et moi qui avais tout laissé pour venir vivre avec lui dans son monde, je me rendis bien vite compte que mon travail d’institutrice ne valait pas la peine d’être perdu. Je sais que tu comprendras mes paroles si dures, tu as toujours compris. J’ai aimé ma famille, je t’ai aimée, toi. J’ai été fière, mais rien n’a valu mes longues années d’enseignement en Angleterre. Lorsque je suis arrivée en Irlande, j’avais dû tout quitter pour lui : mon travail, ma vie, ma famille, mes amis, mes rêves… Mais nous n’étions rien là-bas. La grande famine prenait fin et nous dûmes nous marier. Il y eut Samuel, Arthemise, Anthony, Henry, Maryann, Chester et toi. Tu as toujours adoré Chester plus que les autres. Il était de deux ans ton aîné, et vous vous amusiez toujours ensemble, malgré l’orage, malgré les malheurs. Il semblait que pour vous, la vie était un jeu. Vous courriez pieds-nus dans les pavés humides et gluants, vous tiraillant pour un rien. Et vos rires qui traversaient la rue. Vous étiez dans la même classe dans cet endroit en déconfiture, vous partagiez le même lit, vous faisiez tout ensemble. Vous n’étiez qu’un. Je sais que cette lettre se rendra à Chester par tes bons soins, fais-moi ce plaisir de lui transmettre tout l’amour qu’une mère puisse posséder pour sa progéniture.
Tu te souviens lorsque nous avons emménagé à Montréal ? Nous avons cru que le Canada serait un endroit rêvé pour refaire notre vie. Ton père avait réussi à se trouver un travail comme draveur dans les hauts-pays. Il y avait l’hiver, il y avait la neige, les Français, les Anglais, les étrangers. Tu ne connaissais rien mais tu adorais déjà cette ville. Une ville qui rêvait de grandeur, de découverte, d’industrie, d’avancement ! Il y a avait les couvents, les grands espaces, les forêts, les fêtes. Tout ça, c’était si nouveau, mais toi, Octavia, tu ne t’es jamais laissée impressionner. Tu avais seulement dix ans et déjà tu rêvais de la folie des grandeurs. Tu n’étais pas faite pour ma vie de femme au foyer, ni de celle de mère. Tu regardais ces femmes bien habillées passer devant notre porte alors que nous vivions à neuf dans une petit appartement sur la rue St-Laurent : « Un jour, je serai belle comme elle. Je serai grande comme elle. » Ne rate jamais ta vie auprès d’un homme, Octavia. Ne gaspille pas ta carrière ou ce que tu as de plus précieux pour ta famille. Je ne regrette rien, crois-m'en sur parole, mais je souhaite une meilleure vie pour toi. Si je t’ai envoyée au couvent, ces années-là, ce n’était pas pour te cloîtrer à jamais. Il faut de l’instruction, Viva, et de tous mes enfants, seul toi et Chester avez pu en bénéficier. C’était pour le mien, pour votre bien.
À la mort de ton père, tu devais avoir treize ans, nous dûmes nous débrouiller comme nous le pûmes. Je suis sincèrement désolée d’avoir dû vous élever dans une telle ambiance. Les vieilles robes que vous vous prêtiez les unes aux autres, les moqueries qu’on a dû te faire depuis le départ de ton père. Tu étais tout sauf comme les autres, toi, l’Irlandaise. Tu es digne de ton nom, sois-en fière. Tes dernières années au couvent, tu parlais déjà des États-Unis, comme si tout l’univers que nous avions conçu n’était pas important. Tes frères et tes sœurs travaillaient pendant que toi et Chester, vous rêviez. On vous a jalousés longtemps, vous en avez soufferts, j’en ai souffert. Voir mes enfants se déchirer alors que c’était tout ce qui me restait. Nous avions dû partir pour l’Ontario alors que tu avais seize ans. À Toronto, ils demandaient des institutrices. Je n’étais pas assez douée pour enseigner le Français à Montréal. Toi et Chester m’aviez suivi. Les autres étaient restés là-bas. Henry et Anthony s’étaient ouverts une scierie dans le coin de Gaspé, Arthemise et Maryann étaient à présent mariés à des roturiers de Québec et St-Tite, et Samael avait monté sa petite affaire dans le Nord, ayant fait son nom lorsqu’il y allait avec ton père. Il était difficile à croire que vous deux, vous restiez toujours auprès de moi malgré tout ça. Tu eus quelques prétendants et jamais tu n’y cédas. L’amour, ce n’était pas pour toi. Chester, lui, n’avait d’yeux que pour sa sœur. Il ne voulait rien d’autre que toi et je finis par croire que son obsession était malsaine. Mais vous étiez inséparables. C’était la seule chose que vous connaissiez par cœur : vous. Chester avait fini par tenter d’entrer au Fireman Toronto Institute, et toi, tu ne savais toujours pas quoi faire. Tu voulais écrire, tu voulais chanter, tu voulais danser loin des planches du Canada. Certains Ontariens t’avaient parlée de Broadway, de Manatthan.
Lorsqu’à vingt ans qui m’avait quitté pour partir aux États-Unis, je n’y avais d’abord pas cru. Ma dernière petite hirondelle qui quittait le nid pour se lancer dans un monde bien trop grand pour elle. Tu allais avoir vingt ans. Tu avais quitté tes études de secrétaire que tu trouvais ennuyeuses à mourir et tu avais pris un billet allé-simple pour New-York. Tu étais décidée, comme toujours. Rien de ce que j’aurais pu te dire n’aurait pu te faire changer d’avis. Tu avais pris le train avec Matthew Ridcliffe, un jeune homme qui rêvait de théâtre, de gloire et de jazz. Toi, tu ne savais pas ce qui t’attendait, ma fille. J’ai eu peur longtemps et Chester t’a attendu jour et nuit avant de décider de quitter le Canada une fois ses études terminées. Tu lui écrivais souvent, il me lisait chacune de ses lettres qui m’étaient aussi destinées. Je n’aurais jamais cru possible que ma petite fille puisse vivre chez les artistes ! Tu disais vivre comme une bohême jusqu’au jour où tu le rencontras… Lui, le docteur. Tu avais alors vingt-deux ans. Tu avais échappé plusieurs postes : serveuse, tenancière de bar, secrétaire dans un cabinet d’avocat, metteuse en scène, mais jamais rien ne te satisfaisait. Il te fallait toujours plus. Tu zigzaguais sans t’en rendre compte, mais j’étais fière. Tu combattais toujours tes idées, fidèles à tes principes : jamais tu ne t’étais soumis à aucun homme. Tu allais sur ta route, comme une vraie femme du monde… Et puis, sans comprendre trop pourquoi, tu es devenue infirmière. Était-ce ta vraie vocation ou y avait-il une raison à ce changement soudain ? Octavia, tu es ma fille et je te connais trop bien pour croire que tu aies voulu t’enfermer dans cette hôpital par tes propres soins ? Serais-tu arrivée à fléchir tes convictions ?
Chester t’a rejoint et vous habitez maintenant touts les deux loin de moi. Vous m’envoyez chaque mois une lettre et quelques petits cadeaux de votre New-York. Dans cet appartement près de Central Park, j’ai craint pour vous. Je sais que ton frère veille sur toi et qu’il le fera toujours, mais là-bas, il n’y a rien qui puisse te protéger toi, humble femme de ce monde. Vous savez tous les deux que vous avez eus de la chance, restes soudés et vous pourrez vous en sortir. Viva, prends soin de toi et veille sur tes intérêts. Chester, veille sur ta sœur et existe pour toi. Ce sera la dernière lettre écrite de ma main. Si elle vous a été parvenue, ce sera parce que le notaire aura lu mes dernières volontés. Ne n’en voulez pas si j’ai légué la maison en Ontario à Arthemise et Maryann. Le reste de l’héritage se séparera entre mes quatre fils. Viva, à toi je lègue la seule chose qui m’a réellement tenu à cœur pendant toutes ses années : mon anneau de fiançailles. Garde-la précieusement, sait-on jamais quand elle pourra servir. Rappelle-toi seulement d’une chose : la liberté t’appartient à toi. Accepte-la comme la chance que je n’ai jamais eu.
De tout mon cœur, de toute ma vie, Je vous aimerai encore, Beatrice Helen Steadworthy. »
Ses doigts fins jouaient avec l’anneau d’or blanc qu’elle avait tiré de l’enveloppe. Déposant la lettre sur le rebord de la fenêtre, elle s’était allumé une cigarette avant de regarder la misère de Central Park. De l’extérieur, elle sentait l’odeur âpre des pavés cuisant sous le soleil de l’après-midi. Elle voulait oublier ces mots-là. Dans la petite salle de bain au carrelage noir et blanc, ses pieds nus frôlaient à peine le sol pour arrêter l’eau de son bain qui était sur le point de déborder. Le gramophone pleurait sur un saxophone un air contemporain duquel elle se délectait en fermant les yeux. Chester était loin pour la journée et l’appartement lui appartenait à elle et elle seule. Goûtant ce moment de solitude, elle se défit de son peignoir pour s’habiller de nudité, ramenant ses longs cheveux d’ébène au-dessus de sa tête en un chignon improvisé. Un pied devant l’autre, elle vint se plonger dans l’eau bouillante où ses doigts effleurèrent sa propre peau. La tête soutenue par le rebord du bain, elle fredonnait la mélodie en même rythme que la fumée qui s’extirpait de ses lèvres. D’une main sa cigarette et de l’autre le verre de vin que Chester lui avait tout spécialement ramené pour elle. C’était un moment de grâce sans égal. Lâcher prise de sa vie montée, elle était en arrière-scène pour un répit de quelques heures. Certes, elle aurait la garde du soir, mais rien ne pouvait plus l’atteindre puisque son être entier était détendu. Sous les effluves sonores d’un jazz lascif, il n’y avait plus qu’elle.
Dernière édition par Octavia E. Steadworthy le Mer 4 Juil - 22:52, édité 5 fois
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mar 3 Juil - 21:40
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mar 3 Juil - 22:08
Rho, merci ma jolie brunette Au plaisir de se croiser bientôt! :D
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mer 4 Juil - 8:14
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mer 4 Juil - 11:40
Merci, jolie future maman!!!! <3 :D
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mer 4 Juil - 16:21
Ce PV. BIENVENUE sur ATJ ! Merci pour tous les compliments, et bon courage pour terminer ta fiche.
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mer 4 Juil - 17:44
Hahaha, ce fut un plaisir de le choisir, ce PV : j'en suis déjà folle! :D Merci pour la bienvenue, charmante créature! Je tente de termienr tout ça dès que possible <3
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mer 4 Juil - 21:51
Bienvenue sur ATJ
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Mer 4 Juil - 22:43
Merci beaucoup... Et jolie monture, Cowboy! XD
E. Gabriel Johnson
ADMIN ♕ Keep calm and eat your Brioche
☇ PRÉNOM : Léa/ loony waltz
☇ STAR : Ben Barnes
☇ CRÉDIT : rosewins & tumblr
☇ MISSIVES : 2131
☇ ÂGE : 25 YO
☇ STATUT : Fiancé malgré lui
☇ JUKEBOX : Some of these days ▬ Sophie Tucker
Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Jeu 5 Juil - 6:42
Bienvenue sur ATJ ma belle Si j'ai le temps ce matin, je pourrais peut-être m'occuper de ta fiche. Sinon, à moins qu'une autre admin s'en charge, ça sera pour demain -les vacances, le bordel, toussa En tout cas, je suis ravie de voir ce PV enfin pris, en plus, par une z'amoureuse des années 20 comme on les aime
E. Gabriel Johnson
ADMIN ♕ Keep calm and eat your Brioche
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Jeu 5 Juil - 8:59
C'te fiche J'suis fan, j'adore, ce personnage est magique C'est avec grand plaisir que je te valide, ma belle
Tu viens d'être validé(e), mais il te reste cependant des choses à faire ! En effet, il faut bien remplir ton profil, tous les champs ( ou le maximum ), et le gif. Ensuite, il est nécessaire d'ouvrir une fiche de lien dans cette catégorie afin de t'intégrer parfaitement au forum, cela te permettra d'avoir des liens avec les autres membres. Si jamais les codes ne sont pas ton fort, il y a des prédéfinis dans ce sujet. Il en va de même pour le sujet des topics. Il est conseillé de surveiller régulièrement les annonces, afin de suivre les intrigues et les animations et participer pleinement au forum. N'oublie pas également de participer au flood, on est là pour se faire plaisir et rencontre aha ! Sans oublier le rp, bien entendu. Allez, file donc danser le Charleston !
Octavia E. Steadworthy
☇ PRÉNOM : Cath.
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. » Jeu 5 Juil - 11:53
Oh, merci, merci, merciiiiiii!!!!!! <3 J'accours tout de suite faire mes demandes de RPs!!!!! <3 Tu ne pouvais pas me faire un plus grand plaisir que celui-là , ce matin, Gabriel!:D
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Sujet: Re: Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. »
Octavia Easter Steadworthy - « My baby shot me down. »